Cristina BANBAN
Détail "Composition II", 2022 de Cristina BANBAN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
Du 19 mars au 28 mai 2022
La galerie Perrotin Paris se réjouit de présenter la première exposition personnelle de Cristina BanBan en France.
Cristina BanBan est née et a grandi à Barcelone. Basée à New York (après un passage à Londres), elle esquisse dans ses tableaux les murmures et les échos visuels de sa propre itinérance géographique. Des éléments évoquant le modernisme figuratif européen se combinent avec une abstraction gestuelle plus souvent associée à l’avant-garde américaine d’après-guerre.
Cette exposition présente la pratique picturale très foisonnante de Cristina BanBan : un lieu où les expérimentations d’expression rapides font émerger et disparaître des formes de la toile, au gré des coups de pinceau dynamiques. Des espaces en négatif apparaissent dans la superposition de lignes et des gestes, qui laissent de nouvelles formes sur leur passage. L’artiste, qui décrit son procédé comme une « attaque de la toile », produit des figures dotées d’une énergie malléable qui résiste aux limites du cadre.
"Composition III", 2021 de Cristina BANBAN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Composition II", 2022 de Cristina BANBAN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Woman II", 2022 de Cristina BANBAN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
Dans cette nouvelle série de travaux, Cristina BanBan libère les formes et les superpose, à travers un travail au pinceau très ample. Les couleurs, soigneusement sélectionnées, se répartissent par zones, conférant littéralement de l’épaisseur aux formes. Cette approche préserve l’immédiateté des dessins de l’artiste, tout en les enveloppant d’une peinture à l’huile généreuse.
Ces volumes de couleurs épaisses contrastent avec les gouttes et les entailles des lignes noires et nerveuses, qui suggèrent une vivacité rappelant des artistes d’hier et d’aujourd’hui, comme Willem de Kooning et Cecily Brown.
Cristina BanBan demeure quant à elle toujours plus proche de la physionomie humaine que de la masse informe, ce qui constitue une différence notable.
"Head II", 2022 de Cristina BANBAN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Les Senyoretes", 2021 de Cristina BANBAN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Woman I", 2021 de Cristina BANBAN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
Les humains – et plus particulièrement les femmes sont au cœur des œuvres de Cristina BanBan. Si le public est libre d’y déceler et d’en proposer des interprétations du regard féminin rejetant l’objectification, l’artiste, elle, est plus préoccupée par les questions en lien avec la représentation de corporalité que par les aspects politiques.
Il est intéressant de souligner que Cristina BanBan utilise son propre corps comme modèle dans une grande partie des œuvres présentées : les personnages incarnent sa propre physionomie, s’inscrivant ainsi en quelque sorte dans la pratique de l’autoportrait, bien que cela ne soit pas explicitement formulé. « C’est le corps que je connais le mieux », explique la plasticienne.
En prenant la liberté de se focaliser sur ces corps, elle dépouille ses tableaux de toute temporalité, réduisant les intérieurs et les détails architecturaux à quelques lignes et à leurs convergences. Le motif de l’arcade apparaissant de temps à autre rappelant, peut-être, ses origines espagnoles.
"Seated Women II", 2022 de Cristina BANBAN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
"Two Headed Portrait", 2022 de Cristina BANBAN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin Paris © Photo Éric Simon
Les formes anatomiques, à mi-chemin entre l’autoportrait et le nu artistique, habitent des espaces vides. Il n’est pas erroné d’établir des parallèles avec les univers éthérés de Francis Bacon, où les formes se prolongent dans l’espace.
On pense également aux arrière-plans délimités d’Eadweard Muybridge dans ses emblématiques études photographiques du mouvement humain (Muybridge ayant lui-même constitué une source d’inspiration pour plusieurs tableaux de Bacon).
Le mouvement est un élément incontournable des derniers travaux de Cristina BanBan et ces toiles marquent un tournant dans sa pratique. Comme les clichés d’athlètes de Muybridge, elles représentent ainsi un immense bond en avant.
Galerie Perrotin
76 rue de Turenne
Fr- 75003 Paris
Jours et Horaires d'ouverture: Du mardi au samedi de 11h00 à 19h00.