DU 3 décembre 2015 AU 30 janvier 2016
" J'imagine que dans trois ou quatre cents ans et peut-être en un lieu lointain, comme ces bron- zes de Mahdia sortis de la mer si loin de l'atelier qui les fit, on retrouvera un jour par hasard un bronze d'Erhardy.
Ceux qui le découvriront s'étonneront de ses formes pleines, de la rondeur parfaite de son volu- me, de cette plastique pleine comme un oeuf qu'on ne trouve qu'aux grandes époques de la statuaire.(î)
La fille juchée sur une étrange machine leur semblera l'officiante d'un culte bizarre. Ils la compare- ront à toutes ces figures qui, des chars solaires des Scythes à la " Femme au chariot " de Giaco- metti, ont célébré la roue.
"Sartre", 1984 de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
"La femme aux Lys", 2002 de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
"Prélude", 2002 de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
Et même si un historien des techniques est là pour rappeler que la machine en question s'appelait une bicyclette, inventée vers la fin du 19ème siècle et qui, vers la fin du siècle suivant, devait con- naître un regain de popularité, ces données les intéresseront moins que la forme usée par le scul- pteur, inventée ou plutôt redécouverte, et témoignant ainsi de la parfaite unité d'un art qui, durant des millénaires, aura à peine varié ses canons et, si peu, il est vrai aussi, varié ses thèmes. "
Jean Clair (conservateur général du patrimoine - directeur du musée Picasso - écrivain)
"L'été aux Tuileries 2", 1995 de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
"Grand Étendage", 2003 de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
"Autoportrait", 2000 de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
Né en 1928 en Virginie Occidentale, Joseph ERHARDY quitte l'Amérique au début des années 50, à une époque où l'art abstrait y prédominait. Il étudie à l'Academia di Belle Arti de Florence.
A Rome, il devient l'assistant du sculpteur Mirko Basaldella, lui-même ancien assistant d'Arturo Martini, qu'ERHARDY admire tout particulièrement.
En 1952, il entre à l'Académie de la Grande Chaumière à Paris. Depuis lors, il vit et travaille en France. Après une période abstraite, il revient à la figuration à la fin des années soixante. Joseph Erhardy est décédé le 1er mai 2012.
"Femme à la souris" de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
"Aurore" de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
"La Danse", 1966 de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
"Pink Bonnet", 1967 de Joseph Erhardy - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
Joseph Erhardy fait partie de ces êtres habités qui se protègent, sous une frêle apparence, parée d'une orgueilleuse modestie. Son nom pourrait évoquer de très lointaines origines oniri- ques plongées dans les brumes musicales de cette Mittel-Europa enveloppée de lyrisme, de fureur et de sombre beauté. D'une royale diversité, Joseph savait "être à l'origine des choses, sinon la vie est indéfendable" (A. artaud)
Son œuvre a tracé des chemins de lumières, dans l'obstination rêveuse, farouche et solitaire de son atelier.
Galerie VALLOIS
Sculpture Contemporaine
35, rue de Seine.
F-75006 Paris
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Horaires d’ouverture : Du Mardi au Samedi de 10h à 13h et de 14h à 19h