Expo Sculpture Contemporain: NIKI DE SAINT PHALLE « Belles! Belles! Belles! les femmes de Niki de Saint Phalle »
Du 8 septembre au 22 octobre 2017
Après En joue ! Assemblages & Tirs (1958-1964), en 2013, c’est autour de la thématique centrale de la représentation du corps de la femme que s’articule notre seconde exposition consacrée à l’œuvre novatrice, féministe et avant-gardiste de Niki de Saint Phalle.
Une vingtaine d’œuvres parmi les plus emblématiques des années 60 et 70, des plus célèbres Nanas aux singulières sculptures-reliefs, seront montrées.
"Nana boule", 1966 de Niki de SAINT PHALLE - Courtesy Galerie Georges Philippe et Nathalie VALLOIS © Photo Éric Simon
Belles, belles, belles et rebelles !
Lacan prétendait que LA femme n’existe pas. Il devait connaître Niki de Saint Phalle. Car dans le travail de l’artiste non plus la femme n’est pas une, mais plusieurs. Grandes et musclées, empâtées et poilues, vieilles et fragiles, mégères immondes, mariées sylphides, femmes-pot, femmes-ventres écorchées vives, géantes légères dansantes et tourbillonnantes, matrones blanches, matrones noires, Niki a tourné le dos au beau idéal pour peindre et sculpter tous les types de femmes possibles et impossibles, toutes sortes de morphologies féminines hors-normes, dérangeantes, attestant que le beau est toujours bizarre.
Traiter du féminin, en effet, exposer ses angoisses et ses révoltes, ses rêves, sa puissance et sa poésie, revient toujours pour l’artiste à mettre en scène des corps. (...) Tout ce qu’il est donné aux femmes de vivre s’incarne alors dans ses figures qui dérogent aussi bien aux schémas ordinaires de la représentation qu’aux principes solennels consacrés par la morale sociale.
"La promenade du dimanche", 1971 de Niki de SAINT PHALLE - Courtesy Galerie Georges Philippe et Nathalie VALLOIS © Photo Éric Simon
"Femme", 1970 de Niki de SAINT PHALLE - Courtesy Galerie Georges Philippe et Nathalie VALLOIS © Photo Éric Simon
L’habitude de partager l’œuvre de l’artiste en périodes, et notamment entre un avant et un après l’irruption des Nanas, a fait perdre de vue l’importance qu’elle attache, le sens qu’elle donne à l’exposition des multiples corps des femmes, qu’ils souffrent ou saignent comme ceux des parturientes ou qu’ils respirent la santé.
Leur présentation côte à côte sous un même intitulé dit l’importance qu’il convient d’accorder à ses portraits protéiformes et singuliers de la gent féminine si l’on veut comprendre ce que sont, ce que pensent, ce que veulent les femmes selon Niki de Saint Phalle.
"The Bride or Miss Haversham's dream or When you love Somebody", 1965 de Niki de SAINT PHALLE - Courtesy Galerie Georges Philippe et Nathalie VALLOIS © Photo Éric Simon
"Frederica Summer", 1965 et "Madame ou Nana verte au sac", 1968 de Niki de SAINT PHALLE - Courtesy Galerie Georges Philippe et Nathalie VALLOIS © Photo Éric Simon
Rappelons (...) les mots de la créatrice adressés à la « belle prisonnière des apparences » qu’était sa mère : « Moi, je montrerais tout. Mon cœur, mes émotions». Montrer. Et donc voir.
Tout voir de cet art qui, sans délaisser le registre esthétique, hisse haut les couleurs de la rébellion en faisant chaque fois le choix d’une opposition absolue aux canons, aux règles, aux codes en vigueur. Niki n’a de cesse de s’affranchir des conventions.
Tous les moyens sont bons pour échapper à ce qu’elle nomme « l’art de salon »: la démesure des sculptures transformées pour certaines en espaces habitables; leur aspect parfois fruste ou bancal; la difformité, voire la monstruosité de ses créatures; la vulgarité de leur allure et de leur accoutrement; leur obscénité souvent ; leur dimension comique ou enfantine, manière de taquiner la prétention traditionnelle de l’art à la respectabilité...
"Grand mural", 1969 de Niki de SAINT PHALLE - Courtesy Galerie Georges Philippe et Nathalie VALLOIS © Photo Éric Simon
"Lili ou Tony", 1965 de Niki de SAINT PHALLE - Courtesy Galerie Georges Philippe et Nathalie VALLOIS © Photo Éric Simon
Ajoutons à cela l’orientation narrative et largement autobiographique de son travail qui fait peut-être de Niki de Saint Phalle une artiste à part, mais nullement une artiste ignorante des ruptures formelles et des enjeux de son temps.
(...) Il est temps d’affirmer la place capitale de la démarche de Niki de Saint Phalle au sein de l’histoire de l’art.
Menant combat contre l’uniformisation du regard et du goût, elle a œuvré à l’avant-garde d’un mouvement qui, en tissant entre l’art et la société une étroite relation, a contribué à changer la vocation de l’art.
Catherine Francblin
Galerie Georges Philippe et Nathalie VALLOIS
33 & 36, rue de Seine
Fr - 75006 Paris
http://www.galerie-vallois.com
Horaires d’ouverture : du Lundi au Samedi de 10h30-13h et de 14h-19h30.