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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

18 May

Duo Show: Eugène LEROY / William TUCKER ou l’incarnation du voir

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Duo Show, #Expo Peinture Contemporaine, #Expo Sculpture Contemporaine

 "Xanthe", 1992 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Xanthe", 1992 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

 Du 5 mai au 5 juin 2022

 

Quand je décidai de présenter pour la première fois au public français, l’œuvre de William Tucker, j’ai tout de suite, comme par un enchaînement naturel ou inconscient, pensé aux peintures d’Eugène Leroy.



« Si le corps émerge difficilement, c’est par défaut – il va sans dire que ce défaut est l’exigence de cette peinture. C’est parce qu’il y a une difficulté primordiale à voir qu’il y a une difficulté à représenter et cette difficulté impose la surcharge, la sédimentation. En cela, c’est une peinture qui tente de dépasser son propre échec, l’échec à faire un corps produit, malgré tout, un corps et ce jeu dans son recommencement perpétuel ». On ne saurait dire en lisant ces lignes d’Éric Suchère si, elles parlent de Tucker ou de Leroy.

En effet cette impossibilité me semble œuvrer tout autant chez les deux artistes ainsi qu’un un même acharnement. L’acceptation d’un combat perdu d’avance mais l’impossibilité de renoncer à livrer bataille.

"Autoportrait", 1963 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Autoportrait", 1963 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Oedipus II", 2014 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Oedipus II", 2014 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Vieil Homme", 1998 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Vieil Homme", 1998 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Oedipus I", 2014 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Oedipus I", 2014 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Oedipus IV", 2014 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Oedipus IV", 2014 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

L’artiste n’est-il pas ce Saint Thomas fouraillant les chairs du Christ ressuscité ?


Et nous aussi, tel l’apôtre qui doute, spectateurs devant les bronzes de Tucker ou les peintures de Leroy, nous sommes invités à entrer dans l’image, à expérimenter ce que ressent celui qui doute de ce qu’il voit. Comme si la vue était insuffisante pour attester de la présence (re-suscitée) du sujet peint ou sculpté. C’est là le miracle commun aux deux artistes réunis ici. La vérité ne naît pas du sujet ressuscité mais de sa quête.



De leur pratique à tous les deux, le voir cède la place au toucher qui envahit quant à lui le domaine du visible: le voir devient tactile. Il s’agit de sentir des yeux la texture des corps, la chaleur des couleurs, les anfractuosités du bronze et ainsi de de refaire par la vue l’expérience extrême du toucher de saint Thomas.

 

Comme si le recouvrement de la vue, de la présence réelle ne pouvait se faire qu’au travers de la matière même.

Christophe Gaillard

"Septembre visage", 1991 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Septembre visage", 1991 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

Détail "Septembre visage", 1991 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

Détail "Septembre visage", 1991 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

Né en 1910 à Tourcoing, Eugène Leroy dessine et peint depuis ses 17 ans sans jamais avoir suivi de formation académique dans une école, ni avoir appartenu à un groupe d’artistes défini. Installé dans sa maison-atelier de Wasquehal, insatiable lecteur et voyageur, curieux des artistes qui l’entourent et des œuvres du passé, il construit une œuvre singulière et prolifique, présente dans les plus grandes collections en France et à l’étranger. Le nu et le paysage sont des thèmes récurrents, travaillés sur le motif en s’inspirant de son environnement quotidien : sa femme Valentine, la mer du Nord, la nature flamande, les modèles qui posent dans son atelier, sa dernière compagne Marina. Sa peinture, comme l’ensemble de ses œuvres, s’attache autant à restituer une émotion
profondément humaine qu’au travail de la lumière et de la couleur, dans un véritable corps-à-corps avec la matière : l’huile sur la toile, le fusain ou la gouache sur le papier.

"Buste", 1990 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Buste", 1990 de Eugène LEROY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon


L’artiste bénéficie d’expositions personnelles dans les musées de la région et notamment celui de Tourcoing dès les années 1950, à Paris dans les années 1960, puis à l’international à partir des années 1980 grâce, notamment, à la prestigieuse galerie Michael Werner.

 

Ses œuvres sont présentées dans des expositions monographiques en 1982 au musée des beaux-arts de Gand, en 1987 au musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq et l’année suivante au Musée d’art moderne de Paris, ainsi que dans des expositions collectives à la Documenta de Kassel en 1992 et à la Biennale de Venise en 1995.
Il bénéficie actuellement d’une exposition monographique au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris du 15 avril au 28 août et au MUba Tourcoing du 28 avril au 2 octobre 2022.

"Oedipus VII", 2014 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Oedipus VII", 2014 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

William Tucker est né au Caire en 1935 et a vécu au Royaume-Uni jusqu’à ce qu’il s’installe aux États-Unis au début des années 1980. Résidant d’abord à New York, il s’est ensuite installé à Williamsburg, dans le Massachusetts. D’importantes sculptures de la période récente de Tucker font partie des collections, entre autres, de la Tate Gallery de Londres, du musée Guggenheim et du musée d’art moderne de New York, du Nasher Sculpture Center de Dallas et de l’Art Gallery of New South Wales de Sydney.

 


Les sculptures récentes de Tucker prennent la forme humaine comme référence. Malgré leur référence figurative, les sculptures ne sont pas immédiatement déchiffrables ou identifiables.

 

"Secret", 2010 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

"Secret", 2010 de William TUCKER - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Christophe Gaillard © Photo Éric Simon

Elles ouvrent plutôt la porte à un large éventail d’associations, ce qui leur confère une physicalité intense et indéniable. Ses sculptures ont une présence qui se rapporte à notre corps et nous rend ainsi plus conscients. Comme le suggère Joy Sleeman dans The Sculpture of William Tucker, «la sculpture de Tucker pose des questions fondamentales sur ce qu’est la sculpture et ce qu’elle peut être." (Lund Humphries/The Henry Moore Foundation, 2007).

 


Avec Phillip King et Tim Scott, William Tucker fait partie du groupe influent de sculpteurs britanniques qui ont été présentés comme la Nouvelle Génération lors de l’exposition éponyme à la Whitechapel Art Gallery de Londres en 1965. Leur travail a fourni une inspiration nouvelle pour le développement de la sculpture abstraite ainsi qu’une interprétation beaucoup plus large du concept de sculpture. Il est représenté par la galerie Buchmann (Berlin/Lugano) que nous remercions pour l’organisation de cette exposition.

Galerie Christophe Gaillard

5 rue Chapon
75003 Paris

 


http://galeriegaillard.com

 

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 10h30 à 12h30 et de 14h à 19h. Le samedi de 12h à 19h.

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