Du 25 septembre 2014 au 4 janvier 2015
L’exposition L’Ombilic du rêve met en regard plus d’une centaine de dessins et de gra- vures de quatre artistes Félicien Rops (1833-1898), Max Klinger (1857-1920), Alfred Kubin (1877-1959) et Armand Simon (1906-1981) dont l’analyse respective de leurs œuvres révèle des liens évidents et des préoccupations communes.
Couvrant la période de la fin du XIXe à celle du XXe siècle, l’exposition a pour ambition d’esquisser, à travers quatre visions oniriques et hallucinées du monde, une topographie esthétique et fantasmatique autour de cinq thématiques principales : le rêve, le féminin, l’érotisme, la mort ou « l’inquiétante étrangeté » (unheimlich). Au sein de ce parcours, les visiteurs seront amenés à explorer les similitudes, les interactions ou les écarts entre ces créateurs.
"Arrière monde", 1939 d'Armand Simon
MAX KLINGER (1857-1920)
Peintre, sculpteur, et avant tout graveur, deuxième fils de Heinrich et Auguste Klinger, Max Klinger est né à Leipzig, où son père dirigeait une fabrique de savon.
À côté d'une scolarité «normale», il fréquente l'école de dessin du dimanche et obtient son baccalauréat en 1873.
"Mère morte", 1880-1883 de Max Klinger
"Sans Titre", 1940 d'Armand Simon
"Der Augenblich", 1899 d'Alfred Kubin
ALFRED KUBIN (1877-1959)
Alfred Kubin, dessinateur et écrivain autrichien, né à la frontière de l'actuelle République tchèque, pourrait résumer à lui seul les tourments de la «Mitteleuropa» du XXème siècle naissant
En 1899, Kubin fréquente l'académie des beaux-arts de Munich qu'il quitte très vite pour produire une œuvre personnelle immédiatement reconnue par les collectionneurs. Il vit alors au centre de la «bohème artistique» de Schwabing, saisi d'une véritable frénésie créatrice, sans doute stimulée par la découverte de Max Klinger.
"L'épouvante", 1901 d'Alfred KUBIN
Alfred Kubin dessine une humanité dépassée par des forces obscures et oppressantes au travers d'une symbolique récurrente, où la monstruosité et la machine tiennent une place de choix. L'érotisme et l'onirisme, comme la sexualité et l'effroi, finissent par se confondre dans un monde en train de se déshumaniser. Seul refuge possible pour l’homme occidental: la mystique et le rêve.
"Sans titre" d'Armand Simon
"Incubation", 1935 d'Armand Simon
ARMAND SIMON (1906 –1981)
Armand Simon est né à Pâturages près de Mons (Belgique) le 3 mars 1906 dans le borinage où l’univers de la mine, principale source de richesse et de travail, marque ses souvenirs d’enfance d’images terribles et héroïques.
"La colère Végétale", 1948 d'Armand Simon
Armand Simon dévoile notre inconscient à ciel ouvert : son œuvre, qui révèle l’humaine condition, est très influencée par son environnement quotidien l’univers de la mine marque ses souvenirs d’enfance d’images terribles et héroïques. Mais c’est la lecture des Chants de Maldoror qui transforme définitivement le poète hésitant en dessinateur habité. Se confronter à son monde onirique et sulfureux déclenche un questionnement saisissant, aux confins de l’angoisse.
"La région des veuves", 1947 d'Armand Simon
FELICIEN ROPS (1833-1898)
Félicien Rops est né à Namur, en Belgique, en 1833. Enfant unique venu sur le tard, il est issu de la bonne bourgeoisie de cette petite ville traditionaliste, chef-lieu de province. En 1853, à l’âge de vingt ans, il suit tant bien que mal quelques cours de droit à l’Université libre de Bruxelles. A cette époque également, dans la capitale belge, il fréquente l’Atelier Saint-Luc où il fait la connaissance de nombreux peintres influencés par l’idéologie réaliste dominante mais néanmoins épris de pratiques novatrices.
"Pornokrates", 1878 de Félicien Rops
Dans une lettre qu’il adresse à Félicien Rops en février 1866, Charles Baudelaire écrit: «Il faudrait qu’un libraire fût bien bête pour ne pas comprendre tout ce qu’une chose sinistre gagne à être attifée par vous. Vous savez quelle importance j’attache à l’art badin et profond, au sérieux masqué de frivolité. Si jamais homme fut marqué pour exécuter cet ambitieux programme, c’est vous».
"Les sataniques", 1882 de Félicien Rops
"Les chants de Maldorores" d'Armand Simon
Commissariat: Elisabeth Dumesnil, Guidino Gosselin, psychanalyste, Pierre-Jean Foulon, Maître de conférence à l’Université de Liège, et Sofiane Laghouati,
Conservateur, Chargé de recherche auMusée royal de Mariemont.
Centre Wallonie-Bruxelles à Paris
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