Exposition Illustration Contemporaine: Maya Mc CALLUM et Jean Luc NAVETTE «DOUBLE TROUBLE»
Du 1er juin au 26 juin 2021
Avec l'exposition "Double Trouble" la galerie Arts Factory associe pour la première fois Maya McCallum et Jean-Luc Navette, un duo d'artistes ayant en commun la passion de l'encre noire et du trait ouvragé. Si formellement leurs travaux semblent s'opposer - les compositions ciselées sur fond blanc de l'une répondent en négatif aux aplats sombres et denses de l'autre - leurs sujets se rejoignent, explorant notamment des thématiques liées aux personnalités multiples et ambivalentes; doubles de papier réels ou fantasmés.
"Corps colines", 2020 - 2021 de Maya Mc CALLUM - Courtesy galerie Arts Factory Paris © Photo Éric Simon
Artiste franco-écossaise, Maya McCallum est née en 1978. elle vit et travaille à Paris.
Après des études en Arts Plastiques à lʼUniversité de Paris I, Maya McCallum écume dès 1995 la scène musicale indé avec de nombreux projets à lʼesprit DIY revendiqué. Très tôt fascinée par le surréalisme, le psychédélisme ou la dimension médiumnique de certains artistes issus de lʼart brut, Maya pose définitivement ses guitares début 2014 pour reprendre le dessin.
Guidée par une irrépressible urgence, elle entame alors la série "Day Dreaming", obsessionnelles fresques érotico-baroques réalisées en se coupant du monde extérieur durant de longues semaines. Fusionnant esthétique cinquecento, décorum steampunk et symbolique ésotérique, Maya McCallum livre ainsi une œuvre sensuelle, subversive, clairement habitée.
"Nous ne sommes qu'un secret", 2021 de Jean Luc NAVETTE - Courtesy galerie Arts Factory Paris © Photo Éric Simon
Sa participation remarquée au group show "Riot Girls", programmé par la galerie Arts Factory en 2017, l'encourage à explorer des territoires beaucoup plus intimes dans la série "Jardins Secrets" présentée en 2019. Maya McCallum entame alors une réflexion sur l'autoportrait qu'elle développe aujourd'hui pour l'exposition "Double Trouble".
"D'un point de vue historique, l'autoportrait féminin a longtemps permis aux femmes artistes de revendiquer un statut dans la société et le champ des arts, largement dominé par les hommes. Se représenter en tant que femme dans l'exercice de leur pratique faisait office de signature ... car leur signature à propement parler n'avait aucune valeur juridique.
L'autoportrait leur a aussi permis de rompre avec la représentation de la femme telle qu'elle était véhiculée jusque là - et encore aujourd'hui - dans la tradition culturelle masculine, faisant de la femme l’objet du regard de l’homme et non pas le sujet de son propre regard.
"Une cage emplie de rêves", 2016 de Jean Luc NAVETTE - Courtesy galerie Arts Factory Paris © Photo Éric Simon
Avec l'autoportrait les femmes soulignent, questionnent et déplacent les représentations. Il ne s'agit plus de la femme modèle, muse, surface de projection, ni de représenter la femme comme allégorie de la peinture, sans identité devant son chevalet, mais bien de sa propre définition identitaire. Dans un registre plus léger, ma série d'autoportraits fait également écho au mythe de Narcisse en ce qu'il a de si pertinent de nos jours, tant notre environnement quotidien valorise la mise en scène de soi, le règne du selfie et de l'auto-like".
Véritable travail d'orfèvre cerné par des enluminures ébouriffantes de précision, les dessins de Maya McCallum sont une passionnante mine de références sur la psychanalyse, lʼhistoire de lʼart ou la religion. Ils dévoilent en filigrane une oeuvre féministe et engagée, tout en imposant une artiste singulière sur la scène graphique contemporaine.
"Sleepy John Estes", 2018 de Jean Luc NAVETTE - Courtesy galerie Arts Factory Paris © Photo Éric Simon
Jean-Luc Navette est né en 1975 à Villeurbanne. Il vit et travaille à Lyon. Diplômé de l'école d'art Emile Cohl en 1999 où il a étudié l'illustration et la bande-dessinée, il va s'orienter dès 2001 vers le tatouage et ouvrir Viva Dolor, sa propre enseigne en 2003.
Sa pratique du dessin en noir et blanc prend sa source dans l'Amérique de l'entre-deux guerres, évoquant tout à la fois la grande dépression, le bayou poisseux, le blues et les bas-fonds de la Nouvelle-Orléans. Inspiré par les refrains des 78 tours et les objets anciens du quotidien qu’il collectionne, Jean-Luc Navette orchestre avec ferveur une parade nocturne hallucinée où bad boys et filles de mauvaise vie croisent d'inquiétantes apparitions spectrales, ambassadeurs zélés de l'impitoyable Faucheuse.
Devenu une figure incontournable de la scène dark, son style acéré ornant depuis des années bon nombre d'affiches de concerts et pochettes de disques, Jean-Luc Navette s'éloigne peu à peu du monde du tatouage, s'émancipe de la contrainte de la commande pour développer un univers personnel sans entraves.
"Dernier été du vieux monde" et "Nocturnes", deux somptueuses monographies parues aux éditions Noire Méduse en 2012 et 2017 rendent compte de cette démarche. Ce travail autour du livre se poursuit aujourd'hui avec les éditions Banzaï qui publient en 2020 "... Que le ciel s'ouvre", un fac-similé de ses carnets de dessins, opus inaugural d'une nouvelle collection.
Côté expositions Jean-Luc Navette est un artiste rare, sa dernière présentation d'envergure à Paris remonte à 2012 pour le tout premier Art Show organisé par la revue HEY! au Musée de la Halle Saint-Pierre. Réunissant un ensemble d'oeuvres et d'éditions emblématique d'un parcours couvrant désormais deux décennies, cette collaboration inédite avec la galerie Arts Factory est particulièrement attendue.
Arts Factory
27 rue de charonne
75011 Paris
Jours et horaires d’ouverture: du lundi au samedi de 12h30 à 19h30