Expo Peinture Contemporaine: Daniel RICHTER "Le Freak "
Du 22 juin au 29 juillet 2017
À partir du 22 juin 2017, la Galerie Thaddeus Ropac présente Le Freak, une exposition de nouvelles œuvres de Daniel Richter dans son espace du Marais. Cette exposition coïncide avec une rétrospective de son travail présentée successivement au Louisiana Museum de Humlebaek, au 21er Haus de Vienne et, à partir du 1er juillet, au Camden Arts Centre de Londres.
"Ein trauiges Ereignis (Une situation Triste)", 2017 de Daniel RITCHER - Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Marais © Photo Éric Simon
"Algier, morgens (Alger, le matin)", 2017 de Daniel RITCHER - Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Marais © Photo Éric Simon
Ce nouvel ensemble de toiles, Le Freak, est une suite logique à la série Hello, I love you (2015-2016, Kunsthalle Schirn, Francfort), qui constitue une rupture radicale avec le style développé par l’artiste au cours des dix dernières années. « Je voulais prendre mes distances avec un certain type de narration et m’éloigner d’une approche théâtrale ainsi que du fardeau de savoir ce que j’allais faire par avance » déclarait récemment Daniel Richter dans un entretien avec Poul Erik Trojner
"Die FREMDE (L'inconnue)", 2017 de Daniel RITCHER - Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Marais © Photo Éric Simon
"Masters of Junkies of Darkness", 2017 de Daniel RITCHER - Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Marais © Photo Éric Simon
Dans ces nouvelles peintures, les figures et les formes sont plus explicites que dans la série de 2015/16, tout en conservant un degré d’abstraction, renforcé par les dégradés de couleur à l’arrière-plan:
«C’est une étape presque logique dans mon travail que de n’avoir plus que des bandes en arrière-plan qui façonnent un faux horizon comme dans une peinture de paysage «sublime». […] et puis il y a des éléments qui partent à la dérive, car je voulais situer mon travail quelque part entre un mouvement extrême vers l’avant et un mouvement extrême vers l’arrière, explique Richter.
"In Split (à Split)", 2017 de Daniel RITCHER - Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Marais © Photo Éric Simon
"Klebriges von mir (Quelque Chose de Collant)", 2017 de Daniel RITCHER - Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Marais © Photo Éric Simon
Des lignes tracées au crayon gras délimitent des zones colorées d’où émergent des formes dans des poses pseudo-pornographiques. On aperçoit des jambes écartées, des dos cambrés, des mains agrippées, des bouches largement ouvertes.
Richter explique : «Je suis intéressé par la surface, par la planéité de cette constellation de figures enchevêtrées et figées dans un va-et-vient». (P. 109) Une impression de mouvement et de fusion se dégage de l’interaction des couleurs vives et des contours lestes qui relient les silhouettes entre elles.
Un sentiment de bestialité émane des étranges postures pornographiques et des visages distordus. Les traits expressifs mais non individualisés frôlent le grotesque ; leur étrangeté fait écho au titre de l’exposition.
Le Freak n’est pas seulement une référence à une chanson disco des années 1970 (Richter utilise fréquemment des références musicales dans ses œuvres) mais révèle aussi son admiration pour le travail surréaliste et satirique de Jack Bilbo (1907-67), un artiste allemand méconnu, également galeriste et patron de bar. À l’instigation de Daniel Richter, une exposition conjointe de leurs travaux a eu lieu à la Fondation Max Liebermann en avril / mai 2017 à Berlin.
Chez Richter, l’imagerie pornographique est une source d’inspiration et un modèle de base servant à explorer l’énergie, le mouvement, la surface et la couleur. Pour l’historienne d’art Eva Meyer-Hermann, l’artiste capture et reflète aussi la marchandisation du désir dans notre quotidien sur-stimulé.
En 2015, dans son essai pour le catalogue de l’exposition de Daniel Richter, Hello I love you, elle écrit: «Les figures humaines ainsi que leurs potentielles relations interpersonnelles sont dissoutes. Dans une démarche proche de l’art post-internet, leur nouvelle présence picturale engendre un commentaire sur la disparition de la vie privée et de l’individualité, qui ont été noyées dans une course à la consommation alimentée par la promesse de satisfaction universelle du désir. »
Daniel Richter est né en 1962 à Eutin (Allemagne). Il vit et travaille aujourd’hui à Berlin. Peu d’artistes ont eu un impact aussi fort que lui sur le visage de la peinture allemande depuis les années 1990. Dans ses huiles sur toile grand format, Richter assemble des éléments choisis de l’histoire de l’art, des médias de masse et de la culture pop pour créer des mondes picturaux idiosyncratiques.
Entre 1992 et 1996, Daniel Richter a étudié avec Werner Büttner – un des protagonistes, avec Martin Kippenberger, du renouveau de l’expressionisme dans la peinture dans les années 1980 – à l’Académie des Beaux-Arts de Hamburg, et a travaillé comme assistant de Albert Oehlen.
A ses débuts, il produisait des peintures abstraites, déployant un univers de formes très colorées, quasi psychédéliques, à la frontière entre graffiti et motifs d’ornementation élaborés. Depuis 2002, il peint de grandes scènes peuplées de personnages souvent inspirés de journaux ou de livres d’histoire.
Ces dernières représentent des situations de conflit ou de menace, entre vitalité et trop plein d’agressivité. En cela, le peintre symboliste James Ensor et le pionnier de l’expressionnisme Edvard Munch peuvent être considérés comme des prédécesseurs au travail de Richter. Dans ses tableaux, la représentation d’une lumière artificielle, de flashes, d’images thermiques ou encore de rayons X génère une atmosphère artificielle où la tension devient palpable.
Galerie Thaddaeus Ropac Marais
7, rue Debelleyme
75003 Paris
www.ropac.net
Jours et Horaires d'ouverture: Du mardi au samedi de 10h à 19h