Vue de L'exposition de Huang RUI - Courtesy Galerie ZÜRCHER © Photo Éric Simon
Du 3 septembre au 15 octobre 2016
L’œuvre de Huang Rui constitue une introduction privilégiée à l’histoire de l’art chinois contemporain et un repère indispensable pour en saisir l’évolution après la Révolution Culturelle (1966- 1976).
Huang Rui revient sur la signification de l’année 1976 (année de la mort de Mao) qu’il a choisi pour titre de cette exposition. 1976 fut une année marquée par des bouleversements et des mouvements de contestation qui furent à l’origine de ce qu’on a appelé « le printemps de Pékin ».
Détail "1976" de Huang RUI - Courtesy Galerie ZÜRCHER © Photo Éric Simon
Huang Rui précise : « 1976 a pour moi valeur symbolique. 40 ans plus tard je réalise quelle fut l’importance de cette année pour moi. En 1977 et 1978, j’ai réalisé plusieurs œuvres à propos de cette année 1976. Par leur caractère abstrait, elles pouvaient représenter la situation dans laquelle je me trouvais alors.
Aujourd’hui, 1976 (un diptyque de 2016) est pour moi une œuvre qui réunit le temps et l’espace dans une forme abstraite. Elle fait partie de mes Language Color Paintings. Cette exposition en compte plusieurs. Elles témoignent de mes constantes recherches sur les rapports entre le langage et la couleur. »
"Language Color Paintings", 2014 de Huang RUI - Courtesy Galerie ZÜRCHER © Photo Éric Simon
"Nearing", 2016 de Huang RUI - Courtesy Galerie ZÜRCHER © Photo Éric Simon
"Black Horse White Horse", 2014 de Huang RUI - Courtesy Galerie ZÜRCHER © Photo Éric Simon
Les Language Color Paintings sont intimement liées à la calligraphie. Pour Huang Rui les textes ne sont pas accessoires ce sont des images, à la fois forme et contenu intégrés dans la structure même de la peinture. Parallèlement, dans un autre media, la performance, il ajoute la dimension du live au langage.
Déjà dans ses Space Structure Paintings de 1984, dont quelques exemples seront présentés pour la première fois à Paris dans cette exposition, Huang Rui traçait une cartographie à partir de l’étude de l’architecture chinoise ancienne, en particulier la Cité Interdite et son quartier des anciens hutongs, pour représenter une autre réalité que celle du réalisme socialiste.
Mais cette voie personnelle, fondée sur le recours à un langage de couleurs « murales » ou « végétales » : bruns rouges ou gris vert ou bleu des constructions et des cours du vieux Pékin représente moins un relevé qu’un ensemble de combinaisons inspirées du fameux I Ching ou Livre de Divination.
"Black smoke", de Huang RUI - Courtesy Galerie ZÜRCHER © Photo Éric Simon
"Shake", 2016 de Huang RUI - Courtesy Galerie ZÜRCHER © Photo Éric Simon
Détail "Shake", 2016 de Huang RUI - Courtesy Galerie ZÜRCHER © Photo Éric Simon
"White Rat Black Cat",2014 de Huang RUI - Courtesy Galerie ZÜRCHER © Photo Éric Simon
Huang Rui (né à Pékin en 1952) est l’un des artistes chinois contemporains les plus remarqua- bles par son rôle historique, en tant que co-fondateur avec Bei Dao et Mang Ke du journal underground Today, puis en 1978 du premier groupe d’artistes de l’avant-garde chinoise, Xing Xing (Les Etoiles) avec Wang Keping, Ma Desheng et Ai Weiwei… ainsi que par son rôle essen- tiel dans la création de la zone d’art 798 à Pékin en 2002 et ses efforts pour la protéger de la démolition en 2004 et 2005 qui aboutirent en 2006 à la protection du site et à sa reconnaissance officielle grâce au lancement du Dashanzi Art Festival (DIAF) qui en assure la promotion.