Du 10 septembre au 30 novembre 2014
"Camargue", 2007 de Tim PARCHIKOV
Le suspense que cultive Tim Parchikov en tant que photographe est une forme de contingence dans la saisie d’un lieu, à un moment où une histoire aurait pu surgir, là où elle aurait pu avoir lieu, car à chaque halte, lors de ses pérégrinations de par le monde, Europe ou Asie, l’artiste s’enquiert à sa manière de ce qui a pu se passer ou de ce qui adviendra juste après son passage.
"Camargue", 2009 de Tim PARCHIKOV
"Toscane", 2008 de Tim PARCHIKOV
A l’image de ce que Jean Douchet disait : « le suspense est la dilatation d’un présent pris entre deux possibilités contraires d’un futur imminent ».
"Istambul", 2008 de Tim PARCHIKOV
L’artiste a mis au point une approche conceptuelle de ses expériences de voyage en saisissant le monde d’un œil inquiet et curieux, ce qui le rend, en même temps, hyper-réel et encore pictural. Son monde, qui est en même temps le nôtre, est à la fois banal et dramatique, familier et étranger.
Le découpage que l’artiste entreprend à chaque prise est calé et décalé tout à la fois. Il voit le monde en tranches et en épisodes et ses tonalités de couleur illuminent le quotidien et nous montrent le monde tel qu’on le soupçonne, en soulignant son étrangeté et sa beauté souvent négligée.
Beaucoup d’images sont prises de nuit ce qui les rendent denses et mystérieuses. L’ambiance est inquiétante car les coins sont assombris et la lumière des réverbères qui filtre les scènes, raidit les objets, met en exergue leurs physionomies menaçantes, hébétées, sombres.
"Rome", 2005 de Tim PARCHIKOV
"Cologne", 2007 de Tim PARCHIKOV
Il y a bel et bien un arrêt sur image et pourtant, la question de la nature de cette immobilité apparente revient sans cesse. Quel type d’expectative et quels signes chargés de présage y président ?
Pour Tim Parchikov, la quête n’est pas de rendre le monde vraisemblable.
Il ne tient pas non plus à proposer de l’imaginaire. Il croit simplement que dans toute chose et à tout moment se cache quelque chose qui a la capacité d’être vu et vécu autrement.
Ami Barak, juin 2014
"Camargue", 2006 de Tim PARCHIKOV
MEP, Maison européenne de la photographie
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