HEY ! LE DESSIN
Du 22 janvier au 31 décembre 2022
Une nouvelle exposition qui sera dédiée au dessin : HEY ! Le Dessin. Après quatre expositions fondatrices consacrées à la pop culture (2011, 2013, 2017 et 2019), la Halle Saint Pierre et la revue HEY! modern Art & Pop Culture s’associent à nouveau pour poursuivre leur exploration de la scène artistique alternative.
Le dessin est mis à l’honneur comme geste créateur fondamental et les possibilités de développement qu’il suscite. Par l’exclamation HEY! Le Dessin, l’exposition manifeste d’emblée son intention : convoquer la surprise, la curiosité, l’émerveillement, le rejet, l’attraction, l’émotion, l’angoisse. Elle n’a aucune prétention à l’exhaustivité, ni à une histoire du dessin.
"Sight Unsee", 2015 de Sergeï ISUPOV - Courtesy de l'artiste et de la Ferrin Contempory, North Adams, Massachussets © Photo Éric Simon
"Palais du vieux roi- se lever dans l'obscurité", 2011 de Toshihiko IKEDA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Le Mouton Noir, Poitiers © Photo Éric Simon
Extrait "L'Épopée", 2019 - 2020 de Murielle BELIN - Courtesy de l'artiste et de HEY! © Photo Éric Simon
L’exposition réunit soixante artistes internationaux auxquels s’ajoutent un ensemble inédit d’œuvres d’art carcéral japonais ainsi que des dessins préparatoires de graffiti abordés sous un nouveau regard.
Elle offre une large visibilité à des arts porteurs d’une esthétique contemporaine dans laquelle l’énergie créatrice de la contre-culture est une force double de proposition et de contestation.
On retrouvera en effet dans cette exposition les figures séditieuses du lowbrow art nourries de l’iconographie des médias populaires, les fantasmographies du pop surréalisme redécouvrant l’héritage des grandes traditions picturales, les tribunes libres du street art et le « moi-peau » du tatouage, les échappées individuelles et solitaires de l’art brut et les expressions raffinées et libertaires d’un « œil à l’état sauvage ». L’altérité artistique y est présentée dans sa diversité et sa complexité comme forme de résistance contre l’appauvrissement de notre imaginaire collectif.
"Growth Rings", 2016 de SergeÏ ISUPOV - Courtesy de l'artiste et de la Ferrin Contempory, North Adams, Massachussets © Photo Éric Simon
Considérée comme un haut lieu de la culture alternative, La Halle Saint Pierre a fait de l’art brut le cœur de son projet culturel. Expositions, initiatives discursives et éditoriales ont ainsi participé à l’inscription de l’art brut dans le grand livre de l’histoire de l’art et, mettant en lumière son foisonnement international ainsi que de nouvelles pratiques, ont rendu visible un ensemble protéiforme de productions artistiques éloignées de l’art du mainstream.
Les débats et critiques autour de l’art brut ne manquent pas. En mettant en évidence les enjeux qui se trouvent derrière toute tentative pour le définir, l’art brut est devenu un socle privilégié pour penser l’art et la culture qui le porte.
Comme le souligne Michel Thévoz « L’art brut finalement ne définit rien : c’est le nom de ce qui ne se laisse pas lier par une définition. Aussi serait-on tenté d’y voir l’amorce d’une libération ». Indéfinissable, insaisissable ?
Cet impossible de l’art brut agit comme un ferment disruptif au sein de la culture. Pour la Halle Saint Pierre, lieu de création et d’exposition du monde de l’art, la liberté est prise de critiquer cette culture d’autant plus qu’en tant qu’institution, elle participe à la fabrique de valeurs et de sens. Cette critique a pris forme dans la recherche de cet « Autre » de la culture, en rendant possibles et visibles de nouvelles figures culturelles par-delà les époques et les cultures.
"Cain, Bigfoot and Mormon Folklore", 2020 de Amanda SMITH - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon
"Long Live the king of all Station", 2020 - 2021 de Ron ROBOXO - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon
Trente pays représentés
Des artistes internationaux de trente pays affirment la position de HEY ! comme découvreurs et passeurs. Pour la fois première en France, les œuvres d’artistes tels que les américains Laurie Lipton, Ryan Travis Christian, Jason Walker, James Kusel, de l’anglais Mark Powell, du grec Diamantis Sotiropoulos, du suisse Morris Vogel, du coréen Hongmin Lee et du néerlandais Ron Roboxo seront présentées.
L’art carcéral
Évènement exceptionnel et inédit, l’exposition montrera les dessins de la Fondation japonaise Daidoji Sachiko & Akahori Masao, qui ne sont jamais sortis du Japon. Ils ont été produits par des condamnés qui, dans le couloir de la mort, sont réduits à une attente interminable et psychologique avant leur exécution.
L’histoire du tatouage
Une découverte de l’histoire du tatouage sous son aspect le plus brut s’appuie ici sur l’étude menée par le docteur Charles Perrier qui s’est intéressé aux tatouages des prisonniers, les a examinés et répertoriés. Une étude exceptionnelle à la fois médicale, sociologique et anthropologique unique de l’univers carcéral en France au XIXe siècle.
Sketch et graffiti
Le graffiti est évoqué sous une nouvelle perspective, comme pulsion graphique ou projection sous forme de dessins préparatoires. La lettre sera présentée dans toute sa plasticité. La lettre-dessin s’y révèle en tant qu’expression visible d’une force motrice qui matérialise un mot, un nom comme un tissu vivant.
"Indien" et "Bloody Queen", 2014 - 2018 de Erdeven DJESS - Courtesy de l'artiste et de HEY! © Photo Éric Simon
"Living in Between", 2020 de Jason WALKER - Courtesy de l'artiste et de la Ferrin Contempory, North Adams, Massachussets © Photo Éric Simon
"Overkill", 2019 de Marcos CARRASQUER - Courtesy de l'artiste et de la galerie Polaris Paris © Photo É
Art Brut
L’art brut tient évidemment une place privilégiée dans l’exposition s’accordant ainsi avec le cœur du projet culturel de la Halle Saint Pierre. Janko Domsić est une référence historique par son œuvre graphique au stylo à bille qui élabore des compositions souvent symétriques.
La découverte d’une série intitulée « Mémoire végétale de la Grande Guerre » est exaltante. Elle offrira l’occasion d’observer des feuilles d’arbre finement ajourées par les Poilus dans les tranchées et dont la virtuosité du dessin
reste une énigme.
Poussé par la même pulsion créatrice, Alphonse Eugène Courson couche sur papier avec ferveur ses visions de guerre en tant que soldat.
"Nick Carter & André Breton", 2019 de David B. - Courtesy de l'artiste et de la galerie Anne Barrault, Paris © Photo Éric Simon
Marcel Storr, cantonnier le jour, devient bâtisseur visionnaire le soir dans le silence de sa cuisine. Dans un délire de perspectives et de couleurs, il fait s’élever sur le papier des cathédrales vertigineuses et des mégalopoles utopistes.
Le dessinateur oppose à son destin la tentative symbolique de créer un nouveau monde dont il est le démiurge. Dessiner pour s’habiter soi-même et habiter le monde.L’imaginaire reprend sa place dans cette aventure créatrice et nous voyons le dessin renouer avec tous les aspects sensibles et non mesurables de l’être humain. Le dessin n’est pas soumission mais conquête.
Martine Lusardy, directrice de la Halle Saint Pierre et commissaire des expositions depuis 1994.
Commissaire invitée Anne Richard fondatrice de HEY ! modern art & pop culture
Halle Saint Pierre
2 rue Ronsard
75018 Paris
https://www.hallesaintpierre.org
Jours et horaires d’ouverture : Du lundi au vendredi de 11h à 18h. Le samedi de 11h à 19h et le dimanche de 12h à 18h.