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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

17 Jul

Expo Solo Show: Christian PRUNELLO "CAPUT MORTUUM* "

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Exposition solo show

Du 11 Juillet  au 24 Juillet 2014

"Contraste", 2013 de Christian PRUNELLO

"Contraste", 2013 de Christian PRUNELLO

Il investit aujourd’hui la galerie Talmart de sa peinture à l’huile, renouvelant ce medium traditionnel et le classique de ses sujets par un œil photographique. Instinctivement, il capte un paysage réapproprié par son cadrage et sa palette chromatique, agissant com- me un filtre qu’il rend autant harmonieux qu’étrange.

 

Sa couleur de prédilection porte le nom évocateur de Caput Mortuum*. Il l’utilise prin- cipalement sur la toile, faisant varier son pourcentage entre dix et quatre vingt dix, le réchauffant parfois d’une pointe de jaune pour neutraliser le reflet violet bleuté qu’elle va naturellement développer. Cette singulière couleur donne même son nom à l’exposition. Il s’agit d’un pigment brun-rouge (entre l’ombre naturelle et l’ombre brûlée) à tendance violacée, obtenu depuis le XVIe siècle jusqu’au XIXe siècle par broyage des corps carbon- ifères de momies... Elle est porteuse d’une charge historique et d’une aura particulières, puisque situées dans cette ambiguïté du reliquat de mort qui passe à la postérité. Le recyclage du disparu qui va laisser une empreinte éternelle.

"Guadalupe", 2013 de Christian PRUNELLO

"Guadalupe", 2013 de Christian PRUNELLO

L’esthétique de Christian Prunello qui soigne ses détails de façon réaliste est empreinte

d’une nostalgie qui reviendrait vers la lumière. L’exposition monographique à la galerie Talmart voit cohabiter une fresque de 10 mètres d’un pan de nature parasite, un arbre mort semblant émerger d’une terre mystique et des portraits reflétés sur fond de paysages comme sur une vitre de train.

 

"Sans titre", 2012 de Christian PRUNELLO

"Sans titre", 2012 de Christian PRUNELLO

Expo Solo Show: Christian PRUNELLO  "CAPUT MORTUUM* "

Une série plus ancienne de portraits petit format sur bois s’accroche tête renversée comme une grappe de chauves-souris énigmatiques aux parois de la cave voûtée.

La fresque de 10 mètres exécutée avec une technique picturale  qui emprunte à l’impre- ssionnisme par endroit autant qu’à la photographie panoramique , joue sur le rythme d’une nature sauvage dans une perception chromatique inhabituelle. Le liseron commen- ce à apparaître par petites touches violettes au sein d’un bosquet, puis vient le ponctuer, avec une sorte de musicalité le long de la fresque, en une métaphore du rapport humain. Le liseron, cette fleur grimpante séduisante au prime abord, parcourt les buissons pour achever la fresque en entrelacs végétaux foisonnants jusqu’à les étouffer mortellement, à l’image de ce qui peut tisser le rapport social de façon inéluctable. Le poétique pan de nature exhale alors un charme vénéneux.

L’arbre mort dont il ne subsiste que la structure blanchâtre fantomatique, émergeant d’un univers doucement inquiétant, nous signale qu’il incarne l’artiste « l’arbre c’est moi».

"Fresque géant", 2014 de Christian PRUNELLO
"Fresque géant", 2014 de Christian PRUNELLO

"Fresque géant", 2014 de Christian PRUNELLO

 Un arbre mort mais dans cette blancheur lumineuse, aux détails nets qui le place au centre absolu du tableau, le fond étant un lavis brumeux. Une mort omniprésente, attrac-  tive, phallique et glorieuse. Une mort dont on ne sait si elle constitue l’ultime déclin où si elle renaît de ses cendres par quelques sortilèges miraculeux.

L’exercice du portrait, quant à lui, existe dans cette représentation ambiguë qui le révèle

autant qu’elle le soustrait à une réelle perception de ses contours. Une intrigue se des- sine, force l’imaginaire et le fantasme. Le jeu de plans raisonne comme différentes strates de perception de la conscience. Le processus est renforcé par l’utilisation des clairs obscurs.

Expo Solo Show: Christian PRUNELLO  "CAPUT MORTUUM* "

Les frontières avec la photographie deviennent alors poreuses dans cette évocation d’une présence reflétée sur une vitre, tandis que la profondeur de champ nous perd dans une nature floue et infinie. Un peu à la façon d’un Gerard Richter qui entendait faire de la photographie avec un autre medium.

 

L’artiste use du reflet comme un outil pointant la prédominance de l’apparence sur le réel dans notre société contemporaine. Le reflet comme la surface molle de nos projections psychiques, embellies, déformées, atténuées... Le reflet comme l’essence de l’être qui se dérobe au regard de l’artiste, traduction directe de cette trace mnésique qui garde tout son mystère. Le reflet comme ultime représentation du souvenir, du deuil, de l’évocation dématérialisée

" Foreign land ", 2014 de Christian PRUNELLO

" Foreign land ", 2014 de Christian PRUNELLO

*WIKIPEDIA :

Le brun momie, communément appelé sang de bœuf ou Caput Mortuum (parfois aussi

appelé brun égyptien ou jaune de momie) est un pigment brun-rouge (entre l’ombre

naturelle et l’ombre brûlée) à tendance violacée, obtenu depuis le XVIe siècle jusqu’au XIXe siècle par broyage des corps carbonifères de momies.

Alors que des momies réduites en poudre servaient déjà en médecine, on commença à

transformer cette poudre en pigment au XVIe siècle pour obtenir le brun momie, un brun

profond et rougeâtre, dont les nuances provenaient à la fois de la momie en décomposi- tion et des résines et bitumes utilisés sur celle-ci.

Suite à la publicité faite au XIXe siècle sur la composition du mélange, les fabricants de

couleur durent cesser d’utiliser des momies à partir de 1925. Actuellement, la teinte brun momie est produite à partir d’oxyde de fer, de carbonate de calcium et de kaolin. Toutefois, le nom de Caput Mortuum* semble revenir en usage et remplacer celui de brun  momie sur les nuanciers des fabricants : Winsor et Newton (aquarelle, pastel), Schmincke (huile, pastel), Sennelier (huile, aquarelle) et Talens (huile, pastel) proposent un Violet Caput Mortuum, à base d’oxyde de fer synthétique (PR101), variante plus brune du violet de Mars.

"Que el fuego arda !", 2014 de Christian PRUNELLO

"Que el fuego arda !", 2014 de Christian PRUNELLO

Christian Prunello est un artiste peintre né en 1971 en Argentine, vivant à Paris depuis

2010. Il s’initie à la peinture et à la photographie au Centre Culturel Ricardo Rojas. Pour

le dessin et le modèle vivant ce sera à l’Estimulo de Bellas Artes de 1996 à 2000. Il a

également exposé en Argentine, au Brésil et à Londres.

 

Un grand merci à Marc Monsallier pour son accueil et sa disponibilité, en te souhaitant une merveilleuse aventure en Tunisie.

Christian PRUNELLO

Christian PRUNELLO

Galerie TALMART
22, rue du Cloître Saint-Merri

75004 PARIS - France

 

http://www.talmart.com

 

Horaires d'ouverture: Du mardi au samedi  de 11h à 19h.

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