Du 7 octobre 2015 au 29 février 2016
La vingtaine d’expositions (monographiques ou collectives) qui, depuis 1973 se sont attachées à l’étude de la postérité de l’œuvre de Pablo Picasso témoignent de son impact sur la création contemporaine. A la fois chronologique et thématique, le parcours de l’exposition du Grand Palais retrace les moments de la réception critique et artistique de l’œuvre de Picasso, les étapes de la formation du mythe associé à son nom.
"Picasso: Sortoffabulous", 2015 © Photo Éric Simon
"Dick eye", 2002 de Paul Mc Carthy © Photo Éric Simon
"Equipo Cronica, hommage à Picasso, Série voir et faire la peinture", 1966-1975 © Photo Éric Simon
"Picasso", 2000 de Cheri Samba © Photo Éric Simon
"Picasso", 2014 de Zeng Fanzhi © Photo Éric Simon
"Picasso", de Maurizio Cattelan © Photo Éric Simon
"Portrait de Picasso", 2009 de Yan Pei-Ming © Photo Éric Simon
Des natures mortes cubistes aux Mousquetaires des expositions d’Avignon de 1970 et 1973, le parcours de l’exposition est ponctué d’œuvres de Picasso, issues des collections du Musée national Picasso-Paris, du Musée National d’art Moderne, ainsi que des collections de la famille de l’artiste. Leur présentation s’inspire des accrochages réalisés par l’artiste dans ses ateliers, et des expositions qu’il a lui-même supervisées (Galerie Georges Petit à Paris en 1932, Palais des Papes à Avignon en 1970, et 1973).
"Still life with Picasso", 1973 de Roy Lichtenstein
"Salut Pablo",1973 de Niki de Saint Phalle
"Nature Morte "QUI"", 1912 de Picasso © Photo Éric Simon
"Guitare "j'aime EVA", 1912 de Picasso
"Still life, Blue Guitar", 4 avril 1982 de David Hockney © Photo Éric Simon
"Buste de femme", 1907 de Pablo Picasso © Photo Éric Simon
Aux grandes phases stylistiques (cubisme, œuvre tardif..), aux œuvres emblématiques de Pablo Picasso (Les Demoiselles d’Avignon, Guernica) répondent des créations contemporaines, présentées dans des salles monographiques (Hockney, Johns, Lichtenstein, Kippenberger..), ou thématiques, regroupant des œuvres mêlant techniques et supports les plus variés (vidéo, peintures, sculpture, arts graphiques, films, photographies, installation…).
Les montages Polaroïd, les images vidéos multi-écrans de David Hockney font écho au cubisme de Picasso, à son exploration d’un espace polyfocal. Au début des années 60, les artistes Pop, de part et d’autre de l’Atlantique (Lichtenstein, Errό..) s’emparent des portraits des années 30 par lesquels s’est fixée l’image archétypale de la peinture de Picasso.
"Etude pour les demoiselles d'Avignon", de Pablo Picasso © Photo Éric Simon
"Sans titre, Picasso", 2011 de Richard Prince © Photo Éric Simon
"Antiquity", 2011 de Jeff Koons © Photo Éric Simon
"Qui a peur du Méchant Loup?", 2011-2012 d'Adel Abdessemed © Photo Éric Simon
Detail "Qui a peur du Méchant Loup?", 2011-2012 d'Adel Abdessemed © Photo Éric Simon
Détail "Qui a peur du Méchant Loup?", 2011-2012 d'Adel Abdessemed © Photo Éric Simon
L’Ombre (1954) est à l’origine de la série de quatre tableaux qu’entreprend Jasper Johns en 1985 (Les Quatre saisons rassemblées, sont présentées dans l’exposition). Témoignant de l’impact de l’image publique de Picasso sur l’imaginaire des artistes du XXe siècle, à deux reprises, en 1988 et en 1995, Martin Kippenberger interprète les portraits photographiques de Picasso et de Jacqueline réalisés par David Douglas Duncan.
Interprétation différente "Les demoiselles d'Avignon" © Photo Éric Simon
Les variations, inspirées par Les Demoiselles d’Avignon et par Guernica, démontrent la place occupée par ces peintures dans l’histoire de l’art moderne, et au-delà dans l’imaginaire collectif (ces deux œuvres ne sont pas présentées dans l’exposition compte tenu de leur déplacement impossible).
Acte de naissance du modernisme pictural, Les Demoiselles d’Avignon ont fait l’objet de variations, (par Faith Reingold, Robert Colescott…), qui commentent la dimension ethnocentrée, masculine, de cette modernité dont l’œuvre est devenu l’emblème.
"Portrait de femme au béret rouge et au col de fourrure (Marie Thérèse)", 1937 de Picasso © Photo Éric Simon
"Femme au chapeau", 1939 de Pablo Picasso © Photo Éric Simon
"Picasso Melting Point", 2014 de Erro (Gudmondsson) © Photo Éric Simon
"Tête (d'après Picasso N°V)", 1985 d'Andy Warhol © Photo Éric Simon
"Femme au chapeau fleuri", 1963 de Roy Lichtenstein © Photo Éric Simon
D’une lecture historique de Guernica par Emir Kusturica, à la révélation du rôle symbolique joué par sa transposition en tapisserie ornant les murs du conseil de sécurité des Nations Unies (Goshka Macuga, The Nature of the Beast, 2009), de l’utilisation du tableau de Picasso dans la lutte des artistes américains opposés à la guerre du Vietnam, aux manifestations de rue qui en brandissent l’image, une salle montre comment Guernica s’est muée en icône sociale et politique universelle.
"Le chapeau de paille au feuillage bleu", 1936 de Pablo Picasso © Photo Éric Simon
"Bol Encapironat", 206 de Miquel Barcelo et en arrière plan "L'acrobate bleu", 1929 de Picasso © Photo Éric Simon
"Le baiser", 1969 de Pablo Picasso © Photo Éric Simon
"Dimanche", 1971 de Pablo Picasso © Photo Éric Simon
"Baby", 2009 de Thomas Houseago © Photo Éric Simon
A la faveur d’expositions qui l’ont réinscrite au cœur de la création contemporaine (A New Spirit in Painting, Royal Academy of Arts, 1981), qui en ont éclairé le sens (Das Spätwerk. Themen : 1964-1972, Bâle, 1981 ; The Last Years, Guggenheim Museum, 1984), les œuvres des dernières années de Picasso sont redevenues sources d’inspiration. Son éclectisme stylistique, son « cannibalisme » des maîtres anciens, la libre facture des peintures tardives ont inspiré la génération d’artistes révélée au début des années 80 (Georg Baselitz, Jean-Michel Basquiat, George Condo, Julian Schnabel, Vincent Corpet…).
"Portrait de Bernard Picasso" de Julian Schnabel © Photo Éric Simon
"Nude on purple", 2015 de George Condo © Photo Éric Simon
"Painting Drawing", 2011 de George Condo © Photo Éric Simon
"Sans titre (Pablo Picasso)", 1984 de Jean Michel Basquiat © Photo Éric Simon
L’installation vidéo de Rineke Dijkstra, I see a Woman Crying (Weeping Woman, 2009-2010) illustre la présence de l’œuvre de Picasso dans l’imaginaire actuel, dans ses expressions les plus variées, du cinéma aux images numériques, de la vidéo à la bande dessinée.
Commissaire général : Didier Ottinger, directeur adjoint du Musée national d’Art moderne — Centre Pompidou
Commissaires : Diana Widmaier-Picasso, historienne de l’art et Emilie Bouvard, conservatrice au Musée national Picasso-Paris
Les Galeries nationales du Grand Palais
3, av du Général Eisenhower
75008 Paris
Site officiel
Les horaires d’ouverture du Grand Palais dépendent des expositions ou des événements qui s’y déroulent