LEE BAE « Le noir en constellation»
Détail "Brushstoke de-13", 2021 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
Du 8 Janvier au 26 Février 2022
La galerie Perrotin est heureuse de présenter la cinquième exposition de Lee Bae avec la galerie et la deuxième à Paris. À cette occasion, l’artiste a choisi de montrer cinq séries d’œuvres, ainsi qu’une grande installation, retraçant ses vingt dernières années de travail.
On retrouve donc les séries Issu du feu, avec ses fameux tableaux réalisés avec des morceaux de charbon de bois ; Landscape, définie par ces grands paysages abstraits séparés de façon radicale en deux espaces, l’un blanc, l’autre noir ; Untitled composée de toiles conçues avec de l’encre de charbon et du médium acrylique.
Et l’on découvre deux nouvelles séries, encore jamais montrées en France : la première Brushstroke, constituée de grands papiers desquels émergent des formes peintes avec de la poudre de charbon ; et la seconde Issu du feu (White lines), caractérisée par des tableaux avec des morceaux de charbon de bois surmontés, eux, de petites lignes blanches.
"Landscape dj-7, dj-9, dj-11, dj-8, dj-10", 2003 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Issu du feu J-13a", 2003 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Untitled", 2020 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Untitled", 2020 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
L’ensemble rappelle et souligne que, quels que soit les supports, les techniques, les disciplines, le travail de Lee Bae, depuis ses débuts en 1990, affirme le même dessein : la quête du noir. Le noir dans tous ses états, dans toutes ses formes, dans tous ses reflets, dans toutes ses profondeurs et même quelquefois dans ses aspects de miroir.
Dans Issu du feu, le noir – les noirs devrait-on dire tant Lee Bae décline leur gamme du noir profond au gris presque clair- évoqué par les multiples morceaux de charbon de bois que l’artiste juxtapose et colle, se révèle sous de multiples facettes : il joue avec ses brillances, avec ses effets de moire, avec ses aspects nacrés nés de mouvements donnés en surface.
"Brushstoke de-13", 2021 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Brushstoke de-52", 2021 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Brushstoke de-60" et "Issu du feu", 2021 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
Dans Untitled c’est tout le contraire : le noir est voulu dans ses profondeurs, nées de la densité de l’encre de charbon utilisée pour dessiner des formes et augmentées par le contraste avec les surfaces blanches qui en dessinent les contours. Tel un trou noir les tonalités aspirent le regard dans des perspectives sans fin.
Un appel que l’on ressent également avec les Landscape, dont les compositions géométriques radicales, tels parfois des bords de falaise, mettent en écho le noir et le blanc pour augmenter plus encore leur renvoi dos à dos.
Dans ses tout récents grands papiers, Lee Bae met du mouvement dans ses noirs et déploie les dégradés de leur transparence. Contrairement à la série Untitled où chaque forme est méticuleusement dessinée plusieurs fois en superposition, dans Brushstroke chaque forme ou signe, tracés avec de la poudre de charbon de bois, est le résultat d’un seul geste, sans remord possible, d’une absolue fulgurance qui conjugue à la fois concentration mentale et maîtrise corporelle.
Proche de la calligraphie, cette écriture qui dans sa manière se rapproche d’une méthode traditionnelle témoigne en même temps d’un esprit très contemporain ainsi que d’une touche et d’une présence immanentes.
"Issu du feu", 2001 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Issu du feu", 2001 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Issu du feu (White lines) S-30", 2019 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Issu du feu (White lines) S-30", 2019 de LEE BAE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
Pour Issu du feu (White lines), Lee Bae reprend ses compositions avec des morceaux de charbon mais il les rythme et ponctue en surface avec des petits traits écrits au pastel gras blanc, comme des virgules sur un tableau noir. Histoire de mettre le noir en arrière-plan et de lui donner encore plus de perspective.
Enfin dans ses installations, toujours réalisées avec du bois brûlé ou carrément du charbon de bois, Lee Bae met le noir en relief. Il le met en boule, en fagot, ou en pointe, pour montrer que le noir peut aussi se percevoir sous l’angle du modelé, de la proéminence. Et que quel soit son aspect, cette couleur aux innombrables nuances lui permet de parler du temps, de l’espace, de l’énergie, du corps, de l’âme. Et donc de la vie.
Henri-François Debailleux , Décembre 2021
Galerie Perrotin
76 rue de Turenne
75 003 Paris
Jours et horaires d’ouverture : u mardi au samedi de 11h à 19h
Exposition Solo Show: Lee BAE "Black Mapping" - ACTUART by Eric SIMON
"Issu du feu", 2000 de Lee BAE - Courtesy Galerie Perrotin © Photo Éric Simon Du 17 mars au 26 mai 2018 De Lee Bae, on a surtout vu depuis quelques années ses tableaux en noir et blanc-crème ...
http://www.actuart.org/2018/04/exposition-solo-show-lee-bae-black-mapping.html