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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

12 Dec

Exposition Peinture Contemporaine: Emilio VEDOVA« HISTORICAL SURVEY »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Peinture Contemporaine

"Untitled - Rosso '85", 1985 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie  Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Untitled - Rosso '85", 1985 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

Du 18 octobre 2018 au 5 janvier 2019

 

 

La Galerie Thaddaeus Ropac présente la première exposition personnelle de l’artiste italien Emilio Vedova en France, en collaboration avec la Fondazione Emilio e Annabianca Vedova. Emilio Vedova, Historical Survey est une rétrospective de l’œuvre de Vedova de 1950 à 1985.

 

Les années 1980, charnières dans la carrière de l’artiste, font l’objet d’une attention particulière. L’exposition présente des œuvres emblématiques de ses séries les plus renommées, dont Plurimi (1961-63), ...Cosiddetti Carnevali... (1977-83), Da Dove (1984) et Di Umano (1985), et Oltre (1985).

 

Emilio Vedova (né à Venise, 1919-2006) est considéré comme l’un des artistes italiens les plus importants du XXème siècle. Son engagement politique en tant qu’artiste se traduit par sa conviction que l’art doit engager le spectateur avec force et redéfinir l’espace que les œuvres occupent. Ses coups de pinceaux expressifs et ses coulées de peinture traduisent une réaction violente et crue à la réalité politique de l’après-guerre.

 

«Mes oeuvres ne sont pas des créations mais des tremblements de terre» dit Vedova «pas des peintures, mais des souffles…»

"Scontro  di situazioni '59-II-1", 1959 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie  Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Scontro di situazioni '59-II-1", 1959 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

Son œuvre reflète son attachement à sa ville natale, où il passera la majeure partie de sa vie. Dans ses notes d’ateliers en 1980, il écrit: «Maintenant la brume s’installe, une atmosphère qui semble propice / je retrouve toujours la Venise de la brume – Sais-tu ce que c’est d’être né à Venise?».

Les compositions de Vedova, si abstraites soient-elle, restent ancrées dans la tradition de la peinture vénitienne. Le maître du XVIème siècle Tintoret a particulièrement inspiré son oeuvre. L’historien de l’art, Carlo Bretelli, écrit: «[Vedova] assaille Tintoretto avec la virulence d’un Kokoschka».

"Untitled", 1984 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie  Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Untitled", 1984 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Emerging '82-8", 1982 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie  Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Emerging '82-8", 1982 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

L’artiste était fasciné à la fois par les coups de pinceau assurés du peintre maniériste et ses gestes accentués ainsi que son traitement dramatique de la lumière.

 

Autodidacte, il rejoint en 1942 le groupe antifasciste milanais Corrente, au côté d’artistes tels que Lucio Fontana et Renato Guttuso. En 1946, il est co-signataire du manifeste Beyond Guernica, qui incite les artistes à se confronter à la réalité en s’éloignant du naturalisme. Il retourne ensuite à Venise, où son travail deviendra de plus en plus abstrait. A la fin des années 1950, on l’associe avec l’Art Informel, et plus tard avec l’Action Painting et le renouveau de l’expressionnisme, mais Vedova a toujours défié les catégorisations.

 

De 1963 à 1965, Vedova travaille à Berlin où il rencontre des figures majeures de l’art contemporain telles que Georg Baselitz. De 1965 à 1969 (et plus tard en 1988), il succède à Oskar Kokoschka à l’Internationale Sommerakademie de Salzburg. Son travail est présenté aux documenta I, II, et III (1955, 1959 et 1964) à Kassel. Vedova participe régulièrement à la Biennale de Venise; en 1952 une salle est consacrée à son travail, en 1960 il remporte le premier prix de la Peinture Italienne, et en 1997, le Lion d’Or pour l’ensemble de son oeuvre.

"Per una proteste N°6 - Dai cicle della protesta", 1959 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie  Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Per una proteste N°6 - Dai cicle della protesta", 1959 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

Vedova passe l'hiver 1951-1952 à Paris et visite Chartres. L'exposition comprend deux tableaux inspirés des vitraux de la cathédrale de Chartres. L'expérience immersive de la lumière diffuse et des reflets de couleur a initié une longue exploration de ce que Vedova appelle: «temps/lumière/espace/signe». Dix ans plus tard, le verre devient une composante de son œuvre. En 1984, le philosophe Massimo Cacciari déclare: «aucune reproduction photographique ne pourrait jamais donner une idée de la qualité physique et de la consistance des détails de l'œuvre de Vedova. Pour comprendre la production de ses dernières années, il fallait considérer, avec l'architecture des églises et des figures baroques, son expérience du verre de la fin des années 1960 : la lumière qui transforme la substance, la substance pure qui se déverse dans des transparences toujours changeantes».

 

 

À la fin des années 1950, Vedova se rend en Espagne, où il est frappé par les peintures de Goya, notamment pour leur engagement politique. La pauvreté du pays gouverné par Franco le marque fortement. Il a ensuite produit en 1961-62 un cycle d'œuvres consacrées à l'Espagne pour une exposition au Ca' Giustinian lors de la Biennale de Venise en 1962. L'exposition comprend deux œuvres phares de cette série, notamment Per la Spagna'61/'62 - 1/6, 1961-1962, une œuvre de techniques mixtes avec une influence particulièrement Dada.

En 1959, il crée ses célèbres cycles d'œuvres Scontro di situazioni réalisées pour l'exposition Vitalità nell'arte au Palazzo Grassi la même année, présentée ensuite au Stedelijk Museum. Pour Vedova, ce cycle d'œuvres préfigure sa célèbre série Plurimi des années 1960.

"Per la Spagna '61/62 - 1/6", 1961 - 1962 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie  Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Per la Spagna '61/62 - 1/6", 1961 - 1962 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"... Cosiddetti Carnevali...", 1977 - 1983 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie  Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"... Cosiddetti Carnevali...", 1977 - 1983 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

En 1960, Vedova réalise les décors et les costumes pour l'opéra Intolleranza'60 de Luigi Nono. C'est ainsi que naît le premier Plurimi en 1961-63 composé de panneaux pliables en bois et en métal, peints sur tous les côtés. En 1964, alors qu'il est à Berlin, il crée Absurdes Berliner Tagebuch '64, l'installation de 7 Plurimi présentée à la documenta III à Cassel la même année. Dès lors, Vedova expérimente avec des supports plus divers et à plus grande échelle, incorporant la lumière, le métal et le verre. A propos de Plurimi, l'historien de l'art Germano Celant écrit: «Avec les Plurimi, les perceptions s'enrichissent dans la multiplication des perspectives visuelles et physiques et, après avoir mis la représentation en crise avec des signes intenses et fallacieux, il arrive au point de détruire l'unité du périmètre du tableau, désordonnant son existence pour propager en tous lieux la violence des désunités créatives».

 

Entre 1977 et 1983, Vedova réalise un cycle de peintures intitulé Cosiddetti Carnevali. Cet ensemble n'a été présenté en groupe que dix ans plus tard lors de l'exposition monographique au Castello di Rivoli. Dans son journal, Vedova écrit : «Le carnaval m'intéresse pour sa gestuelle pour son aspect fantastique, pour son «désordre», pour sa dynamique, pour l'irrationnel pour sa passion. Pour son «organicité»> Pour son émotivité pour son excessivité> pour sa théâtralité pour son «pouvoir libérateur» pour son «tout est possible»... en l'espace de quelques heures». Pour Vedova, le carnaval nous permet de vivre la liberté, l'exaltation et le tourment dans une confrontation sans fin avec le monde et nous-mêmes. Avec ...Cosiddetti Carnevali.... 77/83 - n. 7 (1977-1983), le jeu entre le noir et le blanc et les deux masques en plâtre semble exprimer une dualité qui est présente dans toute son œuvre – symbolisant un moi déchiré dans un monde divisé.

"Plurimo", 1962 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie  Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Plurimo", 1962 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Ciclo '81 - compresenze - 7", 1981 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie  Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

"Ciclo '81 - compresenze - 7", 1981 de Emilio VEDOVA - Courtesy Galerie Thaddaeus ROPAC © Photo Éric Simon

Les années 1980 constituent une décennie clé dans la carrière de l'artiste. En 1980, Vedova se rend au Mexique, où les couleurs et les immenses paysages le marque profondément. Au cours de la décennie suivante, Vedova élargit sa palette, incorporant des couleurs plus vives et s'éloignant des tons sobres de ses œuvres des années 1970.

 

En 1981, Vedova commence un cycle de peintures intitulé Teleri, faisant référence aux larges toiles vénitiennes des XVIe et XVIIe siècles. L'exposition présente des œuvres de deux  cycles particulièrement significatifs de la série Teleri: Da Dove (1984) et Di Umano (1985). Dans ces œuvres, des taches de jaune, de vert et de rouge dynamisent le plan pictural et renforcent sa puissance émotionnelle.

 

En 1985, Vedova commence à travailler sur des disques, des tableaux à double face de forme circulaire – à l'échelle de son propre corps, comme l'homme de Vitruve de Léonard de Vinci. La caractéristique de la peinture de Vedova est l'ubiquità del centro, le centre omniprésent. Vedova défie le cercle, symbole de perfection et d'harmonie, en le plaçant sur une toile de forme carrée dans la série Oltre. L'espace qui entoure le cercle blanc est peint en gris, mais la peinture ne peut être contenue, elle déborde. Tout en exprimant une fureur émotionnelle, la négation du cadre bouleverse les limites de la peinture. Vedova écrit : «en fin de compte, la matière doit répondre au sentiment».

 

Galerie Thaddaeus ROPAC

7 Rue Debelleyme

FR-75003 PARIS

 

 https://www.ropac.net

 

Jours et Horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 10h à 19h.

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