Exposition Peinture Contemporaine: TJ WILCOX “Carte de Visite”
Du 15 mars au 28 avril 2018
« Dès l’enfance, j’ai été élevé entouré par la beauté primaire des forêts de cèdres millénaires du nord-ouest du Pacifique américain.
Là où ces paysages inaltérés inspirent normalement l’admiration, ils constituaient pour moi une preuve physique de mon isolement des sujets qui m’intéressaient le plus ; le cinéma, la musi- que moderne, l’Histoire européenne et la littérature du 19ème siècle.
D’une certaine façon, je rejette la faute sur Babar, l’éléphant protagoniste des célèbres histoi- res pour enfants écrites dans les années 30 par Jean de Brunhoff. Dans ma terre lointaine de cowboys, j’aurais aimé pouvoir, comme Babar dans le premier livre de la série, courir et courir jusqu’à atteindre la ville, un Paris mythique, où la vie serait transformée sous le pouvoir magique de l’acculturation française.
Un de mes premiers films, « The Little Elephant» (2000), présenté au sein de l’exposition chez VNH Gallery, intègre à cette histoire plusieurs personnages joués par un autre héro, David Bowie, de ses rôles d’alien dans « The Man Who Fell to Earth», une référence au rôle qui l’a rendu célèbre sur scène en tant que John Merrick dans « The Elephant Man » à son personnage de John Blaylock dans « The Hunger».
Un autre film de cette exposition représente le potentiel inhérent de métamorphose qu’un passage en France peut provoquer. Il est résumé dans le film aux allures de conte «The Jerry Hall Story » (2007). Il raconte l’histoire prétendument impossible mais vraie, d’une jeune fille originaire d’une petite ville du Texas qui a utilisé les $600 d’indemnisation d’assurance reçus à la suite d’un accident de voiture alors qu’elle était en rendez-vous amoureux dans sa ville natale, pour se payer un aller simple vers Paris.
Seulement quelques mois après son arrivée, elle était devenue l’amie de Salvador Dali et de Simone de Beauvoir, elle était allée danser en discothèque tous les soirs avec sa colocataire encore méconnue à l’époque, Grace Jones, et elle avait chanté une chanson de rodeo cowgirl sur un fond de Roxy Music avec son petit ami de l’époque Bryan Ferry avant de le quitter pour Mick Jagger – tout cela seulement quelques mois après l’accident de circulation qui changea sa vie.
D’autres films introduisent Marlène Dietrich, qui parlait souvent de son souhait d’avoir son enterrement célébré à Paris. Elle espérait qu’il soit déclaré jour de deuil national en France, avec une procession menée par De Gaulle, marchant lentement de la place de la Concorde jusqu’à son église préférée, La Madeleine.
Elle imaginait son cercueil installé sur une calèche ouverte, tirée par un seul cheval, telle que celle utilisée pour les funérailles de John Kennedy. Dietrich conta cette histoire des années durant, l’élaborant davantage à chaque fois qu’elle la racontait, mais lorsqu’elle mourut, elle fut enterrée en toute discrétion auprès de sa mère à Berlin.
Mon film lui offre les funérailles qu’elle a si souvent évoquées.
Mes films accordent une importance aux lieux, tels que la place Vendôme, avec son allure de scène, de théâtre circulaire. Pour moi, cet endroit, avec ses nombreuses couches d’histoires et de fantômes, opère tel un collage physique d’Histoire et de récits, dans une atmosphère densément dramatique. Les films réinventent également des figures historiques telles que Marie Antoinette ou la fameuse courtisane du 19ème siècle, La Présidente, en tentant d’éloigner leurs histoires de vie de l’angle selon lequel les faiseurs de consensus distillent leurs vies compliquées dans des récits primaires.
Cela fait des années que j’étudie la France, son Histoire, sa littérature, sa culture populaire et j’ai réalisé des films sur ces sujets depuis plus de 20 ans mais je n’avais toujours pas fait d’exposition personnelle en France. J’ai accepté avec plaisir l’invitation de VNH Gallery de proposer une exposition afin de me présenter à un endroit que j’ai aimé et auquel je pense depuis si longtemps. J’espère que vous accepterez ce travail comme une carte de visite très longue et annotée, que j’aurais aimé remettre depuis de nombreuses années déjà. »
T. J. Wilcox, New York City, 2018
VNH GALLERY
108 rue Vieille du Temple
75003 PARIS
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 10h à 19h.