Exposition COUNTRY LIFE – CHEFS-D'ŒUVRE DE LA COLLECTION MELLON DU VIRGINIA MUSEUM OF FINE ARTS
"Portrait d'Hyena à Newmarket accompagné de son lad Jerison Shafta", vers 1765-1767 de George STUBBS
Du 4 septembre au 2 Décembre 2018
Fidèle à la vocation de la Fondation François Sommer, le musée de la Chasse et de la Nature explore les différents aspects de la relation que l’homme entretient avec l’animal et l’espace naturel. À sa manière l’art rend compte de l’évolution de notre écosystème en traduisant et en orientant la perception des générations successives d’observateurs et de créateurs.
L’exposition Country Life – Chefs-d’œuvre de la collection Mellon du VMFA revient sur un moment de la civilisation occidentale, lié à la Révolution industrielle et l’essor des classes bourgeoises, qui tend à faire de la campagne un lieu voué à la villégiature.
Selon le modèle de la country life, issu de la culture britannique, la terre, l’animal domestique – et en particulier le cheval voient leur valeur productive associée à une valeur récréative.
La campagne devient un espace de loisir pour toute une classe sociale généralement issue des villes et entretenant la nostalgie d’une ruralité idéalisée.
"Portrait d'un homme, un garçon d'écurie et deux chevaux", 1825 de Benjamin MARSHALL - Courtesy The Paul Mellon Collection, Virginia Museum of Fine Arts © Photo Éric Simon
"Jockey montant un cheval de course, vers 1821-1822" de Théodore GÉRICAULT - Courtesy The Paul Mellon Collection, Virginia Museum of Fine Arts © Photo Éric Simon
"L'équipage de Melon Mowbray prêt à fouler le Ram's Head Cover", 1839 de Sir Francis GRANT - Courtesy The Paul Mellon Collection, Virginia Museum of Fine Arts © Photo Éric Simon
En Angleterre, dès la fin du xv ème siècle, les sports équestres connaissent un remarquable
développement (courses, chasses à courre). Paradoxalement, cela coïncide avec le moment où l’industrie naissante tend à imposer la victoire des chevaux-vapeur sur leurs compétiteurs animaux.
Un genre artistique, particulièrement bien représenté dans l’école anglaise, la sporting paintingreflète cet engouement du groupe social dominant. Celui-ci va essaimer son modèle culturel vers les autres nations occidentales au gré du courant d’anglophilie qui caractérise le xix e siècle.
De ce côté-ci de la Manche, les peintres français, impressionnistes notamment, témoignent d’un autre aspect de la vie à la campagne. Ils révèlent comment, à proximité des villes, l’espace rural est investi par la petite bourgeoisie qui s’y adonne aux loisirs de plein air prônés par les théories
hygiénistes.
"Le retour de la course sous le vent", 1838 de Alfred DE DREUX - Courtesy The Paul Mellon Collection, Virginia Museum of Fine Arts © Photo Éric Simon
"Après la course, le paddock à Cheltenham Saddling", 1946 de Sir Alfred MUNNINGS - Courtesy The Paul Mellon Collection, Virginia Museum of Fine Arts © Photo Éric Simon
"En ligne ! Newmarket", vers 1940-1953 de Alfred James MUNNINGS - Courtesy The Paul Mellon Collection, Virginia Museum of Fine Arts © Photo Éric Simon
"La course du château de Belvoir à Borrowby Hill, peint depuis Woolsthorpe Manor", 1920-1921 de Alfred James MUNNINGS - Courtesy The Paul Mellon Collection, Virginia Museum of Fine Arts © Photo Éric Simon
Poursuivant la tradition familiale, le milliardaire et amateur d’art Paul Mellon (1907-1999)
a collectionné avec passion. De manière symptomatique, les œuvres qu’il a rassemblées
traduisent son attachement à un mode de vie en voie d’extinction.
Certes, Mellon est lié à la tradition anglaise par sa mère, mais son héritage paternel l’assimile au monde de l’industrie et de la finance américain. Doté d’immenses moyens et voué à une vie sociale dans le milieu des affaires, il fait le choix d’une certaine ruralité. Avec Bunny, son épouse, ils vont s’appliquer à transposer au cœur de la campagne de Virginie le mode de vie des gentlemen farmers.
Dans leur domaine d’Oak Spring, Bunny donne libre cours à son goût pour le jardinage tandis que Paul élève des chevaux de course. Saturant les murs du cottage, leur collection de peintures illustre cette relation rêvée à la nature, aux antipodes de l’agriculture industrielle qui, au même moment, transforme radicalement le paysage rural.
Exceptionnellement, les chefs-d’œuvre qu’ils ont ainsi rassemblés et qui ont été légués au Virginia Museum of Fine Arts, se retrouvent au musée de la Chasse et de la Nature.
Ils peuvent être appréciés dans une perspective d’histoire de l’art. Mais ils témoignent égale- ment de l’éveil dans la culture occidentale d’une nouvelle sensibilité à la nature consécutive- ment au développement industriel et à l’urbanisation.
Commissariat d’exposition : Claude d'Anthenaise et Karen Chastagnol
Musée de la Chasse et de la Nature
62, rue des Archives
75003 Paris
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au dimanche de 11h à 18h.
Nocturnes les mercredis jusqu’à 21h30.