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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

12 Mar

Exposition Collective Contemporaine: Peinture Hard

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Collective Contemporaine

"Projet hypothéthique, Mont Saint-Michel", 1989 - 2013 de Felice VARINI - Courtesy Galerie Semiose  © Photo Éric Simon

"Projet hypothéthique, Mont Saint-Michel", 1989 - 2013 de Felice VARINI - Courtesy Galerie Semiose © Photo Éric Simon

Du 16 février au 30 mars 2019

 

 

Ne serait le titre de l’article recouvert d’un aplat rouge par Ernest T. (et désormais illisible à jamais), l’expression « Peinture Hard » semblerait forgée pour la réunion de Ernest T., Felice Varini et Beat Zoderer, tant leurs œuvres se situent aux confins de la peinture, dans ses franges hard et extrêmes, défiant l’esprit de sérieux attaché à la peinture, récusant les tentations bourgeoises du tableau.

 

Ernest T., Felice Varini et Beat Zoderer en bad boys de la peinture ?

Pas si tordu à regarder comment leur amour-haine de la peinture s’exprime par l’ironie et la distance, à la manière des hard-rockeurs éructant leur amour pour le rock au travers de riffs agressifs et démonstratifs.

"Mobile N°2", 2009 de Beat ZODERER - Courtesy Galerie Semiose  © Photo Éric Simon

"Mobile N°2", 2009 de Beat ZODERER - Courtesy Galerie Semiose © Photo Éric Simon

"Elipse noire PARIS 2008", 2008 de Felice VARINI - Courtesy Galerie Semiose  © Photo Éric Simon

"Elipse noire PARIS 2008", 2008 de Felice VARINI - Courtesy Galerie Semiose © Photo Éric Simon

Exit toile, châssis, pinceaux, reléguées aussi les antiennes du minimalisme et de l’abstraction géométrique, ces trois artistes cultivent une même défiance vis-à-vis de la peinture et préfèrent arpenter les chemins de traverse ménagés dans les territoires de couleurs et de formes.

Car l’exposition « Peinture Hard » n’est pas exempte d’effets picturaux et plastiques, au contraire il en est même question tout du long. De libertés arrachées aux contraintes et aux dogmatismes, l’exposition fait la part belle aux accidents, au jeu, à la surprise. Les œuvres vampent le spectateur à coup d’évènements graphiques, piégeant le regard dans des illusions optiques et l’entendement dans des mots d’esprit.

 

Chez Ernest T. les nouvelles du jour sont ripolinées d’aplats approximatifs, suivant les règles que la fantaisie a bien voulu édicter. Au bon vouloir de l’artiste, la peinture recouvre ici un article du Monde surmonté de la signature de Picasso (car daté du surlendemain du décès du Maître), ou bien transforme les tableaux reproduits dans le journal en monochromes. Felice Varini dévoile une sculpture en trompe-l’œil, drôle de ruban de Möbius alternativement plat ou en volume, en fonction de l’angle de vue.

"Le Monde 10 avril 1973", 1973 de Ernest T.  - Courtesy Galerie Semiose  © Photo Éric Simon

"Le Monde 10 avril 1973", 1973 de Ernest T. - Courtesy Galerie Semiose © Photo Éric Simon

"Kreuzweise", 1999 - 2000 de Beat ZODERER - Courtesy Galerie Semiose  © Photo Éric Simon

"Kreuzweise", 1999 - 2000 de Beat ZODERER - Courtesy Galerie Semiose © Photo Éric Simon

"Quadratur des kreises", 2013 de Felice VARINI - Courtesy Galerie Semiose  © Photo Éric Simon

"Quadratur des kreises", 2013 de Felice VARINI - Courtesy Galerie Semiose © Photo Éric Simon

Ambivalence encore dans les œuvres de Beat Zoderer qui fonctionnent à double détente. Appréhendées de loin comme des exercices hardis de géométries colorées, à mesure qu’on se rapproche, la main, la technique et les assemblages se révèlent : ici des agrafes liant des bandes de mousse, là les perforations de la feuille de métal pliée, montrant par son recto-verso le contraste plaisant du rose et du jaune.

"Rersten", 2009 de Beat ZODERER - Courtesy Galerie Semiose  © Photo Éric Simon

"Rersten", 2009 de Beat ZODERER - Courtesy Galerie Semiose © Photo Éric Simon

"Le Nouvel Observateur 24 avril 1982", 1982 de Ernest T.  - Courtesy Galerie Semiose  © Photo Éric Simon

"Le Nouvel Observateur 24 avril 1982", 1982 de Ernest T. - Courtesy Galerie Semiose © Photo Éric Simon

À les décrire d’un point de vue formel, les trois artistes pratiquent une peinture de surface et cloisonnée, même si ce geste s’origine pour chacun d’eux dans une intention différente : ironiquement critique chez Ernest T., optique chez Varini, dicté par le hasard chez Zoderer. La manière de penser la couleur diffère aussi sensiblement de l’un à l’autre. Ernest T. singe la palette du minimalisme, Varini emprunte ses couleurs au nuancier industriel, Zoderer se satisfait des teintes d’origine de ses matériaux.

 

Pour finir, les œuvres de « Peinture Hard » battent en brèche les préjugés attachés à la peinture concrète et abstraite, notamment les reproches d’une peinture purement intellectuelle ou formelle. Elles sont chargées de vie, légères et empiriques ; toute en illusion, pourtant, elles ne mentent pas.

Galerie Semiose 

54, rue Chapon

Fr - 75003 Paris

 

www.semiose.com

 

Jours et horaires d'ouverture: Du mardi au samedi de 11h à 19h.

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