Exposition Retrospective: Rodin l’exposition du Centenaire
Du 22 mars au 31 juillet 2017
A l’occasion du centenaire de la mort d’Auguste Rodin (1840-1917), le musée Rodin et la Réunion des musées nationaux Grand Palais s’associent pour célébrer l’artiste. L’exposition met en évidence l’univers créatif de Rodin, ses rapports avec le public et la manière dont les sculpteurs se sont appropriés son esthétique.
Riche de plus de 200 œuvres de Rodin, elle comprend aussi sculptures et dessins de Bourdelle, Brancusi, Picasso, Matisse, Giacometti, Beuys, Baselitz, Gormley... et renouvelle le regard porté sur ce géant de la sculpture.
"L'homme au nez cassé (première version refusée au Salon de 1865", 1864 de Auguste RODIN - Courtesy Musée RODIN © Photo Éric Simon
Détail "Monument aux Bourgeois de Calais", 1889 de Auguste RODIN - Courtesy Musée RODIN © Photo Éric Simon
"Le Penseur" de Auguste RODIN et Une sculpture de Georg BASELITZ - Courtesy Musée RODIN © Photo Éric Simon
Rodin, comme Monet, a connu et connaît toujours une célébrité mondiale. A chaque génération, il a fasciné le public. Nombreux furent les artistes à se mesurer à son esthétique, s’en inspirant ou en prenant le contrepied.
Rodin explore toutes les facettes de la sculpture : de l’assemblage à la figure partielle en passant par le collage, pratiques reprises par Matisse et Picasso. Son usage du dessin devance les grands expressionnistes germaniques, son rapport à la photographie annonce celles de Brancusi ou de Moore.
L’exposition présente son œuvre et les mutations du regard qu’elle a engendrées.
"Psyché-Printemps dite Nymphe surprise ou la Source Fenaille", vers 1886 de Auguste RODIN - Courtesy Musée RODIN © Photo Éric Simon
"Étude pour le Torse de l'Homme qui marche", 1878-1879 de Auguste RODIN - Courtesy Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © Photo Éric Simon
Rodin, la force de l’expression
A partir des années 1880, Rodin est salué comme celui qui a rendu vie la sculpture : « de conventionnelle, la sculpture s’est faite expressive ». Le corps fournit le vocabulaire des passions humaines, un expressionnisme
rodinien s’impose. C’est aussi la période des « dessins noirs » - peu connus, peu vus - qui nourrissent l’univers de sa future Porte de l’Enfer.
Les collectionneurs prennent sa défense. Lui-même sait, dès cette époque, jouer de tous les moyens mis à sa disposition pour construire sa carrière : collectionneurs, presse, expositions, dans un Paris, où le marché de l’art est en pleine expansion, pour construire sa carrière.
Les jeunes sculpteurs comme Bourdelle, Lehmbruck, Gaudier-Brzeska, Brancusi, ont tous une période rodinienne.
"La guerre ou tros têtes hurlantes, Étude pour le Monument aux Morts, Serviteurs et Combattants du Tarn-et-Garonne de 1870-1871" 1894 de Antoine BOURDELLE- Courtesy Musée Bourdelle, Paris © Photo Éric Simon
Rodin expérimentateur
L’exposition de son œuvre, que Rodin organise à Paris en 1900 en marge de l’Exposition Universelle, le place au premier plan de la scène artistique. Il y montre un aspect inédit de son travail à travers des séries d’œuvres en plâtre - son matériau de prédilection : matière immaculée faite pour cet art de la lumière et de l’espace.
L’exposition de 1900 révèle un processus de réinvention permanente, fondamentalement expérimental. L’artiste assemble parfois des éléments incongrus, procède par répétition, fragmente les formes, repense l’insertion des sculptures dans l’espace. Le succès rencontré implique une multiplication des versions, toutes différentes, le sculpteur faisant à chaque étape évoluer sa pensée. Bourdelle, Matisse, Brancusi ou Picasso ancrent leurs premiers travaux dans sa pratique.
"Groupe de damnés suspendus par les bras", vers 1880 de Auguste RODIN - Courtesy Musée RODIN © Photo Éric Simon
"Éve mangeant la pomme ou L'aube", vers 1887 de Auguste RODIN - Courtesy Washigton, National Gallery of Art © Photo Éric Simon
A la fin des années 1890, Rodin se consacre davantage au dessin. En 1902, il en expose à Prague une importante série, qui est partiellement reconstituée au Grand Palais. Cette production totalement indépendante de la sculpture bouleverse par la liberté et la modernité de cette nouvelle expression.
Rodin exploite largement la photographie à partir des années 1880. Les tirages retouchés par l’artiste deviennent des œuvres à part entière et sont utilisés et intégrés au processus créatif. Après 1945, des artistes comme Henry Moore porteront à son paroxysme cet usage de la photographie.
"La Martyre, agrandissement", 1899 de Auguste RODIN - Courtesy New York, The Metropolitan Museum of Art© Photo Éric Simon
"Henry Becque, tête sur cou de l'ombre, et panneau", 1904 de Auguste RODIN - Courtesy Musée RODIN © Photo Éric Simon
"Masque de Camille Claudel et main gauche de Pierre de Wissant", 1895 de Auguste RODIN - Courtesy Musée RODIN © Photo Éric Simon
"Femme accroupie ou grosse femme, à tête d'Iris", vers 1891 de Auguste RODIN - Courtesy Londres, Victoria and Albert Museum © Photo Éric Simon
Rodin : l’onde de choc
Après la deuxième guerre mondiale, on découvre un nouveau Rodin et de nombreux aspects inconnus de son travail : assemblages de figures de plâtre et de vases antiques, mouvements de danse, moulage de la robe de chambre de Balzac sont autant de choc pour le public comme pour les avant-gardes. Les assemblages de Picasso, les acrobates de Max Beckmann ou les œuvres en feutre de Beuys y font comme écho.
"Nu feminin assise dans un coupe antique ", 1910 de Auguste RODIN - Courtesy Musée RODIN © Photo Éric Simon
"Nu feminin debout dans un vase antique tubulaire", 1910 de Auguste RODIN - Courtesy Musée RODIN © Photo Éric Simon
Les collectionneurs de Rodin lèguent de nombreux ensemble aux musées : musée Rodin de Philadelphie, Metropolitan Museum de New York, National Gallery de Washington, Ny Carlsberg Glyptothek de Copenhague, musée d’art occidental de Tokyo...
Une salle de l’exposition évoque l’univers d’un collectionneur d’aujourd’hui, dans laquelle les œuvres de Rodin se mêlent à celles de ses contemporains.Que reste-t-il de cette sensibilité expressive et lyrique ?
César BALDACCINI, dit CÉSAR - Courtesy Nice, Musée d'art Moderne et d'art contemporain © Photo Éric Simon
"Homme à mi-corps", 1965 d'Alberto GIACOMETTI - Courtesy Fondation Giacometti, Paris © Photo Éric Simon
"Brigitte-Nadine", 1954 de César BALDACCINI, dit CÉSAR - Courtesy Nice, Musée d'art Moderne et d'art contemporain © Photo Éric Simon
Elle apparaît dans des œuvres ou des mouvements divers qui partagent le rejet de la géométrie et de l’idéalisme, la revendication d’une approche libertaire et antirationaliste. Cette sensibilité oppose la spontanéité au concept et affirme le poids de la matérialité (Germaine Richier, Alberto Giacometti, Willem De Kooning). On y trouve de l’excès, dans le drame (Markus Lüpetz) comme dans le versant jubilatoire (Barry Flanagan) : violence et débordement, esprit ludique ou métamorphose.
commissariat général : Catherine Chevillot, conservateur général du patrimoine, directrice du musée Rodin ;
Antoinette Le Normand-Romain,conservateur général honoraire du patrimoine ;
Sophie Biass-Fabiani, conservateur du patrimoine au musée Rodin ;
Hélène Marraud, attachée de conservation, chargée des sculptures au musée Rodin ;
Véronique Mattiussi, responsable scientifique du fonds historique au musée Rodin ;
Hélène Pinet, chef du service de la recherche, responsable du fonds photographique du musée Rodin
scénographie : Didier Blin, architecte-scénographe
Grand Palais, Galeries Nationales
Entrée Clemenceau
avenue Winston Churchill
Fr - 75008 Paris
ouverture : les dimanches, lundis et jeudis de 10h à 20h. Les mercredis, vendredis et samedis de 10h à 22h. Fermé tous les mardis.