Du 16 février au 27 avril 2016
L’art d’hier, l’art de demain et quelques notes sur les deux (…)
« La relation entre l’image et le texte va au-delà, ici, de celle d’une illustration accompagnant un texte : l’image est partie intégrante du texte, elle n’est intelligible qu’au sein du texte, de même que le texte n’est lisible que dans son rapport à l’image. Image et texte ne sont pas deux langages interchangeables, mais ils ne peuvent produire du sens qu’en tant que deux systèmes de signes distincts et reliés. Le sens émerge, justement, de l’union de ces deux médiums. » Cette citation date du siècle dernier, elle devrait désormais être intemporelle.
"Les visages, 11 000 portraits de l'humanité", 1988-2016 de Jean Paul Marcheschi - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
"Abymes II", 2016 de Jean Paul Marcheschi - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
"For the arresting of demons", 2003 de Alan Davie - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
"Kaddish", 2015 Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
Matthew Couper - Courtesy Gimpel and Müller © Photo Éric Simon
Écrire ou dessiner. Assis sur une chaise en fer, au jardin du Luxembourg, j’écris, je note des choses dans un carnet, sur un bloc-notes pour esquisses, au format in-folio par exemple : tout le monde respecte cela, ou bien on passe inaperçu. Mais si je fais des esquisses ou si je dessine dans ce même carnet, mon geste attire les regards. Des passants s’arrêtent, jettent un coup d’oeil pardessus mon épaule, d’autres commentent ce qu’ils voient, donnent des conseils. Si je dessine un poisson ou une casserole, d’aucuns seront contrariés ; j’ai fait cette expérience. Ce qui est imprimé, bien sûr, mais aussi l’acte de dessiner, est une chose publique, écrire ne l’est pas. Getting old sucks (Leon Golub).
Sur une grande toile de 1998, on voit une lionne grandeur nature allongée, elle grogne ou elle baille. Il se trouve que la bête féroce tient, à son insu, une pancarte entre les pattes et fixe le spectateur : Getting old sucks, « Vieillir ça pompe », lit-on sur la pancarte. Leon est le lion, il avait soixante-seize ans lorsqu’il peignit ce tableau et il allait vivre six ans de plus. Ce tableau est probablement plus qu’un autoportrait, il est peut-être un testament, suggéré par l’inscription.
"Parochial Martyr Corazon (After Philip Guston)", 2010 de Matthew Couper - Courtesy Gimpel and Müller © Photo Éric Simon
"Allegorical Development of Art in a field painting", 2010 de Matthew Couper - Courtesy Gimpel and Müller © Photo Éric Simon
"Tenir-Debout-Pour-Personne-et-pour-rien", 2015 de Lila Danziger - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
"Tenir-Debout-Pour-Personne-et-pour-rien", 2015 de Lila Danziger - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
"Chronolographie Terrestre (work in progress)", 2008-2010 de Horst Haack - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
"Se prendre en main", 2015 de Clara Citron - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
"Oui je crois en dieu", 2015 de Clara Citron - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
"Romains" in journal, 2015 de Gilles Privé - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
"Fleurs et autres choses" in journal, 2013-2015 de Gilles Privé - Courtesy topographie de l'art © Photo Éric Simon
Écriture et image, dans la publicité, dans la presse, cette symbiose va de soi, oui, elle est même le fondement de tout message, de toute mise en forme, sans quoi les médias ne pourraient être aussi agissants. Il en va ainsi des enluminures ; là aussi l’interaction des deux moyens d’expression, image (ornementation, lettrines, miniatures) et texte, est indispensable, elle définit le livre d’heures, tout comme la bande dessinée, l’encyclopédie, le livre pour enfants. Les arts plastiques seraient-ils à ce point « adultes » pour que les textes dans l’image soient une exception réclamant un commentaire ? La question semble justifiée.
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Horst Haack