Kossi AGUESSY - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
Du 7 avril au 30 avril 2016
Ce solo show marque le retour de Kossi à l’œuvre sculptée et peinte dont il s’était éloigné depuis 2005 pour se consacrer au design après avoir constaté la quasi absence d’artistes africains dans ce domaine. Représenté en exclusivité par la Galerie Vallois en France et aux Etats-Unis, Kossi Aguessy dévoilera son oeuvre monumentale dans « Regnum », ovni divisé en deux parties :
« Regnum : Tabula I » à Paris suivi de « Regnum : Tabula II », à la Galerie Vallois America, en novembre-décembre 2016.« Regnum » signifie le royaume en latin. Il dessine la carte géogra- phique d’une monarchie où les réalités sociétales se mêlent à une fantasmagorie proche du cinéma.
Les problématiques contemporaines se rejouent dans cet espace aux frontières floues : la religion ou la foi à travers la série de sculptures « Idoll » ou encore celle des « New Temples of Faith », les manipulations géopolitiques et leurs conséquences sur l’humanité que dénoncent les sculptures « Alakhar », portraits plus grands que nature de victimes entre exécutions et attentats durant la dernière décénie. Le propos artistique de Kossi tient précisément à la projection dans la réalité d’un monde inté-rieur d’une densité rare, avatar tangible où le symbole devient l’œuvre et l’œuvre le symbole.La pluralité des clins d’œil de cet « inside » fait sens.
"Kingdom of Men", 2016 de Kossi AGUESSY - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
D’aucun associera une référence à l’Empire romain avec le titre « Regnum ». Pourquoi ne pas y déceler une réminis-cence du royaume béninois, origine familiale de l’artiste ou de la monarchie britannique, où Kossi a poursuivit son enseignement supérieur ?
Au-delà de cette série de fantasmes, « Regnum » incarne une réalité concrète.
Tout royaume pose la question en substance du souverain. « Regnum » serait-il celui du singe couronné ?
Derrière cette signature, boutade évidente à l’imagerie péjorative, Kossi pose des questions identitaires…
Kossi Aguessy nait à Lomé, capitale du Togo en 1977, d’une mère brésilienne et d’un père bénino-togolais. Bachelier à 13 ans (à New York), il suit la formation londonienne du très prestigieux Central Saint Martins College of Art and Design dont sont diplômés les plus grands noms de la mode : John Galliano, Alexander McQueen, Stella McCartney pour qui il dessinera une icône : le flacon du parfum Stella.
"Leo de medio rubi selfie of the finger", 2015 de Kossi AGUESSY - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
"Recoded", 2016 de Kossi AGUESSY - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
Sculpteur, peintre, designer, artiste tout simplement, il voit sa carrière s’accélérer en 2008. Il est propulsé sous les feux de la rampe avec sa célèbre chaise Useless Tool conçue au départ pour l’exposition « Please Do Not Sit » traitant de la sacralisation du siège. Outre-Atlantique, les succès s’enchainent également. En 2010, le Museum of Arts and Design (New York) salue son talent à l’occasion du Global Africa Project. Ensuite, sa création intègre en 2011 les collec-tions permanentes du musée new yorkais. Concomitamment, son œuvre rejoint celles du MoMA.
En France, les institutions le couronnent de lauriers. Le Centre Pompidou lui consacre depuis 2013 une section. Il devient à ce titre le premier designer d’origine africaine à recevoir une telle distinction. En 2015, c’est au tour du Vitra Design Museum en Allemagne d’exposer Kossi Aguessy, suivi par le musée
Guggenheim de Bilbao qui montrent la création de cet artiste singulier à travers une exposition itinérante Making Africa, programmée au Centro de Cultura Contemporània de Barcelona du 22 Mars au 31 Juillet 2016 et au Kunsthal Museum de Rotterdam du 1er Octobre 2016 au 17 Janvier 2017.
"Alter Al Akhas James", 2016 de Kossi AGUESSY - Courtesy Galerie Vallois © Photo Éric Simon
Politique, conscient, les pieds encrés dans les problématiques de son époque, la tête dans son univers, il se révèle à la fois poète des structures et chercheur tous azimuts.
Avant-gardiste, impertinent et passionné, il traite des sujets de fond. Son travail aux mécanismes innovants procède autant de l’ingénierie que des arts plastiques. Il se refuse à sacrifier la forme au contenu : « J’ai toujours reproché
à l’art de mon époque de penser que l’intelligence était opposée à la beauté, les deux sont possibles et nécessaires ».
Il opère un savant mélange de réflexions, de matériaux, d’influences, de techniques : une manière de vivre son métissage qu’il qualifie de « globale, architecturée, multi-identifiée et bâtarde » où la mémoire, valeur ancestrale sert de propulseur à une vision clairement futuriste.
Galerie Vallois –Sculpture contemporaine
35 rue de Seine
75006 PARIS
http://www.vallois.com
Horaires d’ouverture du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 19h.