Du 2 juillet 2016 au 8 janvier 2017
La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente Le Grand Orchestre des Animaux, inspiré par l’oeuvre de Bernie Krause, musicien et bioacousticien américain. L’exposition, qui réunit des artistes du monde entier, invite le public à s’immerger dans une méditation esthétique, à la fois sonore et visuelle, autour d’un monde animal de plus en plus menacé.
Artistes présentés: Pierre Bodo, Cai Guo-Qiang, Cornell Lab of Ornithology, Raymond Depardon, Bernie Krause, JP Mika, Manabu Miyazaki, Moke, Claudine Nougaret, Ryuichi Sakamoto, Christian Sardet, Hiroshi Sugimoto, Shiro Takatani, TALLER Mauricio Rocha + Gabriela Carrillo, Tara Océans, Cyprien Tokoudagba, United Visual Artists, Agnès Varda, Adriana Varejão.
"Les bruits de la nature", 2012 de JP MIKA - Collection privée © Photo Éric Simon
"L'orchestre dans la forêt", 1999 de MOKE © Photo Éric Simon
"Cocert de la sape", 2006 de Pierre BODO - Courtesy Fondation Cartier © Photo Éric Simon
Bernie Krause a, depuis plus de quarante ans, collecté près de 5 000 heures d’enregistrements sonores d’habitats naturels sauvages, terrestres et marins, peuplés par près de 15 000 espèces d’animaux. Ses recherches offrent une merveilleuse plongée dans l’univers sonore des animaux, dans le monde de la biophonie.
Avant de se passionner pour l’enregistrement des animaux loin du monde humain, Bernie Krause a travaillé dans les années 1960 et 1970 comme musicien et acousticien à Los Angeles, collaborant notamment avec les Doors et Van Morrison. Il a également contribué à la composition de musiques de films comme Rosemary’s Baby de Roman Polanski et Apocalypse Now de Francis Ford Coppola.
"Carreaux de céramique composée d'oiseaux peints" d'Adriana VAREJAO © Photo Éric Simon
"Carreaux de céramique composée d'oiseaux peints" d'Adriana VAREJAO © Photo Éric Simon
Hiroshi SUGIMOTO © Photo Éric Simon
Hiroshi SUGIMOTO © Photo Éric Simon
L’approche de Bernie Krause est unique. Il contemple le monde naturel en poète, écoute les vocalisations des animaux en musicien et, à travers ses enregistrements, les étudie en scientifique. Bernie Krause est ainsi passé maître dans l’art de révéler la beauté, la diversité et la complexité des langues des animaux sauvages, de plus en plus réduits au silence par le vacarme des activités humaines. Il nous implore d’écouter ces voix du monde vivant non-humain avant qu’un silence définitif ne s’abatte sur elles.
L’exposition s’articule autour de deux composantes, l’une visuelle, l’autre sonore.
Dans les espaces transparents de la Fondation Cartier, les architectes mexicains Mauricio Rocha et Gabriela Carrillo mettent en scène le grand orchestre de nos représentations du monde animal. Explorant les multiples perspectives visuelles qu’offre la « maison de verre », ils créent une scénographie de briques en terre cuite qui englobe le jardin et les espaces intérieurs du bâtiment de Jean Nouvel. Ce dispositif architectural reproduit métaphoriquement la configura- tion d’un orchestre symphonique.
" Les oiseaux Artistes" Vidéo du Cornell Lab Ornithology © Photo Éric Simon
" Les oiseaux Artistes" Vidéo du Cornell Lab Ornithology © Photo Éric Simon
L’exposition présente un dessin de 18 mètres de long spécialement créé pour l’exposition par l’artiste chinois Cai Guo-Qiang. Cette oeuvre présente des animaux sauvages de toutes espèces réunis autour d’un point d’eau, dans un moment de paix et d’extrême vulnérabilité. Cai Guo-Qiang a réalisé ce dessin avec de la poudre pyrotechnique, matériau qu’il utilise avec un savoir-faire et une habileté inégalés. Sur de grandes feuilles de papier, une forme a d’abord été dessinée avec de la poudre avant d’être mise à feu. Les traces de brûlure et de fumée ont alors composé le motif recherché : un paysage d’animaux.
À cette scène imaginée par Cai Guo-Qiang, qui évoque les peintures rupestres des artistes des temps les plus anciens, l’exposition associe de saisissantes et étranges images prises avec des « pièges photographiques » que l’artiste japonais Manabu Miyazaki dispose avec une ingéniosité et une sensibilité sans pareilles.
Exposées pour la première fois en dehors du Japon, ces photographies donnent à voir des animaux sauvages qui partagent le même environnement et empruntent les mêmes chemins que les humains. Les photographies de Manabu Miyazaki révèlent également la mystérieuse beauté onirique du vol nocturne des oiseaux dans la forêt. L’artiste décrit ainsi sa démarche : « Mes pièges photographiques sont comme les arbres qui observent les animaux. Mon appareil photo est l’oeil de l’arbre. »
Manabu MIYAZAKI © Photo Éric Simon
Manabu MIYAZAKI © Photo Éric Simon