Exposition Artiste du XXème Siècle: Robert SMITHSON "Primordial Beginnings"
"Algae, algae", 1961 - 1963 de Robert SMITHSON - Courtesy de la Galerie Marian Goodman © Photo Éric Simon
Du 1er décembre 2020 au 9 janvier 2021
La Galerie Marian Goodman de Paris et la Holt / Smithson Foundation ont le plaisir d'annoncer la première exposition de Robert Smithson à la galerie. Primordial Beginnings met en scène l'exploration « des origines et des commencements primordiaux [...], la nature archétypale des choses », comme le disait Smithson en 1972.
Cette sélection méthodique d'œuvres sur papier illustre le travail de l’artiste en tant qu’« acteur géologique », pour reprendre ses propres termes. Avec une sorte de prémonition, il explore l'impact des êtres humains sur notre planète ; ses premières œuvres sont des peintures de paysages fantastiques aux accents de science-fiction ancrées dans une pensée géologique.
Ces toiles de 1961, rarement montrées, annoncent ses œuvres de terrassement ultérieures, ainsi que ses projets en lien avec l'industrie. Entre 1961 et 1963, Smithson a réalisé une série de collages illustrant l’évolution d’amphibiens et de dinosaures.
Paris in the Spring (1963) représente un garçon ailé juché sur un Triceratops, à côté de la Tour Eiffel, tandis qu’Algae Algae (ca. 1961-63) présente un mélange de peinture et de collages de tortues, dans une mer de mots d’un vert sombre.
"Paris in the Spring", 1963 de Robert SMITHSON - Courtesy de la Galerie Marian Goodman © Photo Éric Simon
Aux yeux de Smithson, le paysage et ceux qui l’habitent sont en constante évolution. En 1969, il entama un travail sur des sculptures transitoires créées par le déversement de coulées, dessinant ces projets alluvionnaires pour mieux y réfléchir.
La première coulée qu’il réalisa fut Asphalt Rundown , à Rome (octobre 1969), et la dernière, Partially Buried Woodshed , sur le campus de la Kent State University, dans l’Ohio (janvier 1970).
Une sélection de dessins liés à ces importantes sculptures événementielles est exposée dans Primordial Beginnings. Smithson concevait la sculpture comme étant limitée dans le temps et instable ; loin de se vouloir monumentale, elle devait intégrer l’entropie.
"1,000 Tons of Asphalt", 1969 de Robert SMITHSON - Courtesy de la Galerie Marian Goodman © Photo Éric Simon
"Partially Burned Woodshed", 1970 de Robert SMITHSON - Courtesy de la Galerie Marian Goodman © Photo Éric Simon
Né à Passaic, dans le New Jersey, Robert Smithson (1938-1973) a réévalué les possibilités de l'art. Depuis plus de cinquante ans, son travail et ses idées, qui ont représenté un terreau fertile pour l’art contemporain, influencent autant les artistes que les penseurs.
Autodidacte, Smithson avait de nombreux centres d’intérêt qui ont infiltré son œuvre : voyages, cartographie, géologie, ruines architecturales, préhistoire, philosophie, science-fiction et culture populaire. Au cours de sa vie brève et féconde, Smithson a produit des peintures, dessins, sculptures, projets architecturaux, films, photographies, textes, œuvres de terrassement, sans compter les recherches intermédiaires.
Qu’il s’agisse de ses célèbres terrassements, de ses sculptures « quasi- minimalistes », de ses non-sites, écrits, propositions, collages, dessins de précision ou encore, de sa vision radicalement nouvelle du paysage, les idées mises en œuvre par Smithson sont d’une actualité brûlante. En explorant les limites conceptuelles et physiques du paysage, Smithson a initié un véritable questionnement sur notre place dans le monde, et sa pertinence s'est accrue avec l’imminence des dangers liés au réchauffement climatique.
Galerie Marian Goodman
79, rue du Temple
75003 Paris
Jours et Horaires d'ouverture: Du mardi au samedi de 11h à 19h