Josef Hofer - Courtesy Christian berst art brut (klein et berst) © Photo Éric Simon
Du 5 décembre 2015 au 16 janvier 2016
Christian berst art brut expose un ensemble de 40 œuvres de Josef Hofer réalisées par l’artiste autrichien entre 2004 et 2015.
En plus d’une décennie, sa manière, si identifiable soit-elle, a connu des mutations et des évolu- tions profondes. Preuve, s’il en fallait, que ces artistes là ne sont pas condamnés à la répétition stérile. Scènes de son quotidien, autoportraits, interprétations d’Egon Schiele ou femmes subli- mées, ce classique de l’art brut invente sans cesse, d’intimes fracas en infimes désordres, de subtiles observations en savantes déconstructions.
Josef Hofer - Courtesy Christian berst art brut (klein et berst) © Photo Éric Simon
Josef Hofer - Courtesy Christian berst art brut (klein et berst) © Photo Éric Simon
Josef Hofer - Courtesy Christian berst art brut (klein et berst) © Photo Éric Simon
Josef Hofer, est né muet en 1945, mais il parle haut, et fort. Son langage est si intelligible que ces corps qui se débattent, se frôlent et se touchent finissent par devenir étonnamment familiers.
Si Josef conçoit des polyptyques desquelles rien ne s’échappe circonscrivant ainsi douleurs et plaisirs dans l’enceinte du cadre il ne faut pas oublier qu’il commença par laisser flotter person- nages et objets en apesanteur dans la feuille blanche. Les corps, jadis tout entiers contraints par la bordure, sont désormais fréquemment remplacés par des études de nus alanguis, recadrés.
Sans compter les lettres contaminant le fond et qui se substituent de plus en plus souvent à son fameux cartouche dans lequel les lettres de Pepi son surnom affectueux forment des séquences aléatoires.
Josef Hofer - Courtesy Christian berst art brut (klein et berst) © Photo Éric Simon
Josef Hofer - Courtesy Christian berst art brut (klein et berst) © Photo Éric Simon
Josef Hofer - Courtesy Christian berst art brut (klein et berst) © Photo Éric Simon
Quant au stade du miroir auquel on a cru pouvoir le limiter, il le traverse allègrement en réinter- prétant aussi bien Egon Schiele qu’Helmut Newton. Josef Hofer, à plus de 70 ans, est d’ores et déjà considéré par les collectionneurs et les institutions comme un « classique » de l’art brut.
En attestent les deux expositions monographiques qui lui ont été consacrées à la collection de l’art brut, à Lausanne, ou les nombreuses publications dont il a fait l’objet.
Sans compter que les collectionneurs d’art contemporain le plébiscitent autant, si ce n’est plus encore, que les amateurs d’art brut. Signe de l’universalité d’une œuvre qui inviterait autant à la réconciliation qu’au dépassement.