"Starry night, after Van Gogh (Pictures of Magazine 2)", 2012 de Vik MUNIZ - Courtesy MEP
Du 15 juin au 28 Aout 2016
La MEP présente un ensemble inédit d’une vingtaine d’oeuvres de l’artiste contemporain brésilien Vik Muniz, issues de la collection privée de Géraldine et Lorenz Bäumer.
Collectionneurs avisés et amis de l’artiste depuis plus de vingt ans, ils vivent entourés des oeuvres de Vik Muniz. Les photographies présentées à la MEP jalonnent le parcours de l’artiste de ses débuts jusqu’à ses oeuvres les plus récentes.
La collection de Géraldine et Lorenz Bäumer s’attache à montrer une image emblématique de chaque série majeure produite par Vik Muniz depuis les années 1990. Des premiers trompes l’oeil en chocolat fondu aux compositions monumentales réalisées à partir d’objets de récupé- ration en passant par un impressionnant portrait du collectionneur en poussière d’or, ce parcours permet d’appréhender la richesse du travail de Vik Muniz. L’exposition invite le visiteur à un voyage sensoriel aux frontières de la mémoire collective et de la perception individuelle, chacune de ces images convoquant une infinité de niveaux de lecture.
"Sarah Bernhardt, after Nadar (Rebus)", 2010 de Vik MUNIZ - Courtesy MEP
"Portrait of Lorenz Baümer", 2007 de Vik MUNIZ - Courtesy MEP
Lorenz Bäumer, célèbre joaillier de la Place Vendôme, a constitué sa collection de dessins, de peintures et de photographies en suivant son oeil, son instinct, sans se préoccuper de la cote des artistes, pour peu qu’ils éveillent chez lui un intérêt, une émotion, une interrogation. Selon ses propres mots, une collection est « un outil pour se faire plaisir ». Ingénieur de formation, centralien, Lorenz Bäumer est un inlassable perfectionniste qui apprécie les artistes qui eux aussi repoussent les limites de la technique et apportent un regard nouveau sur la création.
C’est ce trait caractéristique du travail de Vik Muniz qui a séduit Lorenz et Géraldine Bäumer dès leur rencontre à la fin des années 1990, immédiatement après avoir découvert à New York, au MoMA la reproduction en chocolat, d’une photographie de Hans Namuth, représentant Jackson Pollock en pleine séance de « dripping ». Il s’ensuivit une véritable histoire d’amitié, et le début d’une collection éclairée qui apparaît aujourd’hui comme une cartographie sensible de l’oeuvre de Vik Muniz.
"Indiduals (Pictures of Chocolate", 1998 de Vik MUNIZ - Courtesy MEP
"Medusa Marinara", 1999 de Vik MUNIZ - Courtesy MEP
L’ensemble des photographies présentées à la Maison Européenne de la Photographie témoigne de la relation qui unit le couple de collectionneurs à l’artiste, et révèle les thèmes chers à Vik Muniz : le jeu sur les échelles, sur les matières et plus généralement sur la perception rend compte du travail d’un artiste qui se dit « illusionniste low-tech ». Revisitant des images phares inscrites pour la plupart dans l’inconscient collectif, Vik Muniz propose une relecture décalée des chefs-d’oeuvre de l’histoire de l’art, et entraine le spectateur en immersion dans un univers de faux-semblants éphémères, immortalisés par la photographie.
Hommages gigantesques ou microscopiques aux grandes figures de la peinture et de la photographie, les compositions de Vik Muniz nécessitent souvent plusieurs centaines d’heures de travail et une précision phénoménale.
Ces oeuvres se lisent comme une galerie de copies non-conformes qui questionnent le rôle de l’image et plus largement notre propre rapport à l’art et à la représentation, comme un écho aux mots de Walter Benjamin qui se demandait, évoquant la photographie, si « cette invention même ne transformait pas le caractère général de l’art ».
Une création inédite de Vik Muniz est également présentée à la Maison Guerlain, 68 avenue des Champs-Élysées, dans le cadre de l’exposition « Matières, voyages aux frontières de l’invisible », du 15 juin au 28 août 2016.
"16,000 Yards (Le Songeur, after Corot", 1996 de Vik MUNIZ - Courtesy MEP
Vik Muniz, né en 1961 à São Paulo, quitte le Brésil en 1984 pour s’installer à New York. Il commence sa carrière en tant que sculpteur, mais rapidement s’intéresse autant aux photographies de sculptures qu’aux sculptures elles-mêmes.
En 1988, ayant égaré son exemplaire du livre The Best of « Life » (une série de photographies célèbres parues dans le grand magazine américain), il essaie de se remémorer ses images favorites en les dessinant, puis en photographiant ses dessins. Les questions soulevées dans cette série de « Memory Renderings », sur la nature du regard et le rôle de la photographie, sont à l’origine des fondements de sa démarche : sonder la nature de la représentation visuelle.
Fasciné par le pouvoir de l’image et l’optique, il applique cette méthodologie aux images de notre mémoire collective. Grâce à des matières premières insolites, il reproduit des chefs-d’oeuvre et des portraits de stars Hollywoodiennes : Marlon Brando ou Marilyn Monroe en sirop de chocolat, les Demoiselles d’Avignon de Picasso en pièces de puzzles ou les sculptures minimalistes de Richard Serra dans la poussière recueillie dans les galeries du Whitney Museum. Une fois terminée, sa composition est immortalisée par la photographie, puis détruite.
Maison Européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy
75004 Paris
www.mep-fr.org
Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 20h
Accès à la billetterie jusqu’à 19h30
Fermé lundi, mardi et jours fériés