Exposition Peinture Contemporaine: Peter MARTENSEN « Call from inside »
Du 14 septembre au 3 novembre 2018
Actions déterminées, apathie et immobilité cohabitent dans les nouvelles œuvres de Peter Martensen. Des scénarios parallèles se jouent simultanément — une atmosphère à la fois étrange et familière plane sur l’ensemble…
S’en dégage un sentiment de mystère, de démission, voire de chaos où s’immisce ici et là une image d’une tranquillité hors du temps.
Call from inside* le titre de sa nouvelle exposition interpelle. Est-ce une allusion faite à notre for intérieur ?
S’agit-il d’un renvoi à un registre originel, d’un rappel de certains fondamentaux de l’existence humaine ?
ou encore d’une incitation à s’éveiller ?
The Play (La pièce) figure une femme décoiffée, immobile sur le devant d’une scène dont le bord divisé en strates fait songer à une surface écartée par un tremblement de terre. Elle tient un objet avec une faisceau de lumière à la main.
Une boule peut-être une boule de cristal se trouve à ses pieds. En bas de la « scène » les têtes d’une audience sont esquissées par une touche rapide. Le rideau de scène en partie écarté ouvre vers une lumière forte, éblouissante…
The show must go on, dit-on pour exprimer la nécessité de poursuivre malgré tout et l’idée d’un mouvement qui ne peut cesser. Or, la femme sur la scène parait absente, ailleurs, ignorant l’éclairage, la boule et la fosse à ces pieds.
"Stjernenat - Nuit étoilée", 2018 de Peter MARTENSEN - Courtesy Galerie Maria Lund © Photo Éric Simon
La grande peinture Stjernenat (Nuit étoilée) nous présente trois hommes assis dans un paysage formant un isthme. Une table basse et des objets domestiques (livres, papiers, verres, couverture, thermos, chariot) sont dispersés par terre. L’homme installé sur la chaise la plus haute regarde vers l’eau qui monte à leurs pieds et où flotte un sac à dos.
De minuscules femmes dont les longues robes claires rappellent des époques passées se tiennent le long des côtes. Plusieurs échelles cohabitent ainsi dans la composition. A l’arrière-plan, un homme scrute on-ne-sait-quoi à l’aide d’une lampe torche. L’eau luit du reflet des étoiles ; dans le lointain un projeteur se détache de la côte obscure…
Peter Martensen construit tel un scénographe qui juxtapose et rythme accessoires et figures humaines dans un espace pour découvrir l’effet produit. Une approche formelle qui tend vers une neutralité émotionnelle à laquelle vient s’ajouter les désirs et les motivations du plasticien manipulateur de matière.
Or, de par les choix que retient l’artiste, ses œuvres deviennent le véhicule d’observations poignantes, d’angoisses profondes, de rêves. Dans un monde multivers, Peter Martensen fait se rencontrer registres et « réalités » des plus divers, qui constituent notre cadre perceptif dans toute son étendue complexe. Il parle d’une « réalité mentale ». éclairage-éclaireur.
Une vidéo récente, Planet X, montrent des figures en blouse blanche, équipées de torches, déambulant et naviguant dans un paysage nocturne. Ces « spécialistes » dans le vocabulaire de Peter Martensen scrutent ; ils cherchent, tel des éclaireurs dans l’obscurité.
Est-ce l’expression d’une inquiétude profonde quant aux lumières d’une humanité à la mémoire courte ?
Ou s’agit-il simplement une exploration plasticienne des possibles du clair-obscur ?
Le laboratoire de recherche plastique de Peter Martensen n’impose rien. Au contraire, il étudie, propose et montre ses « découvertes », fruits d’une quête infinie.
Peter Martensen (né au Danemark en 1953) expose régulièrement dans les institutions et les galeries de son pays ainsi qu’en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. La Galerie Maria Lund a accueilli huit expositions personnelles de l’artiste : CLONE CLUB PAINTINGS (2000), CIVILISATION (2002), STRANGE DAYS (2004), THE TEST (2007), TESTING FREEDOM (2008), MUSEUM (2011) FEELINGS (2013) et UNDONE SKETCHES (2016).
En 2010, Peter Martensen était l’un des huit artistes nordiques contemporains de l’exposition Nuances de noir, événement fondateur du Passionisme mouvement identifié par la jeune historienne d’art danoise Merete Sanderhoff et accueillie par les musées d’Ordrupgaard et de Vejle au Danemark. Auparavant, en 2006, l’exposition rétrospective de l’œuvre de Peter Martensen SOLO avait été montrée par les institutions Sophienholm et Vejle Kunstmuseum (Danemark). En 2014, le musée Brandts à Odense (Danemark) a présenté From Grid to Romance, une exposition réunissant peintures, dessins et vidéos de la période 1990-2014 de l’artiste.
Expo Peinture Contemporaine: Peter MARTENSEN "Undone Sketches" - ACTUART by Eric SIMON
"The Transportation", 2016 de Peter MARTENSEN - Courtesy Galerie Maria LUND © Photo Éric Simon Du 17 Juin au 23 Juillet 2016 C'est avec joie que nous accueillons pour la huitième fois depuis 200...
http://www.actuart.org/2016/07/expo-peinture-contemporaine-peter-martensen-undone-sketches.html
Galerie Maria Lund
48, rue de Turenne
75003 Paris
Jours et horaires d'ouverture: Du mardi au samedi de 12h à 19h.