Exposition Photographie Contemporaine: Henri CARTIER-BRESSON «Le Grand Jeu»
Du 19 Mai au 22 août 2021
La Bibliothèque nationale de France présente « Henri Cartier-Bresson. Le Grand Jeu », réalisée en co-organisation avec la Pinault Collection - Palazzo Grassi, en collaboration avec la Fondation Henri Cartier-Bresson. L’exposition est un projet inédit autour de la Master Collection, ensemble créé en 1973 par Cartier-Bresson à la demande de Dominique et John de Menil, collectionneurs et amis. Le photographe travailla ainsi à sélectionner dans ses planches-contacts 385 images qui lui semblaient être les meilleures.
De ce panorama exceptionnel de l’œuvre du photographe ont été tirés 6 exemplaires, aujourd’hui conservés au Victoria and Albert Museum de Londres, à la University of Fine Arts d’Osaka, à la collection Menil de Houston ainsi qu’à la Bibliothèque nationale de France, à la Fondation Henri Cartier-Bresson et désormais à la Pinault Collection, toutes trois à Paris.
"Derrière la gare Saint-Lazare, Place de l’Europe, Paris, France", 1932 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
"Bruxelles", 1932 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
"barrio chino, Barcelone", 1933 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
"Livourne, Italie", 1933 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
Cette Master Collection a été soumise au regard de cinq commissaires invités : François Pinault, collectionneur, la photographe Annie Leibovitz, l’écrivain Javier Cercas, Wim Wenders, réalisateur, et Sylvie Aubenas, conservatrice générale des bibliothèques et directrice du département des Estampes et de la photographie de la BnF. Ainsi, pas de monographie, ni de thématique, d’aire géographique ou de chronologie dans « Henri Cartier-Bresson. Le Grand Jeu » mais la confrontation de cinq points de vue sur le travail de « l’œil du siècle ».
Comme le dit Matthieu Humery, commisaire général de l’exposition, « Le Grand Jeu: ce titre, qui n’est pas sans rappeler le hasard cher aux surréalistes, fait d’abord référence à ce choix de l’artiste. Polysémique, le terme peut aussi évoquer le divertissement ou le loisir.
Enfin, cette notion peut renvoyer à l’ensemble de règles à laquelle il est nécessaire de se soumettre, « se conformer au jeu ». Mais « jeu » est aussi et surtout l’homonyme de « je ». Ainsi, tel un cadavre exquis, le Grand Je s’exalte, d’abord à travers l’hommage rendu ici à l’œuvre d’un seul homme, mais aussi par l’expression visuelle du Moi de chaque commissaire qui transparaît nécessairement du jeu qu’ils se sont constitués. » Les règles de ce jeu sont simples : les cinq co-commissaires ont dû sélectionner individuellement une cinquantaine d’images de l’artiste.
"Trafalgar Square le jour du couronnement de George VI", 1938 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
"Dimanche sur les bords de Seine, France", 1938 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
La sélection a été circonscrite à celle elle-même faite par Cartier-Bresson pour la Master Collection. Aucun commissaire ne connaissait le choix des autres. La scénographie, l’encadrement, la couleur des cimaises, tous ces éléments de l’exposition ont été laissés à la discrétion totale des commissaires. Ainsi, chaque espace est une exposition en tant que telle et indépendante des autres. Les cinq personnalités nous livrent, en toute liberté, leur histoire, leur sentiment et la place que ces images ont pu prendre au sein de leur travail et de leur vie.
Chacun de ces accrochages nous transporte dans un champ particulier de l’univers du photographe et de son commissaire le temps d’une exposition. «Pour le public, ce kaleidoscope visuel à partir de ces cinq sélections, de ces cinq regards, de ces cinq agencements successifs est une manière d’aiguiser son regard, de l’inviter à participer lui aussi à cette lecture active du Grand Jeu, lui faire prendre plaisir à découvrir, redécouvrir, comparer. » Laurence Engel, présidente de la BnF.
L’exposition est accompagnée d’un catalogue trilingue publié en co-édition par Marsilio Editori, Venise, Palazzo Grassi – Punta della Dogana et la Bibliothèque nationale de France, avec les textes des cinq commissaires, de François Hébel, Agnès Sire et Aude Raimbault de la Fondation Henri Cartier-Bresson, et de Matthieu Humery, commissaire général.
"dessau, Allemagne" juin 45 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
"Lac Sevan, Arménie, URSS", 1972 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
"William Faulkner, oxford, USA", 1947 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
C’est au tournant des années 1970 qu’Henri Cartier-Bresson décide de faire une pause dans sa carrière de reporter et de retourner à sa première passion, le dessin, convaincu par son éditeur et ami Tériade. Devenu photographe par les hasards de la vie, celui qui considérait « la photographie comme une action immédiate et le dessin comme une méditation » n’a pas lâché prise : à soixante ans passés, il lui fallait « apprendre encore beaucoup de choses » et se concentrer plus que jamais sur le dessin.
Les « squelettes, ça ne bouge pas », s’exclamait paradoxalement celui qui avait arrêté le temps avec son Leica plus que tout autre photographe de l’instant ; il hantait le Muséum national d’histoire naturelle à Paris, fasciné par les structures osseuses et leur silence.
Après vingt années d’activités intenses avec Magnum, il est temps pour Henri Cartier-Bresson de faire le point sur sa production photographique très nourrie. Les années 1970 verront ainsi la publication de plusieurs ouvrages avec Robert Delpire dont Henri Cartier-Bresson photographe en 1979 et la sélection de cette fameuse Master Collection, point d’orgue argentique et testamentaire.
John et Dominique de Menil, héritiers de la compagnie pétrolière Schlumberger, soutiens de Magnum et amis de longue date d’Henri Cartier-Bresson, sont devenus les mécènes « qui ont éveillé » la ville de Houston aux États-Unis, avec l’installation de leur importante collection d’art dans des bâtiments conçus par Renzo Piano, et bien d’autres actions futures comme la Chapelle Rothko. C’est en discutant avec eux qu’Henri Cartier-Bresson décide de faire cette sélection de 385 épreuves, tirées en 1973 par Georges Fèvre au laboratoire Pictorial à Paris, qui rejoindra les collections des mécènes et qui sera exposée pour la première fois au Rice Museum de Houston en 1974.
"Bougival, France", 1956 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
"Colette, Paris, France", 1952 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
Mentionnée parfois sous le nom de « Master Collection » ou sous celui du « Grand Jeu » pour les intimes, cet ensemble a fait l’objet en 1979 d’une publication sommaire mais efficace par l’Université des Arts d’Osaka. Ce catalogue a servi de référence technique pour Magnum et le laboratoire Pictorial pendant toute une période.
Cette sélection était devenue pour Cartier-Bresson l’outil indispensable à l’appréhension de son œuvre. Il choisit de produire au total six jeux complets de format 30 × 40 cm, répartis astucieusement sur la planète dans de hauts lieux de culture, la Collection Menil à Houston, la BnF à Paris, le Victoria and Albert Museum à Londres, l’Université des Arts à Osaka, la Fondation Henri Cartier-Bresson, et désormais la Pinault Collection à Paris.
Henri Cartier-Bresson scellait ainsi clairement l’avenir de son patrimoine photographique selon une accessibilité plutôt démocratique mais contrôlée. La décision de confier l’exposition à la diversité des regards de cinq commissaires, d’horizons très différents, nous a paru une excellente idée qui éveille la curiosité, tout comme la liberté totale qu’ils ont eue, chacun, de sélectionner une cinquantaine d’images différentes, qui se retrouveront nécessairement dans la sélection d’un autre. Cela induit une réflexion scénographique importante, conduisant à créer un espace dédié à chacun des regards des commissaires. C’est un nouveau défi, inédit, concernant l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson auquel l’équipe de la Fondation Henri Cartier-Bresson a apporté son entier soutien.
"Vigneron, cramont, France", 1960 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
"Alberto Giacometti, rue Alesia, Paris", 1961 de Henri CARTIER BRESSON - Courtesy de la Fondation Henri CARTIER BRESSON / Magnum Photos
Né à Chanteloup-en-Brie (Seine-et-Marne) en 1908, Henri Cartier-Bresson développe très tôt une forte fascination pour la peinture. En 1931, après avoir passé un an en Côte d’Ivoire, il découvre le Leica. En 1933 il expose pour la première fois à la galerie Julien Levy de New York. Il voyage en Europe, au Mexique puis aux États-Unis, et commence à s’intéresser à la réalisation de films.
Il collabore avec Jean Renoir en 1936 et 1939 et réalise dans la même période trois documentaires sur la guerre en Espagne. Fait prisonnier en 1940, il s’évade lors de sa troisième tentative en février 1943. En 1944 il réalise pour les Editions Braun une série de portraits d’artistes, et tourne en 1945 Le Retour, un documentaire sur le rapatriement des prisonniers de guerre et des déportés. Le MoMA de New York lui consacre une exposition en 1947.
La même année il crée, avec Robert Capa, David Seymour, George Rodger et William Vandivert, l’agence Magnum Photos. Il passe ensuite trois ans à voyager en Orient. De retour en Europe, il publie en 1952 son premier livre, Images à la Sauvette.
En 1954 il est le premier photographe admis en URSS depuis le début de la Guerre Froide. Il réalise par la suite de nombreux voyages et décide en 1974 de réduire ses activités photographiques pour se consacrer au dessin.
En 2000, il décide de créer avec sa femme Martine Franck et leur fille Mélanie, la Fondation Henri Cartier-Bresson, destinée notamment à conserver son œuvre.
Cartier-Bresson s’éteint le 3 août 2004 à Montjustin (Alpes-de-Haute-Provence).
Bibliothèque François-Mitterrand – Galerie 2
Quai François Mauriac
75706 Paris Cedex 1
Jours et horaires d'ouverture: Du Mardi au samedi de 10 h à 19 h. Et le Dimanche de 13 h à 18 h. Fermé le lundi et les jours fériés. Fermeture des caisses une heure avant la fermeture de l’exposition.
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