Du 25 Avril au 17 Mai 2014
L’œuvre de Dan Miller avant même celle de Henry Darger ou de James Castle a été accueillie au MOMA. Que Maurizio Cattelan, Cindy Sherman ou David Byrne, à leur tour, l’aient élu pour leurs collections confirme un peu plus qu’il s’agit là d’une œuvre qui transcende les clivages brut/contemporain.
Dan Miller n’a d’ailleurs sûrement pas cure de ces débats, enfermé qu’il est dans un autisme profond duquel surgissent ses « surécritures » sibyllines. Ses mots et ses signes scarifient le papier jusqu’à l’illisibilité, jusqu’au vertige de la surabondance. Cy Twombly que l’on pourrait convoquer par analogie arpente quelquefois le même chemin : mais tandis que Miller construit son langage, Twombly le déconstruit. L’effet de miroir, pour saisissant qu’il soit, n’épuise cependant jamais les interrogations que pose une telle création. Mieux, elle y résiste, et comme l’écrit Richard Leeman : « Une œuvre “brute” comme celle de Dan Miller, dans sa complexe simplicité, échappe par définition aux questions, modes, névroses, etc. de ce qu’il est convenu d’appeler l’art contemporain ».
La seule certitude résiderait plutôt dans l’irrésolution entre écriture et dessin, pratiques que l’étymologie graphein en grec n’a d’ailleurs jamais disjointes. Comme si, pour Dan Miller, son écholalie traduisait avant tout l’urgence de dire, de se dire, dire que l’on existe, et ce par tous les moyens à sa disposition.
Lors de la 1ère exposition monographique en Europe que nous lui consacrions en 2012, Philippe Dagen (Le Monde) s’était dit « profondément troublé par ses travaux, irrémédiablement inexplicables », alors que Bénédicte Philippe (Télérama) en avait souligné le « choc esthétique ». Dan Miller continue, inlassablement comme un sismo-graphe à enregistrer les secousses de son âme.
Galerie Christian Berst
3-5, passage des Gravilliers
75003 Paris
www.christianberst.com
Horaires et jours d'ouverture: Du mardi au samedi de 14h à 19h