Exposition Artiste du XXème siècle: Jean-Michel ATLAN
"Untitled", 1956 de Jean Michel ATLAN - Courtesy Galerie Frank Elbaz © Photo Éric Simon
Du 27 janvier au 24 février 2018
« Comme un danseur il me faut disposer librement de ma surface. » Jean Michel Atlan.
Pour Atlan le tableau de chevalet n’est pas le lieu d’une contrainte ni le terme d’une convention. Paradoxalement cette limite commune aux peintres de ladite Ecole de Paris et qui rend tant d’œuvres de cette époque convenues, ne vaut pas pour l’œuvre d’Atlan.
Huiles sur toile, pastels, dessins, gravures, illustrations, répondent à une même logique, à une sourde nécessité commune, et, ce qui danse et dansera dans le tableau, prisonnier du chevalet, n’en deviendra jamais l’otage.
Le movement de la danse dans le tableau est plus vivant que les limites que l’héritage suppose et pourrait lui imposer : le mouvement excède le tableau. Atlan semble parfois plus proche de Kline, et de De Kooning, de Pollock ou d’autres peintres américains que de ses contemporains vivant à Paris.
"Untitled", 1958 de Jean Michel ATLAN - Courtesy Galerie Frank Elbaz © Photo Éric Simon
"Untitled", 1956 de Jean Michel ATLAN - Courtesy Galerie Frank Elbaz © Photo Éric Simon
L’écart entre l’École de Paris et les peintres américains ne tient pas seulement, comme on l’a trop systématiquement écrit, à la question du format.
Atlan peint en effet la plupart du temps dans un format, un cadre qui, selon une perspective formaliste, nous contraindrait à tort de faire référence aux peintres de Paris, alors que le substrat mystique de sa peinture, aussi bien que la liberté de son geste, l’apparente bien plus aux américains, dont il préfigure souvent les actions.
Il suffit de se remémorer, entre autres, les premières œuvres de Clyfford Still. Celui qui peut confondre Atlan et certains membres de l’École de Paris retient seulement le système de représentation, le tableau de chevalet, sans se préoccuper de l’espace de genèse des œuvres.
Le propre de l’œuvre d’Atlan est précisément de ne jamais perdre de vue cet espace de genèse et de savoir que celui-ci préexiste au choix du medium, mais n’est pas déterminé par lui.
Alain Bonfand
Extrait du Catalogue raisonné de l’œuvre complet
"Untitled", 1958 de Jean Michel ATLAN - Courtesy Galerie Frank Elbaz © Photo Éric Simon
"Untitled", 1958 de Jean Michel ATLAN - Courtesy Galerie Frank Elbaz © Photo Éric Simon
Jean-Michel Atlan, né en 1913 à Constantine en Algérie française et mort en 1960 à Paris, était un artiste autodidacte associé au mouvement avant-gardiste CoBrA. Il étudie la philosophie à La Sorbonne avant de devenir professeur, poste qu’il quitte en raison des lois antisémites.
C’est à cette époque qu’il commence à peindre. En 1956, son style s’aiguise, progressant vers des lignes fortes, noires et sinueuses qui entourent des zones pastels comme des ensembles organiques évoquant une lutte ou une danse.
La même année, il se fait connaître en réalisant l’affiche de l’exposition École de Paris à la Galerie Charpentier puis avec un solo-show à la Galerie Bing.
Dans les années 1950, il expose en France, au Japon, en Angleterre et aux Etats-Unis et est alors considéré comme l’une des plus grandes figures de la Nouvelle École de Paris. Il meurt dans son studio parisien le 12 février 1960.
Galerie Frank ELBAZ, Paris
66 rue de Turenne
75003 Paris – France
http://www.galeriefrankelbaz.com/
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.
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