Du 15 Mai au 21 Juin 2014
"Le bois des huit rues", 1973-1974
Thierry Diers a commencé à explorer le thème du paysage en témoignant des espaces qui l’entouraient, la ligne d’horizon de la plaine des Flandres et de la mer de Nord. Dans ses premières toiles on découvre une écriture singulière, son influence nordique et la virtuosité d’un geste sûr qui accompagne le plaisir de faire. Il refuse de se cantonner dans la torpeur de l’esthétisme, il y a autre chose à découvrir, Diers commence à explorer d’autres voies, nous sommes en 74.
Dans cette sélection de toiles, nous l’accompagnons sur les chemins parcourus et comprenons sa connaissance et relecture de l’histoire de la peinture. On découvre l’exploration inlassable et l’interprétation d’un espace qui vibre entre la toile et le sujet, interrogation vivante qui rend cette œuvre unique. TD parle d’un «Espace temps» qui fluctue et qu’il poursuit. Intuition instable qui s’échappe et fuit, qui ne répond à aucune règle et meurt s’il tente de la singer.
Une démarche éloignée de la recherche de l’effet ou d’une idée consensuelle simplement posée. TD avance et cite volontiers Georges Braque « en art, il n’y a pas d’effet sans entorse à la vérité », phrase qui tel un mantra, l’accompagne dans la lecture de toute création.
Pour Diers le paysage est le prétexte à l’introspection d’un monde, interprétation libre pour ne pas rester à la surface du sujet. Par là, il tente de rejoindre le cheminement de ses prédécesseurs et devient peinture. Le sujet prétexte à entrer dans une histoire pour « être en osmose avec la nature et ceux qui m’ont précédés », il cite Pollock et ses dripping, Rembrandt, Constable, Gainsborough, Turner, Monet, Ryman, Twombly tous ont un point commun, aller au-delà du réel.
C’est au 19ème siècle que le paysage s’affirme comme un genre en se libérant de la figure et devenir un champ de recherche pour la lumière, la matière, l’espace et la couleur. Sa représentation picturale sera bouleversée par Cézanne. Le paysage hante la pratique picturale du 20ème siècle et les historiens expliquent qu’il a fait naître l’art abstrait.
"Entre deux mondes", 2005
Thierry Diers parle également d’évocations musicales qui l’ont fait basculer, Mozart, Beethoven, Gershwin, Duke Ellington, Brel, Arno... Tout est lié dans ses recherches, un mot, un son, une touche et Diers surmonte le réel vers l’intemporel dans une démarche lente et solitaire, passionnante.
"Pensée structurée", 2007
Cette exposition regroupe quelques toiles d’une aventure commencée dans les années 70 avec la peur au ventre, trouille d’aborder le terrain interdit du vide, celui de la création, de ne pas y arriver et l’envie immense de découvrir, envie qui dépasse et appelle. Ici, c’est un ensemble de toiles qui gardent en elles le tempo du temps, miracle de la création qui fige des moments futiles, uniques et à jamais vivants. L’histoire se bâtit simplement ainsi !
Le «paysage» est une préoccupation constante de DIERS. Pour s’en rendre compte, il suffit de feuilleter l’ouvrage présent et les deux catalogues précédents, parus en 2001 et 2010. On y trouve, respectivement, déjà un essai intitulé « Le monde est un paysage» et un chapitre «espace et paysage».
Thierry DIERS est né en 1954 à Dunkerque , il vit et travaille à Paris.
Il a étudié entre 1971 et 1978 Peinture, Architecture et Design à l'Institut supérieur Saint Luc de Wallonie.
Galerie Duboys
6, rue des Coutures St-Gervais
75003 Paris
http://www.galerieduboys.com
Horaires d'Ouverture: Du mercredi au samedi de 14h30 à 19h.