Vue de l'exposition - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE © Photo Éric Simon
Du 7 Juillet au 24 septembre 2016
Liste des artistes représentés : Mustafah Abdulaziz, Pierre Ardouvin, Rana Begum, Kadar Brock, Micky Clement, Petra Collins, Sam Durant, Antoine Espinasseau, Harry Gruyaert, Nils Guadagnin, Laurent Kronental, Thomas Lelu, Thomas Mailaender, John Miller, Robert Montgomery, François Morellet, Julien Nedelec, Amanda Ross-Ho, Viviane Sassen, Tony Stamolis, Thomas Struth, Juergen Teller, Ed Templeton, Thomas Vergne, Adrien Vescovi, Johannes Wohnseifer, Guy Yanai
Ré-enchanter la ville. Apprendre à s'émerveiller. Contempler nos réalités. Donner à voir des zones urbaines si fantasmes mais trop peu montrés pour leurs richesses socio-culturelles. Valoriser des mouvances d'abord dédaignes qui deviennent ensuite référence. Encourager la rencontre desdites high et low cultures.
"Flood dog 2", 2006-2014 de Thomas LELU Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE © Photo Éric Simon
Explorer les interactions entre le milieu urbain et la nature, souvent environnante. Entre la réalité aliénante et les divagations lyriques de l'imaginaire individuel ou collectif.
Etre autant fascine?
Par l'essence de la ville fourmillante que la sérénité d'une jungle tropicale à l'aube. Repousser les limites. Bousculer les idées reçues. Brouiller les frontières établies. Explorer les possibilités de la ville et de ses banlieues.
Cette exposition réunit des artistes qui questionnent les systèmes de hiérarchisation de la matière et des zones urbaines dans l'art. Ils installent leurs studios en banlieue, par choix ou par souci financier, plaçant souvent cet environnement au centre de leur pratique, exposant succes- sivement dans les centres d'art environnants ou en plein cœur des métropoles. Ils travaillent des matériaux pauvres par opposition aux matériaux nobles.
Ils questionnent les volumes, la place de l'œuvre d'art dans l'espace public en la confrontant à des problématiques d'ordre plastique, mais aussi architectural ou sociologique. Ils modifient notre regard sur la ville et nous poussent à porter un jugement esthétique sur ce qui était jusqu'alors assimilé à une pollution sensorielle.
Ils magnifient la street culture dans différents hauts-lieux de la culture populaire, de Paris à Los Angeles en passant par Amsterdam, Tel Aviv ou Berlin.
"I am the one that's Alive, You're all dead", 2009 de Pierre ARDOUVIN - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE © Photo Éric Simon
"Some people do this for fun, i'm just a cunt.....", 2010 de Sam DURAN - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE © Photo Éric Simon
Ils contribuent à l'esthétisation de l'espace urbain et a la découverte d'une nouvelle beauté, associée à la ville désormais polissonne, devenue matériau artistique.
Quel imaginaire évoque la matière?
Les rendus de la matière évoluent-ils selon le médium utilisé?
Comment se jouer des codes établis autour de celle-ci où se positionne l'artiste par rapport à la matière dominant ou dominé ?
Quelle place pour le geste technique?
Quel intérêt à choisir un matériau plutôt qu'un autre?
Pourquoi vouloir remettre en question le système de valeurs établi autour de la matérialité qui varie dans l'espace et le temps?
C'est dans l'espace et le temps qu'évolue, elle aussi, la valeur politique de la matière, oscillant entre le précieux et le pauvre, le noble et l'ignoble, l'infâme et le sacre?
"Cité du Parc et Cité Maurice Thorez, Ivry sur Seine", 2015 de Laurent KRONENTAL - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE © Photo Éric Simon
"Ice, Ice Baby", 2015 de Thomas MAILAENDER - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE © Photo Éric Simon
L'Arte Povera, le land art, le ready-made, l'art brut, le minimalisme ou les situationnistes ont, parmi d'autres, constamment eu recours à des matériaux jusqu'alors délaissés par les artistes que ce soit par gout esthétique, propriétés des matériaux ou conventions sociales, transformant le regard que l'on pose désormais sur certaines matières. Valoriser ce qui n'était jusqu'alors pas mis en avant, accorder un pouvoir de séduction et de questionnement à des matériaux qui n'avaient pas ces possibilités : c'est aussi ces conduites artistiques, politiques ou sociales que cette exposition vise à montrer.
Cette démarche s'applique aux matériaux et par conséquent s'entend aux bâtiments qu'ils génèrent, à l'urbanisme et à la dimension sociale des zones urbaines allant au-delà de l'espace de monstration white cube de la galerie. Entre art et sociologie. Au gré des politiques de la ville, les centres d'art et résidences d'artistes se multiplient dans des zones qualifiées de friches urbaines.
"Architecture simple, l'Abri #2", 2016 de Antoine ESPINASSEAU - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE © Photo Éric Simon
"Poum", 2009 de Julien NEDELEC - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE © Photo Éric Simon
L'atmosphère ambiante extramuros intrigue, fait parler, inspire. Les banlieues ont rarement été aussi craintes mais paradoxalement n'ont jamais été autant fantasmes. Bien qu'ils soient des mines de références esthétiques, adoubés par les pontes de la culture main Stream, ces territoires populaires restent trop souvent délaissés.
Donner la parole à ceux qui la pratiquent et laissent voir l'autrement. Montrer le regard des curieux qui ont su apprivoiser l'ailleurs. Vouloir exposer toutes les belles choses. A Paris, en banlieue ou ailleurs. Un ré-enchantement post-moderne. Le monde ou rien.
Sous le commissariat de Clémence Duchon & Flavie Loizon