Exposition Sculpture Contemporaine: Tom SACHS «Ritual»
"The Laudress", 2015 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
Du 20 janvier au 20 février 2021
Thaddaeus Ropac a le plaisir de présenter une exposition de nouvelles sculptures de Tom Sachs. Dans l’espace principal de la galerie du Marais, Ritual présente une sélection d’œuvres inédites exposées sur des socles inspirés de formes modernistes, démontrant la multiplicité des influences à l’œuvre dans la pratique de l’artiste.
Chaque sculpture est caractérisée par l’esthétique du bricolage qui vaut à Sachs sa place unique dans le domaine de la sculpture contemporaine.
"Alligator Kelly Bag", 2020 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
"VX 1000", 2016 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
Influencé par les subcultures propres aux métropoles urbaines telles que New York, et plus spécifiquement le phénomène des épiceries de proximité, connues sous le nom de bodegas par leur ancrage aux communautés latino-américaines des années 1950, l’artiste réplique des objets industriels courants en utilisant des matériaux du quotidien, notamment du contreplaqué, du carton, de la résine, du ruban adhésif et de la peinture. Les sculptures portent les traces de leur fabrication, devenant ainsi les vecteurs d’une réflexion sur la création de la valeur et le travail manuel. Avec Ritual, Sachs réfléchit sur le consumérisme global par le prisme de l’histoire de New York et de la culture américaine en général.
Sa dynamique créative est alimentée par ce qu’il appelle le “con-sumérisme coupable” ; pour lui, la fabrication d’un objet est une façon de nouer une relation, de créer une intimité: “Lorsque je crée, je médite sur l’objet et la joie d’acquérir un produit est rem-placée par le bonheur de le fabriquer”.
Si la plupart des sculptures présentées entretiennent un rapport direct avec la culture urbaine propre à New York, leurs qualités formelles et les socles sur lesquels elles sont exposées les inscrivent dans un récit historique plus complexe. Rappelant la structure d’un totem, Ice Box [Glacière] (2020) est un objet que l’on trouve souvent à l’extérieur des bodegas et des marchés ambulants.
"Sprinter", 2020 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
"Stihl Leaf Blower", 2020 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
Surmontée par trois caméras en contreplaqué, la sculpture fait référence à l’idée du panopticon et introduit la question de la surveillance des espaces urbains, comme un hommage contemporain au livre de Michel Foucault Surveiller et Punir (1975).
Bottle Rack [Porte-Bouteilles] (2016) joue également sur un double registre puisqu’il s’agit à la fois d’un objet utilitaire appartenant à l’univers de la bodega, et d’une référence au ready-made de Marcel Duchamp et plus précisément au Porte-Bouteilles qui appartenait autrefois à Robert Rauschenberg, artiste auquel Sachs s’identifie volontiers, tant pour son approche pionnière de l’assemblage que pour sa capacité à récupérer et transformer la banalité du quotidien en une forme artistique.
"Ice Box", 2020 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
Détail "VX 1000", 2016 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
“À New York, comme dans l‘Égypte ancienne, soit vous avez des chats, soit vous avez des rats.” Chargé de protéger les commerces de la menace des rats, le chat est une figure familière des rues de New York. Pour l‘exposition, l‘artiste a conçu une cage de transport inspirée de celle du film de science-fiction Alien en 1979.
La laverie est également un lieu essentiel de la vie urbaine. Ouverte 24/7, elle est souvent laissée sans surveillance, devenant un refuge pour les marginaux ou un point de rencontre pour ceux qui n’ont nulle part où aller. Les cinéastes indépendants ont également trouvé dans les laveries des lieux de tournage bon marché, au point de constituer une véritable catégorie cinématographique. Dans ce contexte, la corbeille à linge revêt une importance particulière. La figure de la “blanchisseuse” est un personnage archétypal de l’histoire de l’art, véhiculant à la fois force et féminité, travail et sexualité. Ce trope est repris par Sachs dans The Laundress (2015) où le panier à linge devient un moyen d’explorer la zone grise entre le public et le privé, reflétant la juxta-position du banal et de l’intime dans l’accomplissement d’un rituel quotidien dans un espace public si caractéristique du paysage urbain.
"Cat Carrier", 2020 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
"Porte-Bouteilles", 2016 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
Le panier à linge lui-même a été créé en utilisant un procédé appelé allègement, utilisé dans le domaine aérospatial et développé par la NASA pour optimiser le poids d’un objet tout en augmentant sa résistance.
L’application de ce procédé avancé à un objet ordinaire invite à une réflexion plus approfondie sur la relation ténue entre le public et le privé, sur l’impact de l’innovation et de la création humaine sur l’intimité de la vie domestique. Placé sur un socle, dont la forme est empruntée à un socle de l’atelier de Brancusi, le modeste panier à linge est élevé au rang d’œuvre d’art.
Sachs a rencontré l’œuvre du sculpteur pour la première fois pendant ses années de formation au Bennington College dans le Vermont, où il a commencé à étudier par lui-même son travail pionnier en dehors des cours formels d’histoire de l’art et a dével-oppé une relation personnelle avec lui par le biais de la recherche en bibliothèque ainsi que de nombreux déplacements à New York, Philadelphie, ainsi que dans l’ancien atelier de l’artiste dans le Marais.
"Tide Bottle", 2020 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
Plusieurs sculptures de l’exposition évoquent la forme des œuvres les plus célèbres de Brancusi, notamment L’oiseau dans l’espace (1923) et Le baiser (1909), mais Sachs s’intéresse surtout à la manière dont Constantin Brancusi a remis en question la distinction traditionnelle entre la sculpture et sa base.
De nombreux historiens de l’art ont noté la préoccupation constante de Brancusi pour la relation entre la sculpture et son espace environnant et ont démontré comment la distinction entre la sculpture, le socle et les autres objets de l’atelier est devenue de plus en plus floue à partir de 1915.
Cet effacement des différentes catégories correspondant à une remise en question des paramètres de la sculpture, a certainement façonné le rapport ambigu de Sachs à la sculpture-objet et à l’objet-sculpture.
"The Kiss", 2016 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac © Photo Éric Simon
Tom Sachs est né en 1966 à New York, où il vit et travaille. Il a étudié à l’Architectural Association de Londres en 1987 et a obtenu un diplôme du Bennington College, Vermont, en 1989. Pour une de ses premières expositions, il réplique du mobilier de bureau Knoll à partir d’annuaires téléphoniques et de ruban adhésif ; plus tard, il recrée l’Unité d’Habitation de 1952 du Corbusier en utilisant uniquement du carton mousse et un pistolet à colle.
Parmi ses principaux projets, on peut citer ses versions du module d’exploration lunaire Apollo 11, le pont du cuirassé USS Enterprise et une maquette au 1:1 d’une friteuse McDonald’s, qui fait maintenant partie de la collection du musée Astrup Fearnley d’Oslo.
Galerie Thaddaeus Ropac
7 rue Debelleyme
Fr - 75003 Paris
Horaires et jours d'ouverture: Du mardi au samedi, 10h00 à 19h00.
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