"Balthazar", 2012 de Maï-Thu Perret - Courtesy VHH Gallery © Photo Éric Simon
Du 17 octobre au 23 novembre 2015
Après l’exposition de transition consacrée, au printemps dernier, à Pascale Marthine Tayou, VNH Gallery convie pour sa première exposition Mai-Thu Perret (artiste suisse d’origine vietnamienne, née en 1976) et Olivier Mosset (artiste suisse, né en 1944) à faire dialoguer leurs oeuvres. Leur
première collaboration : “Judd’s reject” (2014) – réhabilitation artistique d’un container délaissé par Donald Judd dans son atelier de Marfa au Texas –, révèle leur intérêt commun pour le minimalisme historique et la pensée de Duchamp, soit la capacité de l’art à faire évoluer le statut d’un objet suivant le contexte.
"Niki (Group de 4)", 2015 de Maï-Thu Perret - Courtesy VHH Gallery © Photo Éric Simon
"Néons (Installation of 9)", 2015 de Maï-Thu Perret - Courtesy VHH Gallery © Photo Éric Simon
"Orchids grow in the hidden quarters of the Palace. Though never displayed, they never cease emiting their frogrance', 2015 de Maï-Thu Perret - Courtesy VHH Gallery © Photo Éric Simon
"Néons (Installation of 9)", 2015 de Maï-Thu Perret - Courtesy VHH Gallery © Photo Éric Simon
Depuis 1999, Mai-Thu Perret s’attache à la production de divers ouvrages (sculpture, aquarelle, vidéo, texte...) produits et témoins d’une culture imaginaire, celle d’une communauté féminine et anticapitaliste au Nouveau Mexique. Olivier Mosset poursuit avec rigueur son travail de déconstruction de la peinture débuté dans les années 1960 au sein de BMPT. Cette peinture ne faisant référence qu’à elle même et à son histoire en tant que médium remet en cause les notions de savoir-faire, d’originalité, de prétendue unicité du tableau.
VNH Gallery s’attache à mettre en évidence les points de jonction entre les pratiques manifes- tement dissemblables de Mai-Thu Perret et d’Olivier Mosset.
Mai-Thu Perret fait écho à une volonté emblématique de la période moderne : indifférencier les arts entre eux, accorder la même valeur à un tableau de maître qu’aux arts appliqués, concept dont le Bauhaus est une brillante illustration. Un fort esprit de distanciation est également caractéristique des deux artistes : décentrer la paternité d’une oeuvre sur une communauté imaginaire, prôner “le degré zéro de l’expression” qui laisse la part belle au médium peinture et non à son auteur.
"Insomnia III", 2015 de Maï-Thu Perret - Courtesy VHH Gallery © Photo Éric Simon
"Insomnia II", 2015 de Maï-Thu Perret - Courtesy VHH Gallery © Photo Éric Simon
"Balthazar", 2012 de Maï-Thu Perret - Courtesy VHH Gallery © Photo Éric Simon
Un grand “wall painting” couleur or d’Olivier Mosset, conçu pour la façade, ouvre l’exposition, quand Balthazar, sculpture en rotin de Mai-Thu Perret représentant un âne à l’échelle 1, offre son nom à l’exposition.
Symbole d’humilité, l’âne Balthazar est posé près de cinq parallélépipèdes blancs de grande taille, “les cimaises” d’Olivier Mosset, invitation à contempler ce qui habituellement ne retient pas l’attention. En outre, un imposant monochrome noir et un tapis de Mai-Thu Perret se font face, séparés par la suspension de différentes pièces de néons rouges de la même artiste, évoquant les assemblages d’encens lors de la fête du Têt, le nouvel an vietnamien. Ici, l’apparent minimalisme se réclame de références particulières, celles des traditions vernaculaires. Des pièces en céramique
disposées au sol tout comme l’usage du rotin continuent de cristalliser la dimension artisanale et symbolique présente dans son oeuvre.
VNH Gallery
108 rue Vieille du Temple
75003 Paris
http://www.vnhgallery.com
Horaires d'ouverture: du mardi au samedi de 14h à 19h.