Expo Sculpture Contemporaine: Michaële-Andréa SCHATT "Masques et mascarades"
Série "Le temps des c(e)rises", 2016 de Michaële Andréa SCHATT - Courtesy Galerie Isabelle GOUNOD © Photo Éric Simon
Du 20 mai au 17 juin 2017
L’origine en partage
La galerie Isabelle Gounod est heureuse de présenter la dernière installation de Michaële-Andréa Schatt, constituée d’un ensemble de céramiques noires et blanches et dont les cimiers, coiffes, oiseaux et fragments de corps qui la composent investissent tout l’espace de la galerie.
Série "Le temps des c(e)rises", 2016 de Michaële Andréa SCHATT - Courtesy Galerie Isabelle GOUNOD © Photo Éric Simon
Série "Le temps des c(e)rises", 2016 de Michaële Andréa SCHATT - Courtesy Galerie Isabelle GOUNOD © Photo Éric Simon
La présence des oiseaux évoque à la fois l’envol métaphysique cher aux chamanes de toutes cultures et les oiseaux-souvenirs présents dans la volière de la mémoire dont nous parle Platon dans le Théétète.
Le masque quant à lui demeure ici ambivalent : image de fête ou de pénitence, il se substitue au visage et autorise son porteur à un nouveau jeu de rôle. Il protège et révèle. Il rend lisible et il cache.
« Depuis le romantisme, le bouffon, le saltimbanque et le clown ont été les images hyperboli- ques et volontairement déformantes que les artistes se sont plu à donner d’eux même et de la condition même de l’art. » (Jean Starobinski)
Série "Le temps des c(e)rises", 2016 de Michaële Andréa SCHATT - Courtesy Galerie Isabelle GOUNOD © Photo Éric Simon
Série "Le temps des c(e)rises", 2016 de Michaële Andréa SCHATT - Courtesy Galerie Isabelle GOUNOD © Photo Éric Simon
Michaële-Andréa Schatt suggère également par le choix de ce matériau fragile la précarité humaine face à une situation de crise, de déplacement, d’exil.
Le masque identifie, précise une identité ethnologique et culturelle.
Le noir et blanc de l’émail s’impose en renforçant le contraste entre ordre et désordre mais aussi en hybridant les différentes sources d’inspiration. Il recouvre et masque. Il souligne le trouble qu’induit tout mouvement carnavalesque et nous ramène à l’origine des premiers déguisements qui consistaient à se noircir le visage et le corps.
«Couvrir de noir et masquer de blanc.»
Série "Le temps des c(e)rises", 2016 de Michaële Andréa SCHATT - Courtesy Galerie Isabelle GOUNOD © Photo Éric Simon
Série "Le temps des c(e)rises", 2016 de Michaële Andréa SCHATT - Courtesy Galerie Isabelle GOUNOD © Photo Éric Simon
A l’instar des Caprices de Goya, qui mettent en scène la société espagnole de l’époque par le déploiement de visions fantastiques et grotesques, les oiseaux et la figure du pénitent et de son capirote blanc sont ici omniprésentes, nous rappellant qu’à l’époque des «fake news», du mensonge, des parodies de justice et des procès de bouffonnerie, les chimères et le réel s’interpénètrent sans heurt dans une mascarade burlesque et silencieuse.
Michaële Andréa SCHATT née en 1958, elle vit et travaille à Montreuil, France
Galerie Isabelle GOUNOD
13, rue Chapon
75003 Paris
Horaires d'ouverture: du mardi au samedi de 11h à 19h.