Exposition Artsites du XIXème Siècle: Fernand Khnopff «Le maître de l’énigme»
Du 11 décembre 2018 au 17 mars 2019
Le Petit Palais est heureux de présenter au grand public une exposition inédite dédiée à Fernand Khnopff conçue en collaboration avec les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Artiste rare, le maître du Symbolisme belge n’a pas bénéficié de rétrospective à Paris depuis près de quarante ans.
L’exposition du Petit Palais, empruntant dans de nombreux musées, comme le Metropolitan Museum de New York, la Neue Pinakothek de Munich, l’Albertina de Vienne mais aussi auprès de nombreuses collections privées, rassemble près de 150 pièces. Elle offre un panorama emblématique de l’esthétique singulière de Fernand Khnopff, à la fois peintre, dessinateur, graveur, sculpteur et metteur en scène de son œuvre.
"Un hortensia", 1884 de Fernand KHNOPFF - Courtesy The Metropolitan Museum of Art, New York © Photo Éric Simon
"Madeleine Mabille", 1888 de Fernand KHNOPFF - Courtesy Carnegie Museum of Art, Pittsburgh © Photo Éric Simon
Projet pour un ex-libris "Mihi", 1892 de Fernand KHNOPFF - Courtesy Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles © Photo Éric Simon
L’exposition évoque par sa scénographie le parcours initiatique de sa fausse demeure qui lui servait d’atelier et aborde les grands thèmes qui parcourent son œuvre, des paysages aux portraits d’enfants, des rêveries inspirés des Primitifs fla- mands aux souvenirs de Bruges-la-Morte, des usages complexes de la photographie jusqu’aux mythologies personnelles placées sous le signe d’Hypnos.
À la fois point de départ et fil rouge de l’exposition, la maison-atelier de Khnopff est un véritable « temple du Moi » au sein duquel s’exprime pleinement sa personnalité complexe. À travers une scénographie qui reprend les couleurs de son intérieur bleu, noir, blanc et or, le parcours évoque les obsessions et les figures chères à l’artiste : du portrait aux souvenirs oniriques, du fantasme au nu.
Après une salle introductive recréant le vestibule de son atelier et évoquant la demeure même de l’artiste, le parcours débute avec la présentation de peintures de paysages représentant Fosset, petit hameau des Ardennes belges où Fernand Khnopff passe plusieurs étés avec sa famille. De ces paysages de petit format, saisis sur le vif, on perçoit tout de suite chez l’artiste un goût pour l’introspection et la solitude.
"Étude pour Memories", 1888 de Fernand KHNOPFF - Courtesy Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles © Photo Éric Simon
"Diffidence ou La Défiance", 1894 de Fernand KHNOPFF - Courtesy Fondacio Mapfre, Madrid © Photo Éric Simon
"Les lèvres rouges", 1897 de Fernand KHNOPFF - Courtesy Collection Gisèle Croës, Bruxelles © Photo Éric Simon
"Des yeux bruns et une fleur bleue", 1905 de Fernand KHNOPFF - Courtesy Museum voor Schone Kunsten, Gand © Photo Éric Simon
Une autre facette de son œuvre, plus connue du grand public, est son travail de portraitiste. Khnopff représente des proches comme sa mère, des enfants qu’il dépeint avec le sérieux d’adultes, parfois des hommes. Mais il affectionne surtout les figures féminines, toutes en intériorité et nimbées de mystère. Sa sœur Marguerite avec qui il noue une secrète complicité devient son modèle et sa muse. Marguerite est également le sujet de nombreux portraits photographiques. Khnopff s’intéresse à ce médium avec beaucoup d’intérêt.
L’artiste utilise ce procédé moderne au service de son art afin d’étudier la pose et la gestuelle de son modèle favori qu’il déguise en princesse de légende ou en divinité orientale. Il fait également photographier un certain nombre de ses œuvres par un photographe de renom Albert-Edouard Drains dit Alexandre et retravaille les tirages avec des rehauts de crayon, d’aquarelle ou de pastel.
"Esquisse pour l'Art ou Des caresses ou Les caresses", 1896 de Fernand KHNOPFF - Courtesy The Hearn Family Trust © Photo Éric Simon
"l'Art ou Des caresses ou Les caresses", 1896 de Fernand KHNOPFF - Courtesy Musée Royaux des Beaux Arts de Belgique, Bruxelles © Photo Éric Simon
"Avec Verhaeren. Un ange", 1889l'Art ou Des caresses ou Les caresses", 1896 de Fernand KHNOPFF - Courtesy Collection particulière © Photo Éric Simon
Comme d’autres peintres symbolistes, l’artiste est fasciné par les mythes antiques. Parmi ses obsessions, la figure d’Hypnos, le dieu du Sommeil apparaît de manière récurrente. La petite tête à l’aile teintée en bleu, couleur du rêve, est représentée la première fois en 1891 dans le tableau I Lock My Door Upon Myself.
Hypnos est l’objet de plusieurs tableaux tout comme la Méduse ou bien encore Œdipe qui esquisse dans le tableau
Des caressesun étrange dialogue avec un sphinx à corps de guépard.
"Ygraine à la porte", 1898l'Art ou Des caresses ou Les caresses", 1896 de Fernand KHNOPFF - Courtesy The Hearn Family Trust © Photo Éric Simon
"Souvenir de Bruges. L'entrée du béguinage", 1904l'Art ou Des caresses ou Les caresses", 1896 de Fernand KHNOPFF - Courtesy The Hearn Family Trust © Photo Éric Simon
"Requiem", 1905l'Art ou Des caresses ou Les caresses", 1896 de Fernand KHNOPFF - Courtesy The Hearn Family Trust © Photo Éric Simon
Khnopff consacre également différents tableaux à Bruges, ville elle aussi énigmatique, où il vécut jusqu’à l’âge de six ans. La nostalgie de ces années d’enfance mêlée à une admiration pour le primitif flamand Memling donne naissance à plusieurs tableaux.
Khnopff exécute aussi des vues de Bruges qu’il associe à un portrait de femme ou à un objet symbolique renvoyant à la cité des Flandres. En fin de parcours, une série de dessins et de tableaux de nus sensuels evoquent son rapport à la féminité. Ces femmes à la chevelure rousse, vaporeuse, au regard insistant, représentées dans un halo semblent tout droit sorties d’un songe. Contrairement aux héroïnes de Klimt peintes à la même époque, elles ne paraissent aucunement en proie aux tourments de la chair. Elles ne sont que les représentations de l’«éternel féminin ».
Fernand-Edmond-Jean-Marie Khnopff est un peintre, dessinateur, photographe et graveur symboliste belge né à Grembergen le 12 septembre 1858 et mort à Bruxelles le 12 novembre 1921.
Commissariat : Michel Draguet, directeur des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique
Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Dominique Morel, conservateur général au Petit Palais
Le Petit Palais
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
France
http://www.petitpalais.paris.fr/
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au dimanche de 10h à 18h et Nocturnes tous les vendredis jusqu'à 21h.