Du 26 Avril au 7 Juin 2014
L’exposition présente un aperçu global de la carrière de Valentine. Elle offre au public une occasion unique de découvrir une œuvre d’une remarquable virtuosité technique, centrée sur la perception du spectateur.
Double Disk, 1966 et en arrière plan Smal Circle, 1971
L’exposition présentera de vastes sculptures colorées ainsi que des œuvres de moindres dimensions. Les oeuvres sculptées de Valentine varient, allant de simples formes géométriques, comme des colonnes en forme de blocs ou des cercles pleins fabriqués en résine de polyester moulée, à des disques concaves peints à la bombe et fabriqués à partir de plastique renforcé à la fibre de verre. Quels que soient leurs formats ou leurs couleurs, ces œuvres aux surfaces lisses et translucides explorent la capacité de la matière à porter et à réfléchir la lumière. Valentine s’intéresse à la transparence et à la diffraction de la lumière, dont les effets de fragmentation prismatique deviennent évidents pour le spectateur sous l’impact d’une lumière fluctuante.
Les formes distinctes de ces sculptures offrent une autre particularité : ces colonnes ou ces prismes ont tendance à reposer sur une base plus épaisse, dont le volume s'affine vers le sommet, ressemblant de la sorte à une fine structure pyramidale. Le cas des sculptures circulaires est plus complexe : le sommet est également plus fin que la base, mais la partie la plus fine est le centre de ces disques composés d’un double cercle concave, une forme, insolite, mais parfaitement typique au sein du répertoire de Valentine. Les valeurs chromatiques varient de même, passant de tons denses dans les parties épaisses à des tonalités évanescentes dans les parties plus fines. Sa palette de couleurs, riches et bigarrées, évoque parfois la nacre, ou un condensé des couleurs de l’arc-en-ciel. Plus la couleur est pâle, plus la réfraction de la lumière est forte. Les surfaces et les couleurs sont toutes plus ou moins translucides – bien qu’il soit facile de passer à côté des sculptures de Valentine en négligeant cette caractéristique qui leur est propre.
Se tenant debout face à la surface de certaines sculptures, même les plus denses, un spectateur peut, néanmoins, voir à travers cette substance translucide à base de résine et devient ainsi conscient de l’espace intérieur et de l’espace au-delà, comme si nos yeux pouvaient pénétrer là où notre corps physique ne pourrait jamais le faire. « Je suis fasciné par l’idée d’être conscient de la surface extérieure d’un objet, » dit Valentine, « de voir à travers celui-ci et d’en percevoir la surface interne. » Cette déclaration reflète également l'intérêt de l'artiste pour la perception du spectateur et les possibilités phénoménologiques engendrées par ses œuvres.
Ces impressionnantes expériences autour de la perception sont accentuées par la réactivité des sculptures vis-à-vis de leur environnement et par la manière dont celles-ci l’activent. Valentine juxtapose habilement l’« objectalité » littérale de ces volumes, qui mettent en contraste, tout en les intensifiant, une multitude d'effets illusionnistes d’une lumière atmosphérique indéfinissable, d’un pan de ciel solidifié, de fins nuages de couleur fluide retenue en suspens.
Les visiteurs de l’exposition pourront également voir quelques exemples des dernières peintures de Valentine. Bien qu’elles évoquent un langage minimaliste empreint de sensualité, elles sont néanmoins, elles aussi illusionnistes dans la manière dont elles suggèrent une surface atmosphérique peinte et une ligne d’horizon rougeoyante, élaborées à partir de résine polymère acrylique.
Le penchant de Valentine pour jouer avec de nouveaux matériaux synthétiques, lui permet de décliner une vaste gamme de phénomènes visuels et optiques, et de modifier ainsi, à son gré, la perception du spectateur. Cette série de gestes créatifs, et d'intérêts poétiques placent l'œuvre de Valentine au sein d'une longue tradition d’artistes qui explorent les qualités intangibles de l’atmosphère et de la lumière, à la croisée de la technique, de la science et de l’art.
DeWain Valentine vit et travaille à Los Angeles en Californie.