Exposition Photographique contemporaine: Vivian MAIER
Du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022
L’exposition permet au public d’accéder pour la première fois à des archives inédites de la photographe, découvertes en 2007 : photographies vintages que Vivian Maier a pu tirer, films super 8 jamais montrés, enregistrements audio… L’exposition permet ainsi de saisir toute l’ampleur de l’œuvre de cette grande artiste et de replacer son œuvre dans l’histoire de la photographie.
Toute une vie passée inaperçue, jusqu’à la découverte, en 2007, de son corpus photographique : un œuvre imposant, dense, lumineux et brillant, constitué de plus de 120 000 images photographiques, de films super 8 et 16mm, d’enregistrements divers, de photographies éparses, et d‘une multitude de pellicules non développées, comme autant de trouvailles fascinantes.
Cette passion qui l’habite et qui deviendra une activité presque quotidienne, l’élève aujourd’hui au rang des plus grands photographes emblématiques de la Street Photography, et la fait figurer dans l’Histoire aux côtés de Diane Arbus, Robert Frank, Helen Levitt ou Garry Winogrand.
"New York 1953" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"New York, 31 octobre 1954" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
On retrouve dans tout l’œuvre de Vivian Maier des thématiques récurrentes, qui agissent comme des pondérations et équilibrent son architecture générale, définissant d’emblée et dès ses premières images, un vocabulaire, une syntaxe, un langage qu’elle choisit pour raconter son temps.
Les scènes de rue, son théâtre de prédilection, et les quartiers ouvriers, là où elle rencontre la vie, constituent la première thématique de son œuvre. Au travers de nombreux portraits d’inconnus et de personnes auxquels elle s’identifie et à qui elle délivre une fraction de seconde d’éternité en croisant leurs regards, Vivian Maier fixe un geste, une expression, une situation, la grâce de petites choses accessibles.
"New York, 3 septembre 1954" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Auto portrait - New York, 1954" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Chicago, IL, 1954" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
Et puis il y a l’univers des enfants qui a été le sien durant si longtemps, et qui est aussi le monde de la liberté où le temps n’existe plus. Elle s’attache aux formes, aux rythmes, aux matières et aux objets trouvés au détour de ses longues promenades.
D’abord en noir et blanc, et puis à partir des années soixante, avec la musicalité des couleurs, elle joue des spécificités de cette nouvelle technique pour apporter une variation à sa pratique photographique.
Elle s’essaiera au cinéma, avec sa caméra super 8 ou 16mm comme une tentative de ne plus précipiter le temps mais plutôt de le fixer au rythme de son regard. Ce que Vivian Maier filme, ce n’est pas une scène, ce sont les déplacements de son regard dans l’espace, à la recherche de l’image photographique.
"Sans lieu, 1955" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Bibliothèque publique de New York" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Chicago, sans date" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
Vivian Maier « empoignait la vie qui était partout où elle portait son regard. Elle la saisissait par petites séquences, elle l’observait, elle la suivait. Elle l’attendait aux passages où elle hésitait, elle la rattrapait là où elle courait et où que ce soit, elle la trouvait partout aussi grande, aussi puissante et entraînante ».(1)
Au cœur même des thématiques explorées par Vivian Maier, il y a un enjeu d’importance qui semble structurer tout son œuvre. C’est celui de la quête de sa propre identité à travers ses autoportraits. Ils sont nombreux et se déclinent sous de multiples variations et typologies, et deviennent un langage dans le langage. Une forme de mise en abîme du dédoublement.
"Chicago, juillet 1956" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Chicago, 1956" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Chicago, 16 mai 1957" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Chicago, 1957" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
L’exposition du Musée du Luxembourg, s’articule selon ces grands axes thématiques. Grâce au concours exceptionnel de l’Estate de Vivian Maier dans le cadre de cette exposition, le public accède pour la première fois à 142 archives inédites de la photographe : sont ainsi présentées de nouvelles analyses scientifiques, mettant en regard plusieurs aspects de sa création.
Ces inédits permettent d’effectuer des rapprochements et des correspondances : photographies vintages que Vivian Maier a pu tirer, films super 8 et 16mm jamais montrés, qui nous renseignent sur sa recherche de l’image photographique, enregistrements audio constituant un éclairage important sur sa pratique.
Enfin, une documentation originale telle qu’un chapeau, des appareils photos, des photographies de studio datant de la fin du XIXe siècle qui lui appartenaient sont présentés et montrent aux visiteurs ses intérêts, et de possibles influences dans son travail. Le propos de cette exposition est donc de tisser ces éléments entre eux et ainsi de reconstruire et de présenter au public, non seulement la partie visible de l’œuvre, mais aussi son archéologie.
(1) Rainer Maria Rilke, Auguste Rodin, 1902
- Anne Morin, commissaire d’expositions et directrice de diChroma photography en collaboration avec la Collection John Maloof, Chicago et la Howard Greenberg Gallery, NY.
"Notre-Dame de Paris, 6 septembre 1959" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Chicago, 1960" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Région de Chicago, v. 1960" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
"Chicago, février 1961" de Vivian MAIER © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
Vivian Maier naît à New-York en 1926. Son père est d’origine austro-hongroise et sa mère est française, ce qui la conduit à séjourner à plusieurs reprises en France dans sa jeunesse.
Elle commence à exercer le métier de gouvernante d’enfants dès 1951, d’abord à New-York puis, jusque dans les années 90 à Chicago où elle s’éteint au printemps 2009.
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard
75006 Paris
Jours et horaire d’ouverture: du lundi au dimanche de 10h30 à 19h, nocturne le lundi jusqu’à 22h.