Exposition Peinture Contemporaine: Henry GLAVIN «Between Rooms»
"Moes Window", 2021 de Henry Glavin - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Contemporary Art Paris © Photo Éric Simon
Du 8 octobre au 7 novembre 2021
« La solitude est synonyme d’indépendance ; je l’avais souhaitée et atteinte au bout de longues années. Elle était glaciale, oh oui, mais elle était également paisible, merveilleusement paisible et immense, comme l’espace froid et paisible dans lequel gravitent les astres. »
Hermann Hesse –
Le loup des steppes Les planchers de bois sont noueux, les salons baignés de lumière, les portes donnent l’impression qu’elles vont s’ouvrir dans un long grincement tandis que la peinture des plafonds s’écaille... ça ne fait aucun doute : nous sommes au beau milieu d’un paysage mental d’Henry Glavin.
Twin Trees (Horse Barn)", 2021 de Henry Glavin - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Contemporary Art Paris
"Fallen tree, Open Barn", 2021 de Henry Glavin - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Contemporary Art Paris
Le jeune peintre (1991, New York) nous invite à nous perdre dans les silences habités, les atmosphères chargées de ses œuvres. Dépourvues de présence humaine, ses compositions sont loin d’être désertes : des objets, tels qu’un jeu de dames, une cafetière posée dans le coin d’une table, un rideau vaguement noué en bas ou un tableau accroché au mur font, poétiquement, allusion à la psychologie des personnages que l’on imagine hors du cadre. Au-delà d’un simple jeu de perspectives, les œuvres de «Between Rooms» rappellent la minutie de la peinture flamande, à la fois philosophique et précise.
À l’image des tableaux de Samuel van Hoogstraten où une porte entrebâillée, une bougie laissée allumée ou une paire de pantoufles oubliées sont chargées de sens, les peintures d’Henry Glavin en disent autant sur nos quotidiens suspendus que sur nos états d’âmes, nos imaginaires et nos tempêtes intérieures. Intemporelles, ses œuvres ont la temporalité pour matière première. Une temporalité faite d’étirements, de jeux de matières et de transparence.
Car, outre son intérêt pour le contenu des espaces qu’il créé, Henry Glavin réfléchit à la façon dont ces derniers sont liés au paysage qui les entoure.
"Attic Ladder", 2020 de Henry Glavin - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Contemporary Art Paris
Ici, la terre aux racines d’un arbres déraciné fait écho à la peinture bordeaux appliquée à la va-vite sur une grange aménagée. Là, on retrouve ce qui pourrait être l’intérieur de cette grange, mais c’est une toile minutieusement fixée au mur d’un salon. Plus loin, devant la grange finalement peinte en entier, l’ombre tentaculaire d’un arbre éclabousse le sol.
Réalisées sur bois, les créations d’Henry Glavin communiquent les unes avec les autres, comme si l’on passait d’une pièce de maison à une autre. C’est une sorte de circuit : une armoire nous mène à une trappe qui, elle, s’ouvre sur un tableau où l’on devine un paysage familier.
Familier à l’artiste, notamment, empreint de folklore nord-américain, de ces landscapes qui appartiennent à l’imaginaire collectif des Etats-Unis et font référence à son histoire familiale. Ainsi, discrètement, l’artiste dépose son propre vécu dans ses créations, les chargeant de souvenirs et d’affects. Chez Henry Glavin, chacune des ouvertures, fenêtres ou embrasures de portes, sont des passerelles vers l’imaginaire. Silencieusement, ses peintures nous évoquent l’intime et le commun. Silencieusement, les œuvres d’Henry Glavin nous parlent.
"Between Rooms", 2021 de Henry Glavin - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Contemporary Art Paris © Photo Éric Simon
Henry Glavin est né en 1991 à New York, Glavin vit et travaille à Brooklyn.
Diplômé en Peinture et Céramique à la Alfred University, il a ensuite été résident au Vermont Studio Center. Il est actuellement en MFA au Hunter College – New York. Dans les espaces qu’il créée -cabanes, greniers, escaliers, jardins, chambres à coucher -se côtoient de nombreux objets. Ils sont les preuves silencieuses d’une présence envolée, des souvenirs ou traces mémorielles qui suggèrent qu’Henry Glavin a un rapport intime aux lieux qu’il imagine.
Galerie Contemporary Art Paris
6 Rue Chapon
F–75003 Paris
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.