Exposition Collective Contemporaine: TERRES DE FEMMES
Du 1er Décembre 2018 au 19 Janvier 2019
LOUISE BOURGEOIS, ANDREA BOWERS, ELAINE CAMERON-WEIR, HEATHER COOK, TRISHA DONNELLY, MARLENE DUMAS, GENEVIEVE GAIGNARD, GOLNAZ PAYANI, MARIA HANNENKAMP, MONA HATOUM, SANAM KHATIBI, GERMAINE KRULL, GEORGIA KÜNG, JOSEPHINE MECKSEPER, AMANDA ROSS-HO, ANALIA SABAN, NIKI DE SAINT PHALLE, DOROTHEA TANNING, MARNIE WEBER, PAE WHITE.
Sous le commissariat de René-Julien Praz
Si le monde de l’art est rempli de femmes, elles occupent surtout la place en tout anonymat. Certes elles sont légions dans la représentation de l’idéal féminin, mais bien loin de toute parité quand il s’agit d’évoquer les femmes artistes.
Le combat est rude pour que leur talent soit exposé et reconnu aux yeux de tous. Si 85% des nus représentés sont des corps de femmes, le pourcentage d’artiste au féminin fond comme neige au soleil. L’art contemporain aurait tendance à leur offrir une plus enviable position, encore que?
"Une bouche de Corail", 2018 de Sanam KHATIBI - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE PARIS © Photo Éric Simon
NIKKI de SAINT PHALLE "Entre 1960 -1961" - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE PARIS © Photo Éric Simon
"Untitled Model (RAGS)", 2015 de Amanda ROSS-HO - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE PARIS © Photo Éric Simon
"Sans titre", 1991 de Françoise QUARDON - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE PARIS © Photo Éric Simon
Quant à l’art classique au sein des musées il concerne uniquement 5% des artistes exposées, d’où cette interpellation sous forme d’humour grinçant de la part du groupe des Guerrilla Girls fondé dans les années 85.
Leur poster réalisé en 2005 fit sensation : «Est-ce que les femmes doivent être nues pour entrer au Metropolitan Museum ?».
De cette interrogation est née une prise de conscience, abolissant certaines règles obsolètes pourtant en vigueur depuis la Renaissance, en passant par le 18ème siècle, le Bauhaus ou l’art du 20ème. Il faudra attendre les années 70, théâtre d’une intense réflexion menée par ces femme artistes qui font alors le constat amer de leur quasi-invisibilité sur la scène de l’art.
Le féminisme va totalement changer la donne. On peut légitimement se poser plusieurs questions : est-ce que ce sont les mouvements de femmes liés au féminisme qui ont changé cette donne ?
Est-ce que ce sont les artistes femmes ?
Est-ce qu’un travail est féministe sans que les femmes aient adhéré elles-mêmes au mouvement des femmes ?
"Fallen Woman", 1996 de Louise BOURGEOIS - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE PARIS © Photo Éric Simon
"Half and half", 2009 de Marilyn MINTER - Courtesy Galerie PRAZ-DELAVALLADE PARIS © Photo Éric Simon
La reconnaissance des femmes artistes, (en France,) est bien plus tardive. Elle date de la fin des années 90, et encore.
C’est une réalité que l’on n’aime pas trop penser. Bien sûr lors de ces années 70, beaucoup de choses ont évolué, nombre d’expérimentations artistiques se sont exprimées.
Annette Messager s’invente un genre femme artiste. «Je me sens plus femme en tant qu’artiste que dans la vie.» dit-elle. Mais, réellement, les choses n’ont vraiment changé que très récemment.l’Exposition «Terres de Femmes» proposée par Praz-Delavallade
Paris réunit des sensibilités multiples, de générations différentes, d’expressions diverses mais toutes ont en commun ce goût universaliste reprenant pour lui les idéaux de liberté et d’égalité. Il ne s’agit plus de repenser la question en terme de statistiques mais en terme d’influence.
Alors que le 21ème siècle s’ouvre à d’autres aires de culture «Terres de Femmes» s’invite ( de manière modeste et lacunaire certes) dans ce débat où l’histoire est à se raconter à parité égale entre masculin et féminin. Ces 20 personnalités au caractère bien trempé représentent la preuve vivante de leur vitalité face à un machisme en perte de sens.
— René-Julien Praz
Galerie PRAZ-DELAVALLADE PARIS
5, rue des Haudriettes
F-75003 Paris
https://www.praz-delavallade.com
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.