Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

07 Jul

Exposition Peinture Contemporaine : Peter HALLEY« AU-DESSOUS / AU-DESSUS »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Peinture Contemporaine

Vue de l'exposition de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

Vue de l'exposition de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

Du 9 juin au 28 juillet 2018

 

Peter Halley dit de ses peintures qu’elles sont des images de quelque chose. Plutôt que dans l’histoire canonique et européenne de l’abstraction, dont il a livré de féroces critiques dès ses premiers textes du début des années 1980, c’est dans le pop et le minimalisme qu’il a trouvé des modèles, chez Barnett Newman, Frank Stella et Andy Warhol.

 

Dans cette tension entre abstraction et figuration, l’architecture occupe une place importante. Sa pratique de l’abstraction géométrique est, de fait, inséparable d’un regard sur la ville de New York où il a grandi. En 1991, il la décrivait comme une « immense structure quadrillée indifférenciée, aussi abstraite que gigantesque »1, la ville devenant ainsi une matrice à partir de laquelle penser ses œuvres.

Vue de l'exposition de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

Vue de l'exposition de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

"Boundaries", 2018 de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

"Boundaries", 2018 de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

Dès les années 1980, le peintre a par ailleurs intégré à son lexique pictural des matériaux et des motifs qui puisent dans l’architecture. Les « cellules », les « prisons » et les « conduits », que l’on trouve dans son travail à partir de 1981, sont ainsi issus d’une réflexion sur la géométrisation de l’espace social, inspirée par les écrits de Michel Foucault, notamment Surveiller et Punir : Halley a opéré, comme il l’expliquait récemment, la « transformation du langage de l’abstraction géométrique en un lexique de prison et de cellules isolées. »2 Quant au Roll-A-tex, un agent de texture épaississant qu’il utilise systématiquement, il sert dans la décoration intérieure pour réaliser des crépis.

Les peintures de Peter Halley ont d’ailleurs, comme celles de Stella, une dimension d’objet et s’apparentent à des bas-reliefs.

Vue de l'exposition de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

Vue de l'exposition de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

"Action Point", 2018 de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

"Action Point", 2018 de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

Le rapport à l’architecture ne se limite pas au format de la toile. Dans les années 1990, Peter Halley élargit sa pratique de la peinture en réalisant des installations. Les peintures sont alors accrochées sur des fonds (le plus souvent des impressions numériques), dont les motifs sont des

dessins et des diagrammes tirés de ses archives ou de ses carnets de croquis. Il collabore également avec des designers comme Alessandro Mendini ou Matali Crasset. À chaque fois, il s’agit de se saisir de l’espace d’exposition tout entier, pour penser la peinture comme une architecture, et avec l’architecture.

Cette nouvelle exposition à la galerie s’inscrit résolument dans cette voie. L’artiste a créé une installation complexe qui investit l’ensemble de la galerie, du premier étage au sous-sol, en passant par les escaliers, les entrées et les couloirs. Elle intègre des peintures, des impres- sions numériques à l’échelle du mur, et du texte.

Vue de l'exposition de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

Vue de l'exposition de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

Au premier étage, quatre peintures réalisées spécifiquement pour l’exposition sont accrochées sur un fond imprimé, produisant un effet de trompe-l’œil où peintures et impressions dialoguent formellement. Dans les escaliers, dans l’entrée, et les couloirs, un ensemble de dessins imprimés vient souligner les particularités architecturales de la galerie, créant des effets de seuil et de passage.

 

Au sous-sol, enfin, trois peintures d’inspiration néo-plasticiste reprennent des compositions déjà utilisées par l’artiste, dans une version dépouillée des motifs habituels.

"Boundaries", 2018 de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

"Boundaries", 2018 de Peter HALLEY - Courtesy Xippas Galery © Photo Éric Simon

Le texte écrit par Jill Gasparina, et composé lui aussi en blocs autonomes agencés librement au mur, revient sur des questions développées par l’artiste depuis les années 1980, dans sa peinture comme dans ses textes : la planification urbaine, l’essor des technologies numéri- ques, les espaces synthétiques des jeux vidéos et des rendus d’architecture, les liens entre les traditions européennes et américaines de l’abstraction, et entre modernisme et postmoder- nisme.

 

L’espace est ainsi transformé en une installation immersive. S’il a critiqué sévèrement les impasses formalistes du modernisme, le travail de Peter Halley continue ainsi de relever d’une peinture de la vie moderne, dans ses formes architecturales ou technologiques.

 

Peter Halley est né en 1953 à New York où il vit et travaille.

 

1 Entretien avec Kathryn Hixson dans le catalogue de l’exposition Peter Halley : du 6 décembre 1991 au 2 février 1992, CAPC-Musée d’art contemporain de Bordeaux. Edité par CAPC-Musée d’art contemporain, 1991.

2 Entretien avec Niels Olsen dans Kaleidoscope #29, 2017.

Xippas Galery

108, rue Vieille du Temple

75003 Paris

 

http://www.xippas.com

 

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 19h00 et le samedi de 10h00 à 19h00.

Archives

À propos

L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS