Du 19 Juin au 28 Septembre 2014
La pratique de la photographie de Sylvain Couzinet-Jacques, formé à l’Ecole de la Photographie d’Arles, est résolument contemporaine tant par le souci de la technique que l’originalité de sa mise en œuvre : photographies qui jouent avec les seuils de visibilité, voilées par des verres teintés qui rappellent les lunettes de soleil, surexposées ou sous-exposées jusqu’à perdre trace du motif représenté, parfois même maltraitées au point de rendre impossible une lecture plane et complète.
"Série Standards & Poors", 2013 de Sylvain Couzinet-Jacques
"Série Standards & Poors", 2013 de Sylvain Couzinet-Jacques
Les images qu’il malmène sont toujours des signes de notre époque contemporaine dans sa face la plus sombre - fragments d’une ville américaine fantomatique, crise économique, émeutiers aux contours flous comptent parmi les figures fortes qu’il déploie.
Mais que l’on ne s’y trompe pas : malgré le caractère sombre et tourmenté de son travail subsiste l’émerveillement et le plaisir des formes et des couleurs.
"Série Standards & Poors", 2013 de Sylvain Couzinet-Jacques
"Série Standards & Poors", 2013 de Sylvain Couzinet-Jacques
"Série Standards & Poors", 2013 de Sylvain Couzinet-Jacques
«Sylvain Couzinet-Jacques capte une déliquescence urbaine. Jamais de centre-ville. Car ce sont bien les marges qui le concernent. Si la lisière des territoires demeure un motif, récurrent, la frontière du visible elle, est constitutionnelle. Trop sombres, trop claires, trop grises, ses photographies freinent l’immédiateté de la reconnaissance pour nous retenir davantage auprès d’elles, et prolonger le flirt. L’extravagance d’une luminosité que le photographe emploie afin de rendre plus élastique, la durée de l'étreinte.»
Mathieu Buard & Joël Riff
"Série Standards & Poors", 2013 de Sylvain Couzinet-Jacques
"Série Standards & Poors", 2013 de Sylvain Couzinet-Jacques