"Covert", 2014 de Kate MccGwire - Courtesy Galerie Particulière © Photo Éric Simon
Du 3 septembre au 15 octobre 2016
Kate MccGwire évolue dans une monde fascinant et fantastique. Enchanteresse pour certains, sorcière pour les autres, elle joue sur tant de registres que ses œuvres ne laissent personne indifférent.
A partir de plumes de pigeons patiemment récoltées, nettoyées et assemblées, elle crée depuis 2004 toute une faune inédite de formes mêlées, entrelacées, animées de mouvements, d’ondulations qui semblent douées de vie et d’expansion.
Ce bestiaire tout droit sorti d’un livre de contes de fées, qui s’enroule sur lui-même, et dont on ne saurait trouver ni commencement ni fin, réussit l’exploit de nous ramener à des temps obscu- res, primaires et incertains tout en nous semblant d’une incroyable familiarité.
"Scissure (Chasm), (breach)", 2014 de Kate MccGwire - Courtesy Galerie Particulière © Photo Éric Simon
Détail "Scissure (Chasm)", 2014 de Kate MccGwire - Courtesy Galerie Particulière © Photo Éric Simon
"Acquiesce", 2016 de Kate MccGwire - Courtesy Galerie Particulière © Photo Éric Simon
Et c’est bien dans ce phénomène surprenant que se dévoilent les axes principaux du travail de Kate MccGwire : en jouant tout à la fois sur l’emploi de matériaux communs et facilement ident-ifiables mais inusités, Kate MccGwire reprend en partie le concept freudien « Unheimlich » (l’étrange, ou littéralement, l’inhospitalier), c’est à dire l’idée d’un espace où le familier peut en quelque sorte susciter la peur.
La nature première du matériau persiste dans nos esprits et vient comme troubler, tout au moins parasiter notre vision.
"Sentient", 2016 de Kate MccGwire - Courtesy Galerie Particulière © Photo Éric Simon
"Sentient", 2016 de Kate MccGwire - Courtesy Galerie Particulière © Photo Éric Simon
De plus, en s’appuyant sur l’imaginaire collectif, les associations d’idées et les oppositions conscientes ou inconscientes, Kate MccGwire cherche également à questionner la notion même de Beauté (un sentiment du beau indépendant de tout principe d’esthétisme, une beauté qui serait problématique, complexe, et même repoussante), et à rendre beau ce qui, à priori, ne l’est pas. L’artiste joue sans cesse avec nos perceptions jusqu’à sacraliser ces « curiosités » par la préciosité des vitrines antiques.
"Sans titre", 2016 de Kate MccGwire - Courtesy Galerie Particulière © Photo Éric Simon
Enfin Kate MaccGwire place aussi au centre de son questionnement la relation de l’œuvre au spectateur : dès les premiers croquis au crayon, les formes circulaires ou en spirales, récur-rentes créent une sorte de « champ d’attraction », qui incitent le spectateur à se rapprocher au plus prêt de l’œuvre, à casser la distance naturelle que l’on observe avec une chose nouvelle. Face à ces œuvres indéfinissables, nous sommes comme aimantés, et que nous aimions, ou au contraire que nous rejetions ce qui nous est donné à voir, nous sommes englobés par l’œuvre dont le souvenir restera longtemps ancré en nous.