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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

23 Feb

Exposition Sculpture Contemporaine: Nelson PERNISCO « Si par parking vous comprenez jardin »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Sculpture Contemporaine

"Bunker C.A.A.O.U. Ctrl-Alt-ESC", 2019 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

"Bunker C.A.A.O.U. Ctrl-Alt-ESC", 2019 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

Du 31 janvier au 2 mars 2019

 

Le temps ne fonctionne plus à échelle humaine, seuls les restes de son passage prédateur sur terre dresse une mémoire par défaut. Partout les fossiles de son activité laissent les traces d’un passé dont on ne sait s’il fut glorieux ou ignominieux. Les composants du monde sont désormais un mélange d’entités naturelles et culturelles, matérielles et organiques, dont a

enfin cessé la logique de séparation à coup de dualismes vains. La cohabitation animale, végétale, minérale est totale et chaque règne s’éprouve dans une continuité ontologique.

 

Voilà ce que l’effondrement à venir nous enjoint de nous souvenir et d’anticiper. Penser la fin des temps, c’est sans doute aussi faire l’expérience des temps de la fin.Pourquoi sommes-nous fascinés par les ruines et la fin du monde ?

 Pourquoi l’humanité n’a cessé de projeter ses désirs de catastrophes, des tragédies grecques aux dystopies contemporaines.

"Pour les choses qui restent brutes", 2018 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

"Pour les choses qui restent brutes", 2018 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

Détail "Pour les choses qui restent brutes", 2018 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

Détail "Pour les choses qui restent brutes", 2018 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

"Rat de vivre" , 2018 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

"Rat de vivre" , 2018 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

Le monde n’en finit pas de finir. Les crises n’en finissent plus de se superposer. La catastrophe, de se répéter. L’humanité a accepté la tentation du pire, elle a tant exploité jusqu’à sa déchirure ce qui fait monde, qu’elle a fait des choses des extensions de son propre narcissisme d’espèce.

L’heure est sans doute arrivée de prendre la mesure de l’agentivité de toutes entités, d’accepter que nos productions ont agis sur nous et que les qualités dont nous nous prévalons, de la raison au langage, en passant par les civilisations ou l’art, sont le fruit d’une dynamique écoévolutive et de l’action du non-vivant sur le vivant. L’exceptionnalité de l’homme est un mythe d’espèce fondé pour sa survie et son hégémonie.

En reproduisant le cycle d’un écosystème, suspendu dans le temps, Nelson Pernisco fait de nos fictions des laboratoires pour le futur. Aussi, lorsque ce dernier semble condamné, ce n’est pas le destin inéluctable de la vie qui est en jeu, mais bien la fin d’un règne ayant perçu, senti, habité et catégorisé selon la subjectivité – humaine – de son espèce. Ici se met en place une logique adaptative au sein d’un espace d’incubation qui ressemble davantage à une décharge à ciel ouvert, avec ses ferrailles et ses débris de matériaux industriels, qu’à une couveuse lisse et aseptisée. Des rats se sont accommodés à une architecture plus proche de la forteresse que du cocon, tout en reconfigurant le monde extérieur par leurs actions.

"Salagadou la menchika bou la Bibbidi Bobbidi Boo", 2019 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

"Salagadou la menchika bou la Bibbidi Bobbidi Boo", 2019 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

Détail "Salagadou la menchika bou la Bibbidi Bobbidi Boo", 2019 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

Détail "Salagadou la menchika bou la Bibbidi Bobbidi Boo", 2019 de Nelson PERNISCO - Courtesy Galerie Bertrand Grimont © Photo Éric Simon

Des lianes de courges s’enroulent, telle une danse, autour d’un kiosque de jardin, qui pourrait tout aussi bien rappeler les formes minimales et fonctionnelles du Bauhaus. Un moteur devient une fontaine d’acide s’érodant lentement jusqu’à se convertir en pierre, comme les dépouilles

des animaux et des végétaux sculptant les minéraux. Partout s’opère des déphasages de perceptions et des imaginaires. « Si par parking vous comprenez jardin », alors c’est toute la poésie des métamorphoses et des transformations silencieuses qui s’invitent à vous.

En s’inventant des univers, en troquant des mots par d’autres, l’Artist-run Space le Wonder / Liebert, activent des énergies solidaires susceptibles d’inventer de nouveaux futurs tout aussi imprévisibles qu’insondables. Vouloir les anticiper, les objectiver ou les mesurer comme le fit

le projet moderne, revient à scanner avec une application 3d un bunker qui s’embrase. En érigeant des piédestaux de glace à la gloire de notre humanité, nous avons oublié combien le soin aux uns ne se fait pas au détriment des autres, et combien la relation sera toujours première

dans la formation du monde.

 

Marion Zilio

Critique d’art et commissaire d’exposition

Galerie Bertrand Grimont

42 - 44 rue de Montmorency

Fr - 75003 Paris

 

http://www.bertrandgrimont.com/

 

 

Jours et horaires d’ouverture :  du mardi au samedi de 14h à 19h.

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