Du 6 septembre au 18 octobre 2014
"Sans titre", 2014 de David Lefebvre
"JR", 2014 de David Lefebvre
À partir de photographies personnelles, prises au gré de ses déplacements et de ses voyages, David Lefebvre peint des portraits de proches (celui de sa compagne à répé- tition) comme des paysages champêtres ou urbains.
Il y a quelques années, le tableau paraissait « inachevé », laissant visible par endroits la toile vierge, « témoin » du support matériel du tableau, comme le tracé au crayon d’une mise au carreau. Il en reste aujour- d’hui la présence occasionnelle de marges blanches en bordure du tableau.
Le processus de montage de la composition se manifeste par l’existence d’éléments simplement dessinés façon Hockney dont la surface d’occupation relative par rapport à la partie peinte est variable jusqu’à réduire celle-ci à une simple bande colorée (Cedar Bridge).
"Sans titre", 2013 de David Lefebvre
"Sans titre", 2014 de David Lefebvre
Parfois il s’agit juste d’une déchirure aussi étroite qu’un zip (pour faire référence à Newman). Les tableaux de David Lefebvre sont des images mentales : le réalisme de la scène est affecté par la dé-réalisation de certaines zones. Une perte de données touchant souvent l’élément le plus figuratif de l’image initiale, ouvre ainsi une béance dissimulée comme le ferait un camouflage.
"Sans titre", 2014 de David Lefebvre
"Big sur Campground", 2013 de David Lefebvre
"Sans titre", 2012 de David Lefebvre
Ces surfaces résiduelles et ces déchirures forment une résille cellulaire dont l’effet vitrail tranche avec l’aspect réaliste de l’environnement. Elles peuvent aussi prendre la forme abstraite de taches rouges ou noires aux contours irréguliers crevant la surface. Lefebvre introduit aussi des sortes de « corps étrangers » : figures géométriques uni-colorées, plates (Falls) ou volumétriques.
"Sans titre", 2014 de David Lefebvre
"ST", 2014 de David Lefebvre
Un tel processus de prolifération cellulaire inquiète davantage quand il affecte la forme d’une figure et pas seulement d’un objet. Ainsi de Big Sur Campground dont la silhouette féminine debout sur un rocher est gagnée par un virus visuel qui la recouvre entièrement. « Le verbe forer peut renvoyer à mes images peintes dans lesquelles il y a des espaces vides, des trous, même s’ils apparaissent toujours rebouchés », indique Lefebvre.
« Il y avait aussi l’idée de faire une exposition sur la forêt. Finalement, ce sont les interactions qui m’ont intéressé. Je me suis pris au jeu de l’intitulé en anglais et ça a donné “for rest”. Dans “for rest” il y a aussi “le reste” de plus en latin “res” c’est “la chose”, donc peut-être est-ce le reste de la chose. »
"Falls", 2013 de David Lefebvre
"Sans titre", 2014 de David Lefebvre
David Lefebvre est né en 1980. Après des études à l’École des Beaux-Arts de Grenoble , il se familiarisent avec les « nouvelles technologies »,surtout l’installation et la performance. Cela ne le détourne pour autant pas du dessin et de la peinture.
Galerie Zürcher
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