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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

10 Oct

Exposition Duo Show: Kate MccGWIRE & Mathieu DUFOIS "Ce monde-ci et l'autre"

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Duo Show

"Przewalski, la nuit 06", 2018 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"Przewalski, la nuit 06", 2018 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

Du 6 septembre au 20 octobre 2018

 

 

À partir de plumes patiemment récoltées, nettoyées et assemblées, Kate MccGwire crée toute une faune inédite de formes entrelacées, comme douées de vie. Ce bestiaire, tout droit sorti d’un livre de contes de fées, nous ramène à des temps obscurs, primaires et incertains, tout en nous semblant d’une incroyable familiarité.

 

Kate MccGwire évolue dans une monde fascinant et fantastique.Enchanteresse pour certains, sorcière pour les autres, elle joue sur tant de registres que ses oeuvres ne laissent personne indifférent. A partir de plumes de pigeons patiemment récoltées, nettoyées et assemblées, elle crée depuis 2004 toute une faune inédite de formes mêlées, entrelacées, animées de mouve- ments, d’ondulations qui semblent douées de vie et d’expansion.

Ce bestiaire tout droit sorti d’un livre de contes de fées, qui s’enroule sur lui-même, et dont on ne saurait trouver ni commencement ni fin, réussit l’exploit de nous ramener à des temps obscures, primaires et incertains tout en nous semblant d’une incroyable familiarité.

"Swarm", 2018 de Kate MccGWIRE - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"Swarm", 2018 de Kate MccGWIRE - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

Et c’est bien dans ce phénomène surprenant que se dévoilent les axes principaux du travail de Kate MccGwire : en jouant tout à la fois sur l’emploi de matériaux communs et facilement identifiables mais inusités, Kate MccGwire reprend en partie le concept freudien «Unheimlich» (l’étrange, ou littéralement, l’inhospitalier), c’est à dire l’idée d’un espace où le familier peut en quelque sorte susciter la peur. La nature première du matériau persiste dans nos esprits et vient comme troubler, tout au moins parasiter notre vision.

 

 

De plus, en s’appuyant sur l’imaginaire collectif, les associations d’idées et les oppositions conscientes ou inconscientes, Kate MccGwire cherche également à questionner la notion même de Beauté (un sentiment du beau indépendant de tout principe d’esthétisme, une beauté qui serait problématique, complexe, et même repoussante), et à rendre beau ce qui, à priori, ne l’est pas. L’artiste joue sans cesse avec nos perceptions jusqu’à sacraliser ces « curiosités » par la préciosité des vitrines antiques.

"Squall", 2017 de Kate MccGWIRE - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"Squall", 2017 de Kate MccGWIRE - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

Enfin Kate MaccGwire place aussi au centre de son questionnement la relation de l’œuvre au spectateur : dès les premiers croquis au crayon, les formes circulaires ou en spirales, récurrentes créent une sorte de « champ d’attraction », qui incitent le spectateur à se rapprocher au plus prêt de l’œuvre, à casser la distance naturelle que l’on observe avec une chose nouvelle.

 

Face à ces œuvres indéfinissables, nous sommes comme aimantés, et que nous aimions, ou au contraire que nous rejetions ce qui nous est donné à voir, nous sommes englobés par l’œuvre dont le souvenir restera longtemps ancré en nous.

"La Harde 03", 2017 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"La Harde 03", 2017 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"Przewalski, la nuit 01, 02", 2018 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"Przewalski, la nuit 01, 02", 2018 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

Sur papier, que peut-on enregistrer du réel ? Par le dessin, Mathieu Dufois ausculte le passé, les souvenirs et les images qui en découlent, presque comme une démarche archéologique.
Dans la Harde (2017), ses dessins s’inspirent de ses photographies d’animaux prises de nuit dans la forêt de Lascaux ou le parc de Thot : ceux-là mêmes qui ornent les grottes préhisto- riques.

 

Les quatre dessins de la Harde (2017) ont été réalisés dans le cadre d’une résidence dans la vallée de la Vézère, territoire marqué par la présence de grottes préhistoriques, dont le fac- similé de Lascaux 4.

 

Mathieu Dufois y interroge notamment l’histoire de la représentation des animaux qui nous entourent : une forme d’archéologie de l’image.

On retrouve, dans cette série, les cervidés ou aurochs des peintures rupestres qu’il a aussi pu photographier, bien vivants, dans la nature alentour.

 

Les effets de clair-obscur présents dans ces œuvres dessins tirés de ces photographies font également penser aux prises de vue nocturnes, inédites à l’époque, de l’Américain George Shiras (1859-1942), surprenant au flash Mathieu Dufois utilise une lampe-torche, depuis un canoë, des animaux sauvages.

"La Harde 03", 2017 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"La Harde 03", 2017 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"La Harde 02", 2017 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"La Harde 02", 2017 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"Harem 01, 02, 03", 2017 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

"Harem 01, 02, 03", 2017 de Mathieu DUFOIS - Courtesy La Galerie Particulière © Photo Éric Simon

Le travail à la pierre noire et les halos de lumière rendent ces animaux tout aussi inquiétants que mystérieux, comme pour mieux renouer avec la charge quasi sacrée qui transparaît encore dans les peintures de ces grottes.

 

 

Cette approche se double d’une anecdote que raconte Mathieu Dufois : « Ce qu’on appelle la salle des taureaux à Lascaux est en fait la salle des aurochs. Cet animal de la variété des bovidés a disparu en 1627. Dans les années 1930, deux biologistes allemands, proches du régime nazi, ont entrepris de recréer le type originel sauvage à partir de croisement entre différentes races. » On peut voir certaines de ces « copies » d’aurochs dans la Harde (2017).

 

 

Mathieu Dufois élabore également une réflexion sur la gestion d’un territoire et de ses atouts – en l’occurrence les grottes préhistoriques, conjointement aux problématiques qui traversent sa propre pratique : la mémoire et les artifices. Une nouvelle fois, il relie médium traditionnel la pierre noire, voire ancestral les peintures rupestres à des méthodes modernes de captation de l’image.

La Galerie Particulière

16 rue du Perche

75003 Paris

 

 http://www.lagalerieparticuliere.com/

 

 

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.

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