Expo Video Contemporaine: Peter CAMPUS "video ergo sum"
Du 14 février au 28 mai 2017
L’artiste américain Peter Campus (né en 1937 à New York) compte parmi les pionniers de la vidéo les plus influents aux côtés de Bruce Nauman, Nam June Paik, Joan Jonas, Vito Acconci ou Bill Viola, assistant de sa première grande exposition à l’Everson Museum of Art de Syracuse (État de New York) en 1974.
Tout au long de sa carrière, Peter Campus a réalisé des vidéos, des installations, et un grand nombre de photographies. Dans ses œuvres vidéo récentes, il fait usage des techniques numériques pour travailler l’image pixel par pixel à la manière d’un peintre.
C’est avec une caméra de très haute définition qu’il poursuit ses expérimentations actuelles. Aujourd’hui, nombre de ses œuvres font partie des collections de grands musées d’art contemporain dans le monde.
Installation vidéo en circuit fermé "Optical Sockets", 1972-1973 de Peter CAMPUS - Courtesy l'artiste et Cristin Tierney Gallery © Photo Éric Simon
Installation vidéo en circuit fermé "Anamnesis", 1973 de Peter CAMPUS - Courtesy Fondation Louis Vuitton, Paris © Photo Éric Simon
« video ergo sum », première exposition monographique de l’artiste en France, retrace le parcours de Peter Campus, de ses recherches avec la vidéo dans les années 1970, à ses travaux plus récents en vidéo numérique.
Après des études de psychologie expérimentale et de cinéma au cours desquelles il expéri- mente le montage de films, Peter Campus réalise, dès 1971, des vidéos et des installations en circuit fermé. Leur subtilité conceptuelle et technologique, leurs enjeux cognitifs et psycho- logiques, en ont fait aujourd’hui des œuvres de référence, largement commentées dans tous les ouvrages sur la vidéo comme art.
L’exposition du Jeu de Paume débute avec les œuvres de cette période majeure de sa création. Dans les vidéos et les installations qu’il produit jusqu’en 1977, il explore les questions de la perception de l’espace, de l’appréhension de son propre corps dans la construction de l’identité à travers des points de vue inédits et des temporalités multiples.
Grâce à la transmission en direct de l’image électronique, il invite le visiteur à faire d’étranges expériences de lui-même en le confrontant à des doubles dissociés dans l’espace et le temps, à une image de soi toujours problématique.
Vidéo Couleur "R-G-B", 1974 de Peter CAMPUS - Courtesy l'artiste et Cristin Tierney Gallery © Photo Éric Simon
Vidéo Couleur "R-G-B", 1974 de Peter CAMPUS - Courtesy l'artiste et Cristin Tierney Gallery © Photo Éric Simon
D’une installation à l’autre, un resserrement progressif s’opère, l’activité du visiteur est res- treinte et celui-ci n’est plus confronté qu’à une seule image de lui-même, quoique toujours inattendue, pour aboutir à un face-à-face avec le visage d’un autre qui le fixe du regard, une image projetée de grande dimension.
Un blocage, une impasse, un épuisement des possibles ? Le spectateur est renvoyé désormais à son activité de regardeur.
La suite du parcours, des années 1980 à aujourd’hui, présente deux photographies de visages en noir et blanc, puis une installation de pierres projetées sur les murs. Avec la photographie, une ouverture s’amorce vers le monde extérieur, l’espace suburbain et les éléments naturels sur lesquels l’artiste projette alors sa sensibilité et son imagination. C’est toujours la perception dans sa dimension sensorielle, cognitive, psychologique qui est en jeu, sollicitant davantage le travail physique et mental de la vision, l’émotion du regard.
Vidéo noir et blanc "Head of a man with Death on His Mind", 1977-1978 - Courtesy Whitney Museum of American Art, New York © Photo Éric Simon
Vidéo numérique HD"A Wave", 2009 de Peter CAMPUS - Courtesy l'artiste et Cristin Tierney Gallery © Photo Éric Simon
La vidéo, pour un temps abandonnée au profit de la photographie, fait son retour au milieu des années 1990. Le corps n’y est plus l’objet premier de l’expérimentation. Et si la performan- ce persiste au début,
elle fait place peu à peu aux paysages, la mer avant tout, aux objets travaillés par le temps et les phénomènes naturels, aux traces d’une activité humaine.
En fin d’exposition, sont présentées deux vidéos numériques actuelles qui explorent la haute définition, et dans lesquelles l’artiste se livre à un travail pictural qui engage autrement l’activité perceptive et la mémoire des lieux. Une nouvelle œuvre,convergence d’images vers le port, a été spécialement produite pour l’exposition.
Commissaire: Anne-Marie Duguet
Jeu de Paume
1 Place de la Concorde
Fr – 75008 Paris
Horaires d'ouverture: Mardi (nocturne) : de 11 h à 21 h . Du Mercredi au dimanche : de 11 h à 19 h. Fermeture le lundi