Exposition Solo Show: Bernadette CHÉNÉ « Une face peut en cacher une autre »
Du 13 avril au 29 mai 2019
Depuis les années 1980, Bernadette Chéné est régulièrement invitée par des musées et centres d’art pour concevoir des œuvres, souvent de grande taille, spécifiquement conçues pour les lieux qui l’accueillent.
Après l’importante exposition organisée à Bruxelles en 2017, Bernadette Chéné présente à Paris ses dernières créations : des œuvres en bois, en papier journal, en métal, et des encres sur papier.
"Une face peut en cacher une autre", 2019 de Bernadette CHÉNÉ - Courtesy Galerie la Forest Divonne © Photo Éric Simon
"Stratégie de la patience", 2010 de Bernadette CHÉNÉ - Courtesy Galerie la Forest Divonne © Photo Éric Simon
Le parcours artistique de Bernadette Chéné a été marqué en profondeur par la pratique de la tapisserie et du tissage au début des années 1980. Le savoir-faire, la patience, l’accumulation permettent de sublimer un matériau simple.
Portée par l’héritage du Minimalisme et de l’Arte Povera, Bernadette Chéné utilise des matériaux simples, quotidiens, familiers, pour en exploiter les formidables qualités plastiques. Elle laisse résolument l’ornement à distance pour favoriser l’écoute, la perception subtile. La place du papier journal devient centrale dans son travail : quand le quotidien révèle l’essentiel.
"La fibre est arrivée", 2019 de Bernadette CHÉNÉ - Courtesy Galerie la Forest Divonne © Photo Éric Simon
Détail "Tour d'horizon", 2005 de Bernadette CHÉNÉ - Courtesy Galerie la Forest Divonne © Photo Éric Simon
La simplicité, Bernadette Chéné ne la cultive pas seulement dans les matériaux mais aussi dans les formes : elle s’appuie sur la géométrie primaire, des cercles, des triangles, des colonnes ou des pyramides pour révéler le fond des choses.
Pour aboutir à ce que Didier Arnaudet appelle une « nudité complexe », Bernadette Chéné révèle la vibration subtile des matériaux comme le bois et le papier, des matériaux qui continuent de s’épanouir dans le temps, à l’instar du papier qui prend au fil des ans une chaude couleur dorée, des feuilles de laurier qui passent du vert au brun en séchant.
Car c’est le temps qui est toujours en jeu : dans les cernes du bois que l’artiste expose et dont elle joue, compressés sous l’écorce des troncs ou étendus à l’infini dans les « déroulés ». Le temps quotidien du journal aussi bien sûr. Le dictionnaire Robert ne définit-il pas le « journal » comme l’unité mesurant la journée de travail du laboureur ?
Ces accumulations de journaux dans ses sculptures sont du temps compressé, enfermé, arrêté. Ces journaux que Bernadette Chéné tord, conserve, assemble, elle ne les coupe jamais, elle ne les massicote pas, « par respect, dit-elle, pour cette charge d’écrit qui forme histoire ».
« Bernadette Chéné fait son miel de la transformation de la sculpture opérée par les avant-gardes de la seconde moitié du vingtième siècle et s’inscrit délibérément dans leur sillage.
De l’art minimal elle retient l’élément modulaire et le principe sériel, de l’Arte Povera une attention portée à la dialectique entre la nature et la culture, du mouvement Supports/Surfaces son dessein d’éprouver les mécanismes de la sculpture, du Process Art son désir de s’effacer au profit du matériau. »
— Gaëlle Rageot-Deshayes, Conservatrice du Patrimoine
12, rue des Beaux-Arts
75006 Paris
France
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Jours et Horaires d’ouverture: Du mardi au samedi de 11h à 19h.