"Upside Down Tree", 2016 de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
Du 9 avril au 21 mai 2016
Le matériau constitue l'axe principal du travail de Shanthamani.M, cʼest à la fois son point de départ et sa conclusion interprétative. C'en est le support, lʼorigine mythique, le messager et même le sens.
Le charbon, avec ses nombreuses associations en tant que source dʼénergie majeure, est l'énonciateur principal, la voix narrative de son œuvre.
"Sans titre" de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
"Moth", 2015 de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
"Still Life", 2016 de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
"Sans titre" de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
Cette voix nous parle dʼune dynamique de tension entre tradition et modernité, de processus accélérés de développement et dʼurbanisation, de lʼépuisement des ressources naturelles, de lʼex- ploitation des ouvriers dans les mines de charbon, dʼenjeux écologiques complexes, de la mondia- lisation et sa culture consumériste, et des relations entre nature et culture, corps et environne- ment, matière et esprit.
Shanthamani vit et travaille à Bangalore, une ville qui a connu un proces- sus accéléré d'urbani- sation pendant les dix dernières années, devenant un centre métropolitain accueillant des gran- des compagnies internationales et des usines qui sont menacées dʼeffondrement en lʼabsence dʼinfrastructures urbaines adéquates.
"Sans titre" de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
"Fire Scripts", 2015 de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
"Upside Down Tree", 2016 de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
La mondialisation a introduit lʼiconographie occidentale de manière artificielle dans la culture lo- cale, ce qui a conduit à des modèles variés dʼhybridations interculturelles.
Le travail de Shanthamani laisse sʼexprimer cette hybridité, en incluant un double processus de recyclage à la fois matériel et thématique.
Outre le recyclage du charbon,le processus laborieux pour sculpter des images en utilisant de petits morceaux de charbon de bois, permet de les transformer et de les relier au présent mondialisé, et leur prête une apparence de brandons culturels.
Le liant thématique entre les sculptures et dessins qui composent cette exposition est la nature.
Arbre déraciné, paysage volant, nymphes ailées se déploient ainsi dansune série de dessins à lʼencre et acrylique sur papier fait main en pulpe de coton dont le plus grand est constitué par les immenses vagues d'un tsunami.
"Flying Landscape", 2015 de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
Détail "Flying Landscape", 2015 de Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
Shanthamani.M - Courtesy SUZANNE TARASIEVE PARIS © Photo Éric Simon
Pourtant, leur dénominateur commun le plus important reste le fait que toutes les
œuvres sont réalisées en charbon ou en bambou brûlé. Le charbon, le charbon de bois, le graphite et les cendres sont tous liés au carbone, sont tous noirs, et ont tous le même effet de définir la sculpture comme un objet brûlé en cours dʼextinction.
Le charbon de bois est la dernière étape avant la désintégration du bois en cendres, alors même quʼil conserve lʼempreinte et le souvenir de la forme de lʼarbre avant sa désintégration.
En tant que tel, il sert dʼallégorie à cette étape intermédiaire entre existence et néant.
Extrait de la conversation entre Tami Katz-Freiman et Shanthamani. M pour le catalogue de
lʼexposition Neither Tree nor Ashes