Exposition collective: Pour tuer le mal
Du 6 septembre au 25 octobre 2014
La galerie Maubert présente cinq artistes pour un hommage détourné au Readymade, un ready-made augmenté, où le questionnement autour de la place de l'objet et du geste créateur se fait plus puissant. On y découvre des installations interpellantes et des créations où l'aléatoire prend tout son sens où des brûlures sur papier fax cotoient de l'encre gelée pour une explosion de saveurs visuelles et techniques.
Chaque artiste questionne à sa manière les idées de renouvellement, récupérations, séries et collections. Ils nous mènent vers des problématiques d'industrialisation en masse, de la valeur du savoir faire, de l'importance de la rareté et de l'unicité.
"Pour tuer le mal, Jérémie Grandsenne préconise l’usage d’une ancienne et majestueuse arquebuse japonaise parée de dorures. Mais peut-être éradique-t-il aussi ce mal en collectant puis en détournant par l’écriture et le caviardage divers documents allant de la brochure publicitaire insipide à la page respectable du livre d’histoire. Les légendes tantôt cruelles, tantôt poétiques détournent le sens du document-source et s’ajoutent aux traces d’usures et aux indices évoquant d’anciennes manipulations."
Jérémie Grandsenne est artiste, cinéaste, critique et musicien.
"Dans le même temps, Elizaveta Konovalova remet en question nos objets du quotidien caractérisés par leur uniformité. En témoigne son assortiment de papiers millimétrés marouflé à même le mur, qui transforme cet outil-support indiquant la norme et la mesure en motif géométrique variable. L’ordonnancement des formats sur le mur est inattendu, les feuilles se chevauchent les unes avec les autres. La règle s’amenuise au profit d’un dispositif coloré et dynamique."
Elizaveta Konovalova est née en 1986. Elle vit et travaille à Paris.
"La série d’arceaux en acier inoxydable de Nicolas Muller révèle aussi l’erreur, ou plutôt l’étourderie. Celle de l’automobiliste ayant heurté ces barrières de l’espace public délimitant les zones franchissables ou non. La norme est brisée, mais les arceaux s’ancrent dans un socle géométrique en béton qui agit comme un rappel nostalgique de leur autorité perdue. L’artiste donne à voir les stigmates d’un accident ou d’un acte de vandalisme symbole d’une dissidence, mais aussi un dessin."
Nicolas Muller est né en 1983. Il vit et travaille en France et en Suisse.
"Construction et geste débridé se toisent et cohabitent sur la feuille, à l’instar des encres sur papier de François Génot, dont le déploiement libre a été figé et cristallisé sous l’effet du gel de l’hiver. La glace se mêle au geste. Mais aussi le feu, ou l’air : Manon Bellet plaque un support métallique chauffé par les rayons du soleil à la surface de feuilles de papier thermique. Il en résulte une série d’impressions de chaleur, comme de mystérieuses radiographies à la composition aléatoire, qui rendent visible ce qui ne l’est pas ; tout comme ses cyanotypes qui rendent tangibles les mouvements de l’air."
François Génot est né à Strasbourg en 1981. Il vit et travaille à Diedendorf.
Manon Bellet est née en 1979. Elle vit et travaille en Suisse et à Berlin.
Galerie Maubert
20, rue Saint Gilles,
75003 Paris
www.galeriemaubert.com
La galerie est ouverte du mardi au samedi de 14h à 19h.