Exposition Sculpture Contemporaine: Gabrielle WAMBAUGH « UNWILLINGNESS »
Du 10 mars au 7 avril 2018
La galerie Eric Dupont est heureuse de présenter la septième exposition personnelle de Gabrielle Wambaugh, UNWILLINGNESS.
« La sculpture, ça n’existe pas. Ce qui existe, c’est une mise en rapport de points, et ce qu’il importe, c’est de faire dialoguer ces points, les faire converger sans pour autant les dissoudre ou les perdre par effet d’homogénéisation. Une série de gestes qui consistent à agencer, englober ce qui ne s’assemble pas naturellement, à créer des zones de rapprochements entre ces points singuliers, les mettre en évidence et les relier, les faire advenir ensemble, qu’ils se transforment dans une nouvelle forme, laquelle les remplit sans pour autant les identifier. Alors quelque chose peut naître et s’élever, non pas par régulation mais par adjonction de matériaux non miscibles, non malléables. [...]
On ne voit jamais pleinement, on ne peut pas tout voir. Sculpter insiste à voir, pour voir, et fait voir. Aménager des visibilités, l’instauration d’un champ de visibilités. Une répartition de la lumière et de l’ombre, de ce qui vient au jour et de ce qui résiste à venir au jour, fatigué, figé, ayant perdu de sa rigueur.
Avant de sculpter, ce qu’on travaille c’est la lumière. Faire voir tout ce qu’on est capable de voir. Aller chercher derrière, pour voir. Donc un corpus de gestes machiniques qui font voir quelque chose qu’on ne pourrait pas voir sans eux ni hors d’eux.
La visibilité est inséparable d’une espèce de processus gestuel, une fois dit que voir, ce n’est pas simplement l’exercice empirique de l’œil mais constituer des visibilités. C’est une montée au jour de couches de stratification.
On accède ainsi à Marie-Madeleine pour engager la traduction d’une présence sculpturale, d’un tout composé d’entités contraires, ensemble mais imaginées, perçues comme se confrontant à la frontière d’une différence, pour les faire entrer en dialogue. Dialoguer sur ce qui représente l’envers de l’unicité, l’autre face cachée d’un monde, prostrée dans l’ombre, peu convenante et donc ambivalente.
Cette région du monde aux goûts contradictoires et opposés. Marie-Madeleine : une femme plurielle, une sculpture polysémique, on la soumet à l’épreuve du socle. On la voit maintenant de partout, il n’y a qu’à en faire le tour. On lui rend sa part d’animalité, sa façon de se tenir, animale, sa manière de ne pas faire que voir ou entendre, sa posture de bête sauvage qui la sauverait de l’infamie humaine.
"Mmm goldilocks", 2017 de Gabrielle WAMBAUGH - Courtesy Galerie Eric DUPONT Paris © Photo Éric Simon
Et c’est vraiment comme une sorte de danse. Le geste que l’on voit en danse est déjà terminé quand on commence à l’entendre. La danse précède, on reconnaît une forme que l’on connaît déjà, que l’on reconnaît dès lors qu’on la modèle.
On l’assemble pour pouvoir la reconnaître. Et cela surgit selon différents types de recouvre- ments : recouvrement de sculptures qui viennent en charger d’autres, recouvrement d’images, recouvrement dans des dessins selon de petits traits qui s’étendent et s’interposent sur d’autres petits traits, recouvrement d’émaux qui viennent couler comme des mousses enneigées pour brouiller toute figuration possible, recouvrement sur des grands murs noirs avec des dessins non fixés de poils, de traits à la craie qui dégoulinent jusqu’au sol.
Frank Smith, 2017
Galerie Eric DUPONT
138, Rue du Temple
Fr - 75003 Paris
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à19h.