Exposition Peinture Contemporaine: Gérard GAROUSTE « Correspondances (Gérard Garouste - Marc-Alain Ouaknin) »
Détail "Le banquet", 2020 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
Du 25 mars au 19 juin 2021
Un an après sa spectaculaire rétrospective muséo « The Other Side » à Delhi, en Inde, Français peintre Gérard Garouste dévoile « Correspondances ». Trois ans après sa réalisation, cette exposition a été animée par ses travaux de recherche sous la direction du célèbre philosophe Français Marc-Alain Ouaknin. Les deux hommes partagent une passion commune pour la philosophie, l’étude du Talmud, de la Kabbale et la littérature de l’écrivain germanophone Franz Kafka.
Dans cette nouvelle série, Gérard Garouste allie réalisme et éléments fantastiques. Il juxtapose hardiment différentes époques, symboles et personnages dans des décors ambigus, suggérant une myriade de récits et de connexions secrètes autour de l’univers de Kafka.
"Coriandolo", 2020 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
"L'autre et le toréador", 2019 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
Dans cette nouvelle série, Gérard Garouste allie réalisme et éléments fantastiques. Il juxtapose hardiment différentes époques, symboles et personnages dans des décors ambigus, suggérant une myriade de récits et de connexions secrètes autour de l’univers de Kafka.
A travers une vingtaine de tableaux, Garouste propose une plongée jubilatoire, et toute personnelle,dans l’univers de Kafka. Si par le passé, il avait déjà embrassé l’œuvre d’écrivains comme Dante, Cervantès, Rabelais ou Goethe, la démarche est ici inédite. Certes on reconnait ça et là le portrait de l’auteur tchèque. Certaines créatures semblent sorties de ses nouvelles, comme le « chat-agneau » et toute une collection d’écureuils et de martres.
Mais l’esprit de Kafka est ailleurs. Il affleure dans la déformation des silhouettes et les paysages ambigüs, où réalisme et fantastique se cotoient avec naturel. Il transparaît dans la juxtaposition d’époques et de symboles, dont la profusion laisse présager mille histoires et filiations secrètes.
"Kafka et l'écureuil", 2019 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
"Portrait de Gershom Scholem", 2020 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
"Le combat des mains", 2020 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
Gérard Garouste s’amuse à décortiquer les mots et leurs sens. Kafka, à la fois auteur et personnage, héritier d’une tradition juive et incarnation d’une certaine modernité littéraire, catalyse une réflexion sur la puissance des mythes, l’oubli et leur résurgence irrépressible. Il convoque ainsi le Tintoret et Emmanuel Levinas, Pinocchio et Roland Barthes, Esther de l’Ancien Testament et la Samaritaine, Prague et Venise. Au-delà du classicisme revendiqué d’une peinture virtuose, il interpelle le spectateur contemporain sur son rapport à l’art, à l’image et à l’avant-garde.
"Correspondance", 2020 Portrait de Gershom Scholem et Walter Benjamin, 2020 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
"La mort de l'auteur", 2019 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
Conçue comme un manifeste, cette exposition est la réponse de l’artiste à plusieurs années d’études auprès de Marc-Alain Ouaknin. Docteur en philosophie et professeur d’université, il s’est lancé depuis quelques années dans une exploration originale de Franz Kafka, et notamment sur ses rapports au judaïsme et la Kabbale. En prélude à un ouvrage à venir, Ouaknin publie à l’occasion de l’exposition un premier texte sur ses recherches. Comme Garouste, il nous embarque sur des chemins inattendus, des cimetières de Prague à la figure du Golem.
En fin d’exposition, une vidéo, « Le carnaval des confettis. L’Alt-Neu-Kunst de Marc-Alain Ouaknin» réalisée par Olivier Garouste, documente l’interaction entre les deux hommes et offre un éclairage passionnant sur leurs « correspondances ». De leurs rendez-vous hebdomadaires ont surgi des réflexions sur le « Alt-Neu » (le vieux-nouveau) ou comment la pensée, comme la pratique artistique, peuvent se nourrir, grâce au langage, d’un aller-retour entre l’ancien et le moderne. Chacun à leur manière, ils nous invitent à repenser la langue, les représentations qu’elle véhicule, son lien à l’histoire et à l’inconscient, la légende et le sacré. www.altneufilm.com.
Pour approfondir la réflexion sur l’ « Alt-Neu-Kunst », l’exposition s’articule également autour d’un catalogue de près de 142 pages. A l’occasion, « Vraiment peindre », un ouvrage d’entretiens de Gérard Garouste par Catherine Grenier, conservatrice en chef du Patrimoine et historienne de l'art française, a également été publié (Seuil).
"La branche brisée et les deux pies", 2019 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
"L'ânesse et les oies grasses", 2020 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
"Emet", 2020 de Gérard GAROUSTE - Courtesy de l'artiste et de la galerie Templon Paris © Photo Éric Simon
Né en 1946, Gérard Garouste occupe une place unique sur la scène Français artistique. Représenté par les marchands vedettes Leo Castelli à New York et Rudolf Zwirner à Cologne dans les années 80, il expose avec la galerie Durand-Dessert à Paris jusqu’en 2001, avant de rejoindre finalement la galerie Templon en 2002.
L’artiste a eu sa première rétrospective muséo au Centre Pompidou en 1988. Plus tard, il a eu deux autres rétrospectives à la Villa Médicis à Rome (2009) et maeght Fondation à Saint-Paul de Vence, France (2015). En 2017, il est élu à la prestigieuse Académie des beaux-arts de Paris.
En 2020, il a reçu le prix Scopus de l’Université hébraïque de Jérusalem. En 2020, il a eu une grande rétrospective à la National Gallery of Modern Art à New Delhi, en Inde. Il aura une nouvelle rétrospective au Centre Pompidou en septembre 2022.
Galerie Templon
28 rue du Grenier Saint-Lazare
75003 Paris – France
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.